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PARTIE II : LE CHEVAL DE CSO : PHYSIOLOGIE, PATHOLOGIES ET BESOINS ALIMENTAIRES

2 Pathologies du cheval de sport

2.5 La rhabdomyolyse d’effort

3.1.7 Besoins en minéraux

Les minéraux jouent des rôles spécifiques et irremplaçables (constituants structuraux, régulateurs des échanges cellulaires, activateurs des échanges cellulaires...) Ils sont classés en deux catégories en fonction de leur masse pondérale. On retrouve ainsi les macroéléments et les oligoéléments.

3.1.7.1 Les macroéléments

Le calcium et le phosphore sont indispensables à la bonne minéralisation osseuse. Le squelette du cheval étant soumis à de fortes pressions, il est nécessaire d’en assurer son intégrité. Le calcium joue également un rôle dans la contraction musculaire.

Ainsi, l’apport en calcium et phosphore assimilables doit être suffisant et respecter le rapport phosphocalcique (Ca/P) qui doit être supérieur à 1,5 (Wolter 1993) chez le cheval de CSO. Il faut cependant rester vigilant et ne pas apporter ces minéraux en excès ; il en résulterait une osteofibrose en cas d’apport trop important en phosphore. Un surplus de calcium est moins préoccupant tant que le rapport Ca/P reste inférieur à 3. Au-delà, il gênerait l’assimilation de certains oligoéléments. (Wolter 1999)

Les apports en calcium sont calculés comme suit23 : (Martin-Rosset 2012b)

Calcium

- Intensité élevée = 0,08g Ca x PV kg = 40 g

Phosphore

Le magnésium est un sédatif du système nerveux central et périphérique (le calcium a une action uniquement sur le SNC), il évite également la laxité des tendons. Les fourrages étant riches en magnésium, les carences en sont rares. Cependant, le cheval sportif étant confronté à des situations stressantes, ses pertes en magnésium deviennent importantes.

- Intensité élevée= g Mg/j = 0,030g Mg x PV kg = 15g Mg/j

Le chlorure de sodium est perdu abondamment avec la sueur (comme vu chapitre thermorégulation) il en implique une fatigue précoce et un arrêt forcé de l’exercice. Les besoins d’entretien sont estimés à 25-30 g/animal/j. (Wolter 1999) Cependant, face à la perte abondante de sel durant l’exercice, il convient d’augmenter les apports jusqu’à 70g/animal/j (Wolter 1993). Cela n’étant pas couvert par la ration quotidienne, une pierre à sel peut être mise à disposition ; le cheval régulera alors sa prise.

Besoin en chlore :

- Intensité élevée4 : g Cl/j = (0,08 g Cl x PV kg) + (5,3 g Cl x 0,01 x PV) = 65,5 g

Besoin en sodium :

- Intensité élevée : g Na/ j = (0,02 g Na x PV kg) + (3,1 g Na x 0,01 x PV) = 25,5 g Comme le sodium, le potassium prévient des signes d’asthénie nerveuse et musculaire. Les besoins sont de l’ordre de 0,6% de matière sèche, ils sont couverts en apportant 50% de la ration sous forme de fourrage.

- Intensité élevée : (0,05 g K x PV) + (2,8 g K x 0,01 x PV) = 39 g

En résumé :

Tableau XII : apports journaliers en minéraux

Minéraux Apports journaliers (g)

Calcium 40 Phosphore 29 Magnésium 15 Chlore 65,5 Sodium 25,5 Potassium 39 3.1.7.2 Les oligoéléments

Comme mentionné précédemment, l’absorption intestinale des oligoéléments peut être diminuée par un excès de minéraux majeurs (notamment le calcium).

Les dépenses étant encore mal connues chez le cheval, les apports proposés sont assez prudents. En ajoutant le fait de la grande variabilité des teneurs en oligoéléments des aliments, ceux-ci sont exprimés sous forme de concentration par kg de matière sèche ingérée. Dans la ration du cheval sportif, leur proportion peut être doublée par rapport aux apports recommandés par l’INRA.(Wolter 1993)

Les fourrages étant riches en fer, la carence en est peu probable. Il faut néanmoins rester vigilant, car un excès alimentaire gênerait l’assimilation du zinc et du cuivre, provoquant ainsi une fragilité osseuse, une baisse de la production d’hémoglobine ou encore une diminution de l’élasticité des vaisseaux. De plus, une surcharge sanguine en fer accélère l’usure métabolique de la vitamine E et donc prédispose aux lésions musculaires. (Wolter 1999)

Cuivre

Tout comme le fer et le cobalt il s’agit d’un facteur anti anémique. Il participe à l’érythropoïèse en facilitant l’utilisation métabolique du fer. Il contribue également à la résistance des os, des cartilages et des gros vaisseaux en participant à la synthèse des fibres d’élastine et de collagène. Sa participation à la détoxification de la SOD en fait un élément très important pour le cheval de sport. Son rôle dans la qualité des phanères a également été démontré.

On estime à 10mg/kg de MSI soit 113mg/j les besoins en cuivre chez le cheval adulte (Wolter 1999). Cependant, le risque de carence est assez élevé, sachant que les fourrages en sont pauvres Il faut également rester vigilant et respecter les équilibres notamment avec le zinc.

Zinc

Le zinc est un élément qui est nécessaire à l'ossification et qui prévient les troubles ostéo articulaires. Il est également impliqué dans la croissance, la reproduction et les défenses immunitaires. De surcroît, il assure l’intégrité des téguments et produit une corne podale de très bonne qualité en relation avec le cuivre et les vitamines A et H (biotine). Il faut cependant faire attention à l'excès de cuivre qui empêcherait une bonne assimilation de zinc. Les fourrages étant pauvres en zinc, celui-ci n’est apporté qu’en très faible quantité. Si l'on ajoute le fait qu'un excès de calcium ou de phosphore est susceptible d'empêcher une assimilation correcte, et sa perte importante dans la sueur et l’urine, les risques de carence sont d'autant plus accrus.

la résistance à la fatigue prodiguée par son rôle de cofacteur de la SOD. On estimera ses besoins à 470 mg/j. (Martin-Rosset 2012b)

Manganèse

Il est indispensable au développement osseux et joue un rôle au niveau de la fertilité. Les apports quotidiens sont estimés à 40mg/kg MSI soit 450mg/j. (Martin-Rosset 2012b) Les fourrages en sont riches, cependant son absorption intestinale peut être perturbée par un excès de calcium.

Cobalt

Le cobalt permet la synthèse de la vitamine B12 agissant ainsi sur l’hématopoïèse et la formation des cellules sanguines. Il doit être apporté à raison de 0,2 mg/kg de MSI soit 2,3 mg/j. (Martin-Rosset 2012b)

Sélénium

En synergie avec la vitamine E, le sélénium est un excellent anti-oxydant. Il est protecteur des globules rouges, capillaires, ou encore du parenchyme de certains organes. Le cheval sportif est d’autant plus soumis au stress oxydant que les chevaux de loisir. Le sélénium éviterait une sensibilité accrue aux raideurs et douleurs musculaires pendant ou après l’exercice.

Les besoins sont estimés à 0,2mg/kg MSI et les apports recommandés de 2,3 mg/j. Une complémentation en sélénium est judicieuse chez le cheval de sport, il ne faut pas pour autant apporter cet oligoélément en excès.

Ses besoins quotidiens sont estimés entre 0,2mg/kg MSI et les apports recommandés de 2,3 mg/j ; il ne faudra pas dépasser les 4 ppm qui auraient pour conséquence l’apparition d’un goître ou la naissance de poulains faibles et goîtreux dans le cas d’une intoxication chez la poulinière.

En résumé :

Tableau XIII : Apports journaliers en oligo-éléments

Oligo-élément Apports journalier (mg)

Fer 900 Cuivre 113 Zinc 470 Manganèse 450 Cobalt 2,3 Sélénium 2,3 Iode 2,3

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