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HYPOTHÈSE DE RECHERCHE

7.4 Limites de l’étude

7.5.3 Biais de confusion

Un facteur de confusion est un facteur qui perturbe l'association entre l'exposition étudiée et la maladie. Une variable est un facteur de confusion si elle est liée à l'exposition étudiée et si elle est associée à la maladie chez les non-exposés. Il est possible de contrôler un facteur de confusion au niveau de la planification de l'étude et au niveau de l'analyse (Gregg, 2002).

Différents facteurs de confusion peuvent affecter les résultats de notre étude. IJne liste des facteurs de confusion potentiels a été répertoriée à partir de la recension littéraire afin de pouvoir en tenir compte, facteurs tels que l’âge, et certaines infections génitales: herpès génital, vaginose bactérienne et N. gonorrhoeae. Malgré la connaissance de la présence de ces infections, nous n ’avons pas évalué la relation temporelle.

Nous ne possédons pas d’information concernant Mycoplasma genitalium (M. genitalium) et l’indice de masse corporelle. Le premier n’était pas disponible dans la base de données CIRESSS alors que le deuxième n’était présent qu’à 2% ce qui en exclut l’analyse.

En ce qui concerne le facteur de risque d ’infection, on utilise la variable «nombre de tests à CT» en tant que marqueur 1) de risque envers une infection à C. trachomatis ou 2) d’instabilité d’un individu dans ses relations sexuelles. Premièrement, si une personne manifeste des comportements sexuels à risque élevé envers une infection à C. trachomatis, il faut s’attendre à ce qu’un médecin juge approprié de faire une demande d’examen. Par contre, ceci est laissé au jugement du médecin traitant et n’implique pas une règle uniforme par tous les médecins et pour toutes les patientes. Deuxièmement, on peut aussi supposer qu’une personne qui subit plusieurs examens à C. trachomatis n’a pas un partenaire stable et ne cherche probablement pas à concevoir. Mais en même temps, donc troisièmement, un test à C. trachomatis est recommandé par défaut lors de l’examen des issues suivantes : diagnostic de grossesse, infertilité tubaire ou interruption volontaire de grossesse.

Néanmoins, il faut souligner l’ajout d’une restriction supplémentaire pour satisfaire une considération clinique. Étant donné qu’un test à C. trachomatis est recommandé par défaut lors de l’examen des issues suivantes : accouchement, diagnostic d’infertilité tubaire ou d’interruption volontaire de grossesse, il a été

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décidé que la variable «nombre de tests à CT» ne sera pas considérée lors des analyses de régression.

Du point de vue fertilité, une personne qui n ’utilise pas de préservatif ou qui prend des anovulants tout en ayant des activités sexuelles aura un risque accru d’acquérir une infection quoique les issues de fertilité probables soient opposées. Par contre, une personne ayant un partenaire stable sera moins à risque de contracter une infection et plus portée à envisager la conception. On peut aussi supposer qu’après avoir établi une relation stable, la femme va probablement diminuer le «nombre de tests à CT». Nous pouvons alors supposer que le groupe avec peu de tests sera enrichi en femmes ayant une relation stable.

Un autre facteur que nous n'étions pas en mesure de contrôler est l’absence de données sur les activités comportementales pertinentes à la reproduction telles que le désir de procréer, l’utilisation de contraception, la fréquence des activités sexuelles ou le recours aux soins de santé. Le fait d ’utiliser un préservatif apporte une protection contre l’infection mais diminue la possibilité de concevoir. Une femme utilisant la pilule anticonceptionnelle peut être plus active sexuellement que celle qui ne l’utilise pas. Vu que ceci augmente le risque d ’infection, le médecin qui lui fait une ordonnance recommandera aussi un test pour la détection de C. trachomatis. Il y a un risque plus élevé d’obtenir une infection à C. trachomatis sans affecter le potentiel de fertilité. Une personne qui n’utilise pas de préservatif ou qui prend des anovulants tout en ayant des activités sexuelles aura un risque accru d ’acquérir une infection à C. trachomatis mais le potentiel de fertilité est respectivement favorable ou non favorable selon la méthode de contraception.

Il est à noter que le «nombre de tests de CT» est considéré ici comme un proxy d'un comportement plus à risque La sélection des patientes s’est faite à l’âge où le risque d’acquérir une infection à C. trachomatis est plus élevé mais où le désir de

fonder une famille n’est pas encore très présent. Nous les avons, alors, suivies durant les années où l’incidence de grossesses est prédominante.

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CONCLUSIONS

Notre étude semble indiquer qu’une infection à C. trachomatis peut potentiellement contribuer à l’infertilité tubaire ainsi qu’à diminuer le potentiel de natalité.

L’effet délétère de l’infection à C. trachomatis sur la natalité semble se manifester particulièrement chez les femmes âgées entre 20 et 24 ans lorsque la durée de suivi est minimalement de 4 ans suite au premier test à C. trachomatis.

Considérant que l’étude rétrospective de données médico-administratives ne contient pas tous les facteurs médicaux ou sociaux pouvant affecter la procréation, il est prudent de considérer les résultats de cette étude avec conservatisme.

Considérant que la revue littéraire apporte des conclusions similaires, nous croyons que lorsque l’infection à C. trachomatis est découverte à ses débuts puis traitée au moment opportun, le développement de séquelles sera évité ce qui favoriserait probablement le taux de natalité.

Nous croyons que la détection et le traitement de l’infection à C. trachomatis doit se faire, particulièrement chez les femmes asymptomatiques, avant l’évolution des séquelles. La fréquence du dépistage doit se produire à un rythme qui permet une détection précoce de l’infection.

Des traitements recommandés en temps opportun apporteraient probablement une amélioration du taux de natalité, allégeraient le fardeau sociétal ainsi que le fardeau économique sur le système de santé.