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B.2.a Sites d’activités remarquables

CHAPITRE III : ORGANISATION ÉCONOMIQUE DES HABITANTS

B. Les bastides

III. B.2.a Sites d’activités remarquables

L’analyse du compoix révèle la situation géographique des activités très souvent liées à leur mode de fonctionnement.

On relève trois moulins à blé, à Revel, alimentés par l’eau de la rivière du Sor. L’un de ces moulins appartient à trois personnes, Guillaume Pujol, Guillaume Glayel et son frère Maître Jean Glayel au lieu-dit le « Caussolet ». Le fonctionnement du moulin exige une arrivée en eau captée sur la rivière associée à une chaussée, caussada, dans le compoix, servant à déverser l’eau pour actionner le mécanisme. La carte établie par Cassini indique un lieu-dit « la caussade », toponyme relevé sur la carte IGN actuelle, rappelant les chaussées du XVe siècle.

Les moulins de Dreuilhe sont alimentés par le Laudot, affluent du Sor.

Les tanneries sont situées entre la rue de l’Eau et la porte de Castres. Cette situation correspond à un quartier alimenté par des ruisseaux qui rejoignent le Sor, les ateliers de tannerie ayant besoin d’eau pour fonctionner. Cette hypothèse est confirmée par les noms des rues à proximité, soit la rue de l’Eau et la rue du Sor, partant de la porte de Castres.

Lorsque l’estimateur nomme à deux reprises la rue de l’Eau par la rue des tanneurs il existe une volonté d’identifier l’importance de la tannerie au XVe siècle à Revel. Les tanneries sont importantes

au moment de la rédaction du registre.

Il existe une tuilerie dans le quartier artisanal à la porte de Sorèze. La fabrication de tuiles et briquettes nécessite de l’eau et de l’argile présente dans les sols de la région toulousaine.

Une pêcherie est repérée à proximités des biens déclarés par Pons Vernès 10 près de la porte Saint-Antoine et par Pierre Danas 11 près de la porte de Castres. On remarque que Pierre Danas et Pons Vernès sont les deux plus riches contribuables de Revel. Les pêcheries sont construites par les consuls. Les consuls auront le pouvoir de clore leur ville de murailles, quand ils le jugeront bon,

d’élever des tours, de faire des portes, des retranchements, des fossés qu’ils feront remplir d’eau pour y établir des pêcheries, cela sans rien donner au roi et en respectant les possessions des

9 Ibid., p.101.

10 Conseil Départemental de Haute-Garonne, archives départementales, 1 NUM AC 3248, document archivé 124 et repris en annexes p.41.

habitants 12. Ce constat d’Odon de Saint-Blanquat place les deux riches contribuables dans la catégorie des consuls en activité, ou de ceux qui peuvent être choisis. Le mandat d’un consul est d’une année.

Des pigeonniers sont mentionnés dans les inventaires de Pons Vernès et d’Hugues Darde. Hugues Darde possède des biens estimés à dix-huit livres, fortune parmi les plus importante. Les pigeonniers démontrent la richesse de leur propriétaire d’après Marie-Claude Marandet remarquant que La présence d’un pigeonnier augmente fortement le prix d’une parcelle 13

Les revélois possèdent quatre fours à pain, les trois boulangeries et le four de Layga. Les consuls possèdent les revenus des fours. Les consuls de Revel furent chargés de la construction, du chauffage

et de l’entretien des fours dont le roi leur afferma les produits 14. Suite à des ennuis causés par les

fours (de Gimont), amenèrent sans doute la disposition nouvelle de la charte de Revel. Les consuls disposeront d’un emplacement de maison pour y faire des fours dans lesquels les habitants de Revel seront tenus de faire cuire leur pain ; les consuls auront la totalité des revenus de ces fours 15. La déclaration de Pons Vernès renseigne l’existence d’un four entre la rue Sorèze, la rue de l’Eau et les murailles, peut-être près de la porte de Sorèze et de la chaussée.

Le terme bolnieyra relevé trois fois dans le registre est traduit par boulangerie. En occitan contemporain, une boulangerie est traduite par fornaria ou bolenjaria. Il semble qu’au XVe siècle, les boulangeries correspondent principalement à un four où travaillent des boulangers (forniers).

Guilhem Guiraud est le seul du registre à déclarer une maison rue du Four. Si on suit la logique de progression de l’estimateur, la rue du Four est une rue adjacente à la rue du Taur. La position de la rue du Four reste aléatoire et interroge l’existence d’un deuxième four à pain rue du Four. Est-ce que le nom rue du Four est en fait un surnom de la rue Layga pour signifier l’importance du four de Layga ?

Un four à Caussignères, lieu-dit situé au sud de Revel, est situé à proximité d’un demi arpent de vigne appartenant aux héritiers de Bernard Danas 16.

La Caussignères, située au sud-est de Revel, est actuellement proche de zones boisées On peut admettre une proximité de bois au XVe siècle pouvant permettre l’installation d’un four à fusion dans

12 SAINT-BLANQUAT, Odon, La Fondation des bastides royales dans la sénéchaussée de Toulouse : aux XIIIe et XIVe

siècle, Toulouse, CRDP, 1985, p.98.

13 MARANDET, Marie-Claude, Les campagnes du Lauragais à la fin du Moyen Âge, Perpignan, Presses universitaires de Perpignan, 2006 p.314.

14 Ibid., p.92. 15 Ibid., p. 99.

16 Conseil Départemental de Haute-Garonne, archives départementales, 1 NUM AC 3248, document archivé 120, repris en annexes p.38.

Il existe peut-être une erreur sur les voisins identifiés comme les héritiers d’Etienne Marquiés. La déclaration d’Etienne Marquiés est enregistrée à Dreuilhe. Et le lieu-dit Caussignères, proche de Métairie Basse, indique peut-être qu’il s’agit des héritiers de Jean Marquiés déclarant una borya al loc dit a la bordeta. (Conseil Départemental de Haute-Garonne, archives départementales, 1 NUM AC 3248, document archivé 229, repris en annexes p.60)

lequel travailleraient les trois verriers inscrits dans le registre. Ces verriers sont Malois Almont habitants de la rue Sorèze, et les frères Arnaud et Jacques Fornié.

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