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VHB : Virus de l’Hépatite B

I.7. b Hépatite chronique

L’hépatite chronique est un syndrome clinique et pathologique caractérisé par différents degrés de nécrose et d’inflammation hépatocellulaire. L’infection évolue lentement, entraînant une inflammation persistante du foie. Cette inflammation provoque des lésions du foie caractérisées par des foyers de nécrose parenchymateux. La sévérité de l’hépatite chronique peut être affectée par plusieurs facteurs : l’âge, le genre, l’ethnicité et le développement de jaunisse pendant la phase aiguë.

INTRODUCTION L’hépatite C

Les hépatites chroniques apparaissent peu chez les individus jeunes. En effet, il a été démontré qu’uniquement 30% des individus de moins de 20 ans vont voir leur hépatite aiguë progresser à un stade chronique, alors que c’est le cas chez 76% des individus de plus de 20 ans (Alter et al., 1999). De manière intéressante, le taux d’hépatite chronique apparaît plus faible chez les femmes, notamment chez les jeunes femmes. En Irlande, parmi les femmes de 17 ans auxquelles ont a administré de l’immunoglobuline D contaminée, 55% d’entres elles ont développé une hépatite chronique (Kenny‐Walsh, 1999). Dans les mêmes conditions, en Allemagne, 55% des femmes de 20 ans ont développé une chronicité (Wiese et al., 2000). Ces taux sont à comparer avec ceux de la population générale où l’on observe dans 70% des cas le développement d’une hépatite chronique. Des différences dans les taux d’hépatite chronique, la réponse aux traitements et le développement de complications des individus exposés au VHC sont aussi observées en fonction des ethnies. Pour des raisons encore inconnues, les Africains et les Américains ont des taux d’hépatite chronique plus élevés que les Caucasiens et les Latino‐américains (Seeff, 2001; Villano et al., 1999). De manière surprenante, le taux d’hépatite C chronique est plus faible chez les patients ayant développé une jaunisse durant leur phase d’hépatite aiguë. En effet, chez 142 patients toxicomanes infectés par le VHC, ceux qui présentent une clairance virale ont eu les symptômes d’une jaunisse durant la phase aiguë de l’hépatite (Villano et al., 1999). Cette caractéristique a également été observée chez les femmes enceintes à qui l’on a injecté de l’immunoglobuline D contaminée par le VHC avant 1990. Uniquement 43% des femmes ayant eu une jaunisse développent une hépatite chronique contre 60% des femmes qui n’ont pas eu de jaunisse durant la phase aiguë. Il a été émis comme hypothèse que la jaunisse pouvait être liée à une réponse immunitaire plus robuste (Grüner et al., 2000).

I.7.c Fibrose

La fibrose du foie se caractérise par un excédent de protéine de la matrice extracellulaire à proximité de l’organe. Ceci est le reflet d’une réaction inflammatoire persistante (Hernandez‐Gea and Friedman, 2011). Le développement d’une fibrose lors d’une hépatite C est multifactoriel (Datz et al., 1999; Yi et al., 2004).

INTRODUCTION L’hépatite C

La consommation d’alcool est l’un des principaux facteurs influençant la progression de la fibrose lorsqu’on est infecté par le VHC (Poynard et al., 1997; Wiley et al., 1998). Une personne qui consomme beaucoup d’alcool a un risque élevé de développer une cirrhose en comparaison avec une personne qui ne consomme pas ou peu d’alcool. Les effets néfastes de l’alcool sont observés à partir d’une consommation de 30g /jour pour les hommes et de 20g /jour pour les femmes (Consensus managment Hepatitis C 2002). Le stade de fibrose est également significativement plus élevé pour les individus qui sont infectés après leurs 40 ans, que pour ceux infectés plus tôt (Poynard et al., 1997). Un autre facteur influençant le développement de la fibrose est la présence de co‐infections par le VIH et le VHB. Les individus toxicomanes et hémophiles sont particulièrement touchés par les co‐infections (Benitez et al., 2015). En général, les individus VIH positif ont de faibles taux de lymphocytes T CD4, ce qui accélère la fibrose du foie (Di Martino, 2001; Mendes‐Correa et al., 2005; Bhagani 2009). I.7.d Cirrhose et carcinome hépatocellulaire

La progression de la cirrhose est cliniquement silencieuse et parfois détectée tardivement chez certains patients, notamment lors de l’apparition de complications telles que des hépatocarcinomes. Chez les patients souffrant d’hépatite chronique, le développement d’une cirrhose est observé dans 10 à 15% des cas (Fattovich et al., 1997). Lorsque le stade cirrhotique est atteint, l’évolution de la maladie ne peut plus être prédit. La cirrhose peut être stagnante pendant plusieurs années puis évoluer progressivement dans 1 à 5% des cas vers un hépatocarcinome (Hu and Tong, 1999) (Saito et al., 1990), entraînant une décompensation hépatique dans 3 à 6% des cas. Après l’épisode de décompensation, le décès du patient au cours de l’année est observé dans 15 à 20% des cas. Le temps d’évolution depuis l’infection par le VHC jusqu’au stade cirrhotique est multifactoriel et est propre à chaque patient. L’immunosuppression est associée avec les formes les plus agressives de maladie du foie. Les patients déficients en immunoglobuline ou ayant une déficience immunitaire cellulaire ont des taux de progression de la cirrhose plus importants que les patients immunocompétents (Benhamou et al., 1999; Berenguer et al., 2000; Bjoro et al., 1994).

INTRODUCTION L’hépatite C L’insulino‐résistance est également associée à une détérioration du foie ainsi qu’à une faible réponse aux traitements (D’Souza et al., 2005). I.7.d Manifestations extra‐hépatiques

Une infection chronique du VHC peut entraîner des manifestations cliniques extra‐hépatiques. Ces manifestations incluent de nombreux systèmes organiques, rénaux, dermatologiques, hématologiques et rhumatologiques. La plus commune des manifestations extra‐hépatiques est la cryoglobulinémie. Les protéines nommées cryoglobulines sont retrouvées dans le sang des patients et peuvent précipiter à des températures inférieures à 37°C. Ces protéines sont trouvées chez 50% des patients ayant une infection chronique du VHC (El‐Serag et al., 2002). Ce symptôme peut être dû à une activation chronique du système immunitaire et à l’utilisation d’IFN lors des traitements. Il est aussi parfois observé des syndromes lymphoprolifératifs, des fibroses pulmonaires, ou encore de l’ostéosclérose (Chen and Li, 2006).