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5.3 Les algorithmes de reconstruction

5.3.2 BBFit

BBFit est un algorithme de reconstruction qui repose sur la recherche du point de plus petite approche du muon avec une ligne du d´etecteur, l’essentiel de la d´etection se faisant autour de ce point. Sa rapidit´e d’ex´ecution, sup´erieure `a AAFit, permet de l’utiliser en temps r´eel lors de la prise de donn´ee.

Une simplification suppl´ementaire est prise en compte pour optimiser le temps de calcul. La distance entre les trois modules d’un mˆeme ´etage ´etant faible par rapport `a la distance entre les ´etages d’une ligne et `a fortiori par rapport `a la distance entre les lignes, la g´eom´etrie d’un mˆeme ´etage est ramen´ee `a un point.

La s´election des ´ev´enements se fait en deux temps. Dans un premier temps les ´ev´enements T3 pouvant contribuer `a une mˆeme reconstruction sont recens´es. Des ´ev´enements L0 sont alors recherch´es dans une fenˆetre de temps autour de ces ´ev´enements T3 puis inclus dans la reconstruction. Un ´ev´enement T3 regroupe au minimum deux d´etections de deux ´etages adjacents ou s´epar´ees par un ´etage. Ces donn´ees permettent d’estimer le temps auquel un ´etage proche aurait lui aussi pu d´etecter le passage du muon. La date attendue tj `a un ´etage i + j peut ˆetre calcul´ee `a partir des dates de d´etection relev´ee aux ´etages i, i− 1 et

i− 2. Seules deux mesures sont n´ecessaires parmi les trois pour appliquer l’une des formules

suivantes :

tj = t0+ j(t0− t1), (5.19a)

tj = t1+ (j + 1)(t1+ t2). (5.19c) Un ´ev´enement L0 est alors accept´e si sa date de d´etection `a l’´etage i + j est incluse dans la fenˆetre de temps de tj− 10j `a tj− 80j ns. L’asym´etrie de cette fenˆetre est due `a la forme du

one Cherenkov. Cette proc´edure est r´ep´et´ee tant que j < 3 et que de nouveaux ´ev´enements L0 sont retenus, et ce dans les deux sens i + j et i − j. De cette mani`ere, aucun saut de

plus d’un ´etage n’est possible. Si plusieurs ´ev´enements T3 sont d´etect´es sur la mˆeme ligne, la proc´edure est suivie ind´ependamment pour chacun d’entre eux. L’ensemble des ´ev´enements contribuant `a la reconstruction d’une particule donn´ee est d´esormais connu et n’´evoluera plus dans le reste de la reconstruction. Si ce nombre est inf´erieur `a cinq, la reconstruction est annul´ee.

`

A ce stade la proc´edure varie selon que les ´ev´enements sont localis´es sur une seule ligne ou sur plusieurs. La plupart de la lumi`ere Cherenkov ´emise sera d´etect´ee lorsque le muon sera proche d’une des lignes du d´etecteur. Pour cette raison, il est pertinent de calculer le point de plus petite approche de la trajectoire du muon par rapport `a l’une des lignes du d´etecteur. Dans cette optique, nous d´eterminons l’altitude zc de ce point. Une fois celle-ci connue, nous en d´eduisons tc, la date de passage du muon par ce point et dc, la distance entre le point (0,0,zc) situ´e sur la ligne et le point P (tc) (voir figure 5.15) situ´e sur la trajectoire. En incluant dz, la composante selon l’axe z de la direction de la trajectoire, quatre variables suffisent pour caract´eriser la trajectoire. Dans le cas particulier d’une trajectoire verticale (et donc parall`ele aux lignes), tc = t0 et zc = Pz(t0). Afin d’´etablir la fonction d’ad´equation de la trajectoire, nous utilisons ces quatre variables pour calculer de nouvelles variables : le temps

tγ d’arriv´ee du photon, la distance dγ parcourue par celui-ci et l’angle d’incidence cos θγ par rapport `a la ligne du d´etecteur (tableau 5.2).

Point de plus petite approche (muon) Photons Cherenkov

zc = Pz(tc)−dz( P(tc). d) 1−v2z z dc = P2 x(tc) + P2 y(tc) + (Pz(tc)− zc)2 dγ(z) = n n2−1  d2 c + (z− zc)2(1− d2 z) tc = t0+ Pz(tc)dz−( P(tc). d) c(1−d2z) tγ(z) = (tc− t0) +1c((z− zc)dz+ n2n−1dγ(z)) inclinaison contenue dans dz cos θγ(z) = (1− d2

z)z−zc

dγ(z)+ dz

n

Table5.2 – Altitude, distance par rapport `a la ligne et date du point de plus petite approche et des photons Cherenkov ´emis autour de ce dernier. L’inclinaison de la trajectoire et des photons Cherenkov sont donn´ees par la derni`ere ligne.

Une seconde proc´edure utilise les mˆemes ´ev´enements mais en supposant que leur ´emission provient d’un point fixe dans l’eau qui peut ˆetre l’origine soit d’un bruit de fond soit d’une ´etincelle produite par le mat´eriel. Cette reconstruction peut aussi permettre la d´etection de particules exotiques se d´epla¸cant suffisamment lentement pour ˆetre assimil´ees `a un simple point dans l’espace. Un point lumineux n’est initialement d´efini que par quatre variables

(contre cinq pour une trajectoire) : sa position tri-dimensionnelle P et le temps de d´etection t0. Comme pr´ec´edemment, nous pouvons r´eduire la param´etrisation d’une variable en po-sant : zc = Pz, tc = t0 et dc = 

P2

x + P2

y. De la mˆeme fa¸con nous en d´eduisons les trois variables propre aux photons Cherenkov, le tout ´etant r´esum´e dans le tableau 5.3.

Point lumineux Photons Cherenkov

zc= Pz z dc=  P2 x + P2 y dγ(z) = d2 c + (z− Pz)2 tc = t0 tγ(z) = t0+ ncdγ

Aucune inclinaison cos θγ(z) = z−Pz

dγ

Table 5.3 – Altitude, distance par rapport `a la ligne et date du point lumineux et des photons Cherenkov ´emis autour de ce dernier.

Deux variables de qualit´e sont ainsi g´en´er´ees, l’une pour tester la qualit´e de la reconstruction de la particule en tant que trajectoire, tchi2, et l’autre pour tester la qualit´e de la recons-truction de la particule en tant que point lumineux, bchi2.

Nous avons pr´ec´edemment propos´e une ´equation permettant d’´etablir le temps tγ correspon-dant `a la d´etection d’un photon Cherenkov par un module optique (tableau 5.3). Ce calcul va ˆetre compar´e `a la date r´eelle de d´etection de ce photon, la diff´erence ´etant ensuite divis´ee par la variance de ce temps de d´etection σi :

(tγ − ti)2

σ2

i

. (5.20)

Ce terme prend en compte le r´esidu temporel des ´ev´enements participant `a la reconstruction. Un second terme consid`ere la relation entre l’amplitude Ai des ´ev´enements et leur distance

dγ par rapport aux modules optiques :

a(Ai)d(dγ)

< a > d0 . (5.21)

L’amplitude Ai d’un ´ev´enement est modifi´ee `a deux reprises avant d’ˆetre utilis´ee dans l’ex-pression 5.21, une premi`ere fois pour diminuer l’amplitude correspondant `a de petits angles d’incidence avec la ligne (´equation 5.22) et une seconde fois pour att´enuer l’influence des fortes amplitudes sur le r´esultat (´equation 5.23) :

a,i = 2Ai cos θγ + 1, (5.22) a(Ai) = a0a , i  a2 0+ a,i2 , (5.23)

o`u a0 est fix´e `a 10 photo´electrons et constitue par cons´equent la valeur maximale de l’´equation 5.23. ai correspond `a l’amplitude enregistr´ee initialement.

De mˆeme, l’influence des photons parcourant une petite distance par rapport `a la moyenne des photons utilis´es dans une reconstruction est r´eduite par l’´equation suivante

d(dγ) =



d2

1+ d2

γ, (5.24)

o`u d1 est une valeur seuil fix´ee `a 5 m`etres.

En sommant ces deux termes, eux-mˆemes compos´es par la somme des ´ev´enements participant `

a la reconstruction, nous obtenons la fonction d’ad´equation suivante :

Q = N i=1 (tγ− ti)2 σ2 i + a(Ai)d(dγ) < a > d0 . (5.25)

En divisant cette ´equation par le nombre de degr´es de libert´e de l’´ev´enement (voir tableau 5.4) nous obtenons les variables tchi2 et bchi2, qui correspondent respectivement `a la fonction d’ad´equation pour la reconstruction en tant que muon et celle pour la reconstruction en tant que point lumineux.

Une ligne Multi-lignes Trajectoire d’une particule 4 5

Point lumineux 3 4

Table 5.4 – Nombre de degr´es de libert´e en fonction du mode de reconstruction (une ou plusieurs lignes utilis´ees) et du type de reconstruction (muon ou point lumineux).

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