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Quelle base de données pour créer les livrets de visite ?

PARTIE 3 : Analyse des visites didactiques : mise en place de l’action et résultat

3. Évaluation des effets de l’action

4.3. Quelle base de données pour créer les livrets de visite ?

Dans le but de créer le livret d’activités qui servira de support à la visite, il convient dans un premier temps de recueillir des exemples de fiches didactiques proposées par les musées de France, d’Italie ou autre. Il s’agit de constituer un corpus de fiches à travers des recherches internet ou en se déplaçant directement dans les musées de la ville pour découvrir les supports proposés aux classes de collège et lycée. De cette manière, je disposerai de nombreux exemples de didactisation du patrimoine qui me serviront de base pour créer mes propres activités. Par exemple, je peux trouver sur le site de l’UNESCO de nombreux supports didactiques relatifs à l’organisation et à son fonctionnement. Je peux aussi alimenter ce corpus grâce aux documents que j’utilisais lors de mes visites en France. Je pense notamment au livret de visite édité à destination des enfants au barrage de Génissiat. D’aspect ludique, il combine une série de jeux autour d’un personnage nommé Ronan (de « Rhône », le fleuve sur lequel a été construit le barrage) qui présentent la fabrication de l’électricité et l’interaction avec l’environnement naturel du fleuve. Toutes ces fiches préexistantes seront une source d’inspiration pour les livrets sur la candidature Padova Urbs picta.

Ensuite, il me sera indispensable de constituer un corpus documentaire pour nourrir les activités et la visite, comme indiqué précédemment. Ce corpus pourra être étayé par les panneaux disposés sur chacun des huit sites, par les différents guides de la ville, par des entretiens réalisés avec les membres de certaines associations de Padoue et par des recherches internet. Une fois la bibliographie et la sitographie établies, il me faudra rédiger un synthèse par site, accompagnées bien entendu d’une histoire générale de la ville de Padoue pour inscrire la candidature dans un contexte historique précis, et enfin d’une biographie de Giotto, père de la peinture occidentale, à l’origine de cette révolution picturale présentée par la candidature Padova Urbs picta.

Par ailleurs, une fois les corpus de fiches didactiques et de données historiques constitués, il reste à comprendre la dynamique UNESCO. En effet, pour mener à bien une candidature, il faut démontrer l’implication des citoyens dans la conservation et la mise en valeur du site potentiel, et leur conscience de l’importance que recouvre pour le monde le monument qu’ils côtoient au quotidien. Le dossier de candidature doit donc contenir la

description de projets prêts à être développés par les citoyens et les associations de la ville, autour du site de la candidature. C’est dans ce contexte que s’inscrivent les visites didactiques de l’AFP. Il s’agissait donc pour moi de bien comprendre la dynamique de la candidature avant de commencer les livrets. Pour ce faire, j’ai adopté la méthode d’enquête en me rendant à tous les rendez-vous UNESCO au nom de l’AFP : les « tables des idées ».

Ces « tables des idées » sont quatre rencontres organisées entre les citoyens et les associations au mois de novembre et de décembre et précédées de deux conférences qui reprenaient le projet et visaient à expliquer le déroulement de ces rendez-vous. Les représentants de la candidature ont choisi d’adopter la méthode du World Café, soit de disposer quatre grandes tables au milieu de la salle avec du café et des gâteaux pour une ambiance conviviale à l’approche de Noël. Le but est de favoriser le dialogue, l’échange et la créativité. Toutes les quarante minutes, les participants changent de table et reprennent le projet initié sur une autre table pour y apporter un nouveau regard et de nouvelles compétences.

À l’issue de ces « tables des idées », il est clair que l’idée dominante s’est révélée être : maintenir vivant le morceau d’âme contenu par le monument, faire vibrer des visiteurs en tout genre au rythme de l’histoire du monde, notre histoire à tous.

Enfin, ce projet ingénierique bénéficie dès le début d’une première date butoir : le vendredi 8 mars 2019. En effet, une école de la région a commandé cette visite au mois de décembre pour le mois de mars. Il a donc été décidé que cette première visite soit entièrement gratuite et que l’accueil de cette première classe nous permette d’évaluer notre livret afin d’opérer des modifications avant d’accueillir les classes suivantes. Ce livret, je le rappelle, change pour chaque classe puisqu’il s’agit de répondre à une demande spécifique. Néanmoins, les monuments demeurent les mêmes et la forme et les activités du livret peuvent tout à fait être réexploitées.

Ainsi, pendant toute la durée de mon projet ingénierique je me suis attachée à comprendre comment exploiter et adapter le discours du guide dans un but didactique pour se différencier des visites guidées qui pourraient être réalisées par les guides nationaux italiens à destinations des visiteurs francophones sur le thème de la candidature UNESCO Padova Urbs

picta. Étant donné que je disposais d’une classe-test, j’ai appliqué la méthode de la recherche- action afin d’explorer mon hypothèse de travail, à savoir qu’une classe de DNL qui suit le programme CLIL pourrait tout à fait assister à une simple visite guidée en français, mais la visite didactique serait plus adaptée car renforcée d’un enseignement en FOS pour permettre aux apprenants de mieux conceptualiser les notions patrimoniales et d’être à même de les présenter dans un futur proche, sur leur lieu de travail par exemple.