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Chapitre 3. Analyse et interprétation des résultats

3.4. Les besoins des enseignants interrogés

En ce qui concerne ma dernière hypothèse, dans laquelle je supposais que les généralistes ont des besoins en termes de formation continue, elle peut être validée. Il est cependant nécessaire de lui apporter des éléments plus précis pour la compléter.

Quatre enseignants sur les cinq que j’ai interrogés ont affirmé participer à des cours de formation continue dans le but d’améliorer encore davantage leur enseignement et leur assurance dans l’enseignement de la musique. En effet, l’enseignement de la musique est une discipline pour laquelle il faut se renouveler, surtout en ce qui concerne le répertoire de chants travaillé avec les élèves, comme me l’ont fait remarquer plusieurs de mes participants.

Mais, contrairement à ce que je pensais avant de réaliser mes entretiens, ce n’est pas uniquement en formation continue que les enseignants ont des besoins, mais aussi en termes de moyens d’enseignement. C’est du moins le cas pour la plupart des participants, qui soulignent entre autres le temps nécessaire à la préparation des exercices sur papier, la difficulté d’intéresser les élèves à étudier l’histoire de la musique et les compositeurs importants de l’histoire, ou encore la nécessité d’avoir du matériel permettant de faire découvrir de nouvelles cultures.

Ainsi, lorsque j’ai sondé les participants sur leurs éventuelles attentes envers un nouveau moyen d’enseignement, voici les réponses de deux de mes participants :

Participant 2 : Moi je l’aimerais articulé en deux axes. Le premier d’avoir enfin quelque chose de complet, qui nous explique un peu la théorie de la musique. Parce que n’importe quel artiste, tôt ou tard, y passe. […] Et puis un moyen d’enseignement où, bien sûr, il y a des fichiers musicaux qui sont joints, où on a concrètement, voilà, la musique orientale c’est ça, la musique reggae c’est ça, ça vient de là. Un peu historique. Voilà, le côté historique d’une part, et d’autre part un peu plus concret au niveau de la théorie.

Participant 5 : Je dirais quand même des exercices de solfège, mais des choses à faire par écrit. […] Peut-être aussi des choses toutes prêtes sur des compositeurs, justement, des choses vraiment adaptées aux enfants, qu’on ne doive pas réadapter nous-même, parce que je trouve que les choses qu’on trouve on doit réadapter, ça c’est ce qui demande le plus de temps. Et peut-être aussi finalement une liste de chants actuels, […] renouvelée constamment, je ne sais pas, sur un site internet, des choses comme ça.

Ces besoins en termes de moyen d’enseignement montrent le statut particulier de la musique. Ce qu’il ressort de tous mes entretiens, c’est que les préparations de leçons demandent beaucoup de temps. Le deuxième souci des participants est celui de pouvoir motiver les élèves, de trouver une manière de les intéresser à l’étude de compositeurs ou d’œuvres musicales.

Je retire une information importante de l’expression de ces besoins par mes participants. Bien que se sentant compétents pour l’enseignement de la musique, ils affirment tous avoir des besoins en ce qui concerne la matière à enseigner à leurs élèves, matière qui serait encore plus utile à ces enseignants qui ne se sentent pas compétents, et qui parfois, donnent leurs leçons à leur collègues musiciens (nous allons le voir plus bas dans le chapitre). Tous les participants expriment donc avoir envie de gagner du temps dans la préparation de leurs leçons et donc de disposer d’exercices utilisables directement en classe, sans devoir les adapter.

De plus, le PER exige aujourd’hui des enseignants qu’ils tiennent compte des intérêts des élèves ainsi que des cultures desquelles ces élèves sont issus. Ces intérêts et cultures sont parfois inconnus des enseignants, et il leur est donc nécessaire d’avoir des ressources à disposition, afin de se situer au plus près des exigences du PER. Les participants se préoccupent effectivement des intérêts des élèves, même s’ils ne savent pas toujours comment aborder ces intérêts, comme le montre la réponse de ce participant :

Danaé : Et par rapport à un nouveau moyen d’enseignement, quelles seraient vos attentes ?

Participant 5 : […] Et peut-être aussi finalement une liste de chants actuels, parce qu’apprendre des chansons actuelles, moi je le fais assez rarement, parce que de toute façon ils vont les écouter sur Youtube, voir les clips ou comme ça, donc de toute façon c‘est bon. Mais une liste, quand même, de chants actuels qu’on peut réutiliser, avec des paroles qui vont pour l’école, et puis quelque chose qui est jouable, chantable, dans la bonne hauteur pour des enfants, déjà ça.

Le principal souci des enseignants concernant les chants apportés par les élèves, ce sont les paroles dans lesquelles on retrouve régulièrement du vocabulaire grossier. La plupart des participants expriment donc le besoin de disposer d’une liste de chants actuels et qui pourraient donc plaire aux élèves, mais dont le texte est correct. Je vais à présent présenter les thèmes qui sont apparus durant les entretiens avec les enseignants interrogés, et qui enrichissent ma compréhension du sentiment de compétence des enseignants généralistes.

3.5. L’enseignement de la musique vu par les enseignants

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