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B ELGISCHE A LLIANTIE -A LLIANCE BELGE -B ELGISCHE A LLIANZ

CENTRE-PÉRIPHÉRIE

4.2. B ELGISCHE A LLIANTIE -A LLIANCE BELGE -B ELGISCHE A LLIANZ

(BAB)

Ce parti166 national et unitariste, mais implanté presqu’uniquement en Flandre, est fondé à Bruges, le 7 mars 2008. Il résulte d’une dissidence du BUB, qui semble due à un conflit de personnes et à des divergences de vue sur la conduite de la formation politique concernée.

Selon certaines sources, la présidence du BUB est en effet disputée. Elle est exercée par Hans Van De Cauter jusqu’en juillet 2007, puis par François Wolters jusqu’en octobre de la même année, avant d’être reprise par Ruben Cottenjé de Dauphin. Un coup de théâtre survient, le 17 février 2008 : H. Van De Cauter reprend les rênes du parti, excluant R. Cottenjé de Dauphin, qui provoque alors une dissidence. De part et d’autre, on se lance des accusations de détournement de fonds et de violation flagrante des statuts167

. Selon R. Cottenjé de Dauphin, il existerait également de profonds désaccords sur les structures et sur le fonctionnement du BUB168

. Ce dernier serait l’affaire de deux hommes : Hans Van De Cauter et Bruno Yaminne. Il ne serait d’ailleurs pas organisé en asbl gérée démocratiquement, mais en association de fait, sur laquelle

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« Le BUB en route vers 2014 », www.unionbelge.be, 2 juin 2013.

165

La Libre Belgique, 5 décembre 2013. 166

À son propos, cf. le site Internet www.belgischealliantie-alliancebelge.be.

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« Niet links of rechts, maar Belgisch », www.deredactie.be, 12 mai 2009.

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le premier nommé détiendrait tous les droits. À l’inverse, le BAB, lorsqu’il se constitue, se présente comme une asbl au fonctionnement démocratique. Le comportement de son président témoignerait de ce dernier caractère : ainsi qu’il l’a annoncé le 29 janvier 2010, Ruben Cottenjé de Dauphin renonce à sa fonction au profit de Willy Deswaef, consul d’Italie à Ostende, chargé d’élargir le recrutement du parti.

Sur quels fondements repose l’existence du BAB ? Selon ce dernier169

, la réforme de l’État aurait été poussée trop loin. Elle aurait mis en branle une dynamique conférant une influence excessive aux entités fédérées (deelstaten), et ce au moment où le séparatisme se serait imposé, en Flandre, comme thème de discussion et où, dans leurs revendications et dans leur communication, les partis du Nord se seraient montrés « plus flamands ». L’ancienne génération de responsables politiques, incarnée par Herman De Croo (Open VLD) et par Freddy Willockx (SP.A), n’aurait pas pu empêcher cette évolution, pas plus que les petits partis belgicistes, souvent très conservateurs, créés par des associations patriotiques ou par des unitaristes à ancrage purement local. Bref, il y aurait, dans le paysage politique, place pour un nouveau parti, portant le projet d’une Belgique solidaire et renforcée. Ce parti, le BAB, ne partagerait pas les vues, jugées « irréalistes », du BUB sur la suppression des régions et des communautés. Il se contenterait, si l’on ose dire, de préconiser la rétrocession à l’Autorité fédérale d’un certain nombre de compétences dévolues aux entités fédérées, la création d’une circonscription électorale nationale et l’établissement d’une coopération culturelle accrue entre francophones et néerlandophones, s’incarnant dans la fusion de la VRT et de la RTBF en une seule chaîne publique nationale. Le BAB envisage de se positionner également sur d’autres enjeux, comme l’investissement des pouvoirs publics dans la formation des adultes, un suivi plus strict des jeunes délinquants et le rétablissement du service militaire obligatoire, à effectuer de préférence dans une autre langue nationale. Le BAB se présente comme « Partij der Belgen-Parti des Belges-Partei der Belgier ». Il adopte son programme170

lors d’un congrès tenu à Bruges, le 14 septembre 2008. Cette plate-forme reprend, dans les grandes lignes, les orientations évoquées ci-dessus. On y apprend que les compétences à refédéraliser seraient le commerce extérieur, la coopération au développement171

, la politique environnementale, les communications, la recherche scientifique, le tourisme, le sport et la culture, l’Autorité fédérale retrouvant le monopole des relations internationales. Les partenaires du BAB se verraient proposer un « stop institutionnel » d’une décennie, afin de garantir la stabilité du pays. Ce parti se prononce en faveur de l’instauration d’un référendum confirmatif (sur le modèle italien), de la suppression de l’obligation de vote, d’une décentralisation en faveur des provinces et des communes, ainsi que d’une promotion du bilinguisme pour tous les Belges. Il entend favoriser « l’optimisme, la tolérance et la solidarité », mais aussi « le respect et le sens des responsabilités chez les jeunes ». Adversaire de la « particratie », le BAB plaide en faveur d’une diminution du financement public des formations politiques, de l’abolition du seuil d’éligibilité de 5 % et de la suppression des cabinets ministériels. Il prône la conclusion d’une alliance emploi-environnement. Il se dote d’un logo représentant une carte de la Belgique, cerclée des trois couleurs nationales, avec les mentions « Belgische Alliantie » en noir et « Alliance belge » en rouge.

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« Niet links of rechts, maar Belgisch », www.deredactie.be, 12 mai 2009.

170

« Programme », www.belgischealliantie-alliancebelge.be.

171

Adoptés par le conseil d’administration du BAB les 6 mars 2008 et 26 février 2009, les statuts du parti indiquent la composition de sa direction : Ruben Cottenjé de Dauphin, président172

, Patrick Ryckier et François Wolters, vice-présidents, Tom Wittesaele, secrétaire général173, Marcel Vandoorne, trésorier, Charles Winné, administrateur des membres, Hans Goddé, coordinateur des actions, Alexandre de Selliers de Moranville174 et Bin Desmet, membres du conseil d’administration. Parmi ces neuf dirigeants, sept sont domiciliés en Flandre, un à Bruxelles et un seul en Wallonie.

Le 9 avril 2009, le conseil d’administration du BAB décide de déposer des listes, en vue des élections régionales du 7 juin suivant, pour le seul Parlement flamand, dans les circonscriptions d’Anvers, du Brabant flamand, de Flandre occidentale, de Flandre orientale et du Limbourg, ainsi qu’à Bruxelles, pour l’élection des membres bruxellois de la même assemblée. Il adopte la dénomination Belg.Alliantie. Le BAB se pose en adversaire « des principaux représentants du Mouvement flamand, partisans du séparatisme et du confédéralisme »175. En fait, ses listes sont fort incomplètes et celle du Limbourg n’est pas valablement déposée, à la suite d’une faute de procédure. Les résultats obtenus ne sont pas à la hauteur des espérances : 0,23 % pour l’ensemble de la Flandre. Ils se chiffrent à 2 321 voix (0,21 %) en province d’Anvers, 2 556 voix (0,38 %) dans le Brabant flamand, 2 405 voix (0,31 %) en Flandre occidentale et 2 036 voix (0,21 %) en Flandre orientale. Le parti demeure convaincu qu’il pourrait percer, s’il avait accès aux médias. Il n’en est pas moins absent du scrutin fédéral du 13 juin 2010.

Comme on l’a vu, le BAB rejoint le cartel provisoire constitué avec le BUB, le CDF, UniBelgium et des dissidents du Parti populaire, avec les résultats que l’on sait aux élections provinciales du 14 octobre 2012. Le même jour, lors des élections communales à Bruges, la Lijst Burgemeester, sur laquelle figurent des membres du BAB, recueille 635 voix (0,79 %). Après la dissolution du cartel Belg.Unie, le BAB retrouve son existence propre. Il se montre, lui aussi, très critique envers le projet de sixième réforme de l’État, estimant qu’il faut « plus que jamais maintenir la Belgique dans sa forme actuelle »176. En décembre 2013, sa gestion journalière est assurée par Willy Deswaef, président, Robin Vanhoovels, vice-président, René Grootaert, secrétaire général, Marcel Vandoorne, trésorier, Hans Goddé, coordinateur des actions, et Charles Winné, administrateur des membres. En raison de l’implantation essentiellement flamande et de la faiblesse des performances électorales de ce parti, on peut s’interroger sur ses perspectives d’avenir.

172

Il est remplacé par Willy Deswaef le 17 février 2010 et devient le président de la commission statutaire du parti.

173

Il devient secrétaire politique et est remplacé, comme secrétaire général, par René Grootaert.

174

Il devient vice-président du parti en remplacement de François Wolters.

175

« Belg.Alliantie dingt mee naar de gunst van de kiezer in alle Vlaamse kiesomschrijving », www.forum.politics.be, 12 avril 2009.

176

« Notre livre “Wake up Belgians !” présenté à Bruxelles ! », www.belgischealliantie-alliancebelge.be, 9 octobre 2012.