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Bonnes pratiques de développement local au Sénégal L’itinéraire du PNDL

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L

es expériences capitalisées dans ce livre montrent clairement que l’intervention du Programme national de développement local (PNDL) a favorisé une plus grande synergie et harmonisation des interventions, devenues plus pertinentes et plus cohérentes. Il s’y ajoute que le financement du développement local est mieux assuré grâce aux initiatives de renforcement des capacités et d’arrangements institutionnels. Grâce à la charte de partenariat, de nouvelles perspectives s’ouvrent pour une plus grande implication des populations dans la définition et la gestion des politiques locales, soutenue par une réforme de la fonction publique locale.

Le partenariat entre les collectivités locales et les organisations communautaires de base laisse présager une meilleure gestion du développement local.

Toutefois, l’appropriation du processus par les acteurs constitue un défi de la contractualisation pour une meilleure gestion du développement local. Dans cette perspective, la charte gagnerait à être traduite en langues nationales et largement vulgarisée. La réforme de la fonction publique locale est une étape majeure au service du développement local, à travers sa manière de faire des collectivités locales des institutions phares dotées de ressources humaines de qualité, et donc à même de capter des investissements.

Les cadres locaux de concertation ont permis une plus grande participation des populations dans la gestion des affaires locales. Toutefois, deux questions demeurent : le financement des plans d’actions des cadres de concertation et la pérennisation de tels mécanismes. Il serait souhaitable d’harmoniser les indicateurs utilisés par les partenaires et les collectivités locales, et le format des cadres de concertation pour faciliter les apprentissages collectifs. L’institutionnalisation et le financement des conférences d’harmonisation dans les régions de Diourbel, Kaolack et Tambacounda prises comme exemples, ont favorisé une plus grande synergie et cohérence dans les interventions des acteurs.

Cependant, l’outil mérite d’être amélioré pour un usage harmonisé devant prendre en charge des problématiques telles que l’évaluation environnementale.

L’harmonisation des interventions des bailleurs a certainement favorisé l’intégration et l’efficacité de leurs interventions. Il convient maintenant de faciliter le portage institutionnel des réformes issues des échanges entre acteurs et de poursuivre le financement de la plateforme minimale d’infrastructures de base. Dans cette perspective, la double planification, expérimentée dans la région de Louga, a mis en évidence le lien

qui favorise la pertinence et la cohérence des plans, mais aussi la meilleure articulation des échelles de planification. Toutefois, le défi demeure une bonne appropriation de ces documents par les collectivités locales pour en faire des instruments de gestion du développement local. Cela devrait fournir une base pour contractualiser avec l’Etat sur le financement du Programme triennal d’investissement rural.

Grâce à l’initiative de renforcement des capacités des collectivités locales dans les processus de passation des marchés publics, les taux d’absorption du Fonds de développement local ont été sensiblement améliorés et la durabilité des investissements locaux a été consolidée. Cependant, il convient d’améliorer les niveaux de recouvrement. En outre, les sessions de formation mériteraient d’être démultipliées au profit d’un plus grand nombre d’acteurs du développement local. L’intermédiation financière a permis d’améliorer l’offre de services financiers des systèmes financiers décentralisés (SFD) au profit des organisations communautaires de base. Mais les faibles ressources des SFD limitent la portée de leur intervention. Il convient, dès lors, de travailler à la mobilisation de ressources pérennes dans une perspective de mise à l’échelle du financement du développement local.

Grâce aux initiatives de l’Agence de développement local de Louga, l’environnement des affaires (offre de services financiers des SFD et mise en réseau) s’est amélioré et les porteurs d’initiatives économiques ont reçu davantage de financements. Cependant, le développement du secteur privé local devrait être mieux promu et les capacités des acteurs renforcées pour la pérennisation des dynamiques locales. Au total, toutes les initiatives expérimentées par le PNDL ou avec son accompagnement indiquent des clés pour l’approfondissement des chantiers de la décentralisation et du développement local dont la réussite suppose le passage à l’échelle fortement soutenu par une orientation politique claire et un financement alternatif durable.

Conclusion

Publié par le PNDL

avec l’accompagnement du Dr Thiendou Niang, Directeur du Cabinet Afrique Communication - acs@orange.sn

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Bonnes pratiques de développement local au Sénégal L’itinéraire du PNDL

Initié par le Gouvernement du Sénégal dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie de développement local, le Programme national de développement local (PNDL) vise, à travers la réduction de la pauvreté, la promotion et la mise en œuvre d’une stratégie soutenue de développement local vers les collectivités locales.

Le PNDL développe une approche programme articulée à une pleine responsabilisation des collectivités locales et des communautés pour l’offre des services socio-économiques de base. Le PNDL favorise une implication des structures pérennes de l’Etat. Aussi impulse t-il, au niveau régional, une dynamique de coordination et d’harmonisation des actions de développement local, à travers l’Agence régionale de développement (ARD), cadre pertinent de mise en œuvre du Programme. S’y ajoute le développement de mécanismes de collaboration partenariale avec les différents projets et programmes intervenant au sein des Collectivités locales pour une prise en charge appropriée des problèmes identifiés.

Le PNDL, sous la tutelle technique du Ministère de l’aménagement du territoire et des collectivités locales, couvre 482 collectivités locales. Sa première phase d’une durée de 6 ans, (2006-2012) est financée à hauteur d’une centaine de milliards F CFA, par l’Etat du Sénégal, les partenaires techniques et financiers et les collectivités locales.

Crédit photos : Moussa Sow

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