• Aucun résultat trouvé

4.3 Intégration sociale ou l’assimilation culturelle

4.3.2 Bénévolat et vie associative

La vie associative a été appréhendée dans l’enquête par des questions portant sur le bénévolat (travail volontaire au sein d’une association) et la participation dans des associations de différents types (Tableaux 28 et 29). L’enquête apporte à ce propos pour la première fois en Suisse des informations quantitatives à l’échelle nationale sur les différents domaines de la participation à la vie publi-que selon l’origine.

Les différences entre les Suisses et les étrangers concernant le travail volon-taire dans les associations sont très nettes. Par rapport aux Suisses d'origine, le travail volontaire est divisé par près de trois pour les Italiens, Espagnols, autres européens non communautaires et ressortissants du reste du Monde. Il est évi-dent, bien que l’on n'ait pas d’éléments pour le vérifier, que le bénévolat est un concept qui a moins cours dans certains groupes d’étrangers que parmi les Suis-ses, en raison du fait que la solidarité familiale, qui n’est pas considérée comme une action de bénévolat dans le sens où elle est informelle, y prend un rôle prio-ritaire. On relèvera également que l'activité volontaire est plus fréquente parmi les hommes que parmi les femmes, parmi les personnes de niveau de formation secondaire ou tertiaire, ainsi que parmi les Suisses alémaniques, par rapport aux Romands et Tessinois.

Les différences restent également très marquées après sélection des person-nes nées ou ayant grandi en Suisse.

TABLEAU 29 : PROBABILITÉ DENGAGEMENT DANS QUELQUES ACTIVITÉS OU ASSOCIATIONS, SELON LORIGINE,1999.

83 TABLEAU 30 : PROBABILITÉ DENGAGEMENT DANS QUELQUES ACTIVITÉS OU ASSOCIATIONS, SELON LORIGINE (UNIQUEMENT PERSONNES NÉES EN SUISSE OU ARRIVÉES AVANT LÂGE DE 9 ANS),1999.

L'appartenance à des sociétés publiques représente pour sa part une forme d'intégration de nombreuses fois mise en évidence. Lischer et al. (1997) rele-vaient à ce propos que les associations et clubs ont un effet d’intégration très important. On observe, à partir des résultats du modèle, que les personnes de formation supérieure et résidant en Suisse alémanique sont fortement insérées dans le milieu associatif, mais certaines variations peuvent s'observer en fonc-tion du type d'associafonc-tion (les Romands déclarent plus fréquemment appartenir à

des associations de locataires, par exemple). Concernant le rôle du sexe, il est variable puisque les femmes font plus fréquemment partie, activement ou passi-vement, d'associations de parents d'élèves, de charité, de locataires et bien sûr d'associations féminines. En revanche, elles sont moins représentées dans les associations sportives, culturelles, syndicales et politiques.

Dans ce contexte très varié, les collectivités classées selon la nationalité et l'origine montrent des caractéristiques intéressantes. Aucune différence signifi-cative ne s'observe en fonction de l’origine concernant la participation à des as-sociations de quartier ou de parents d'enfants ; en revanche, la participation à des clubs sportifs est systématiquement plus faible pour les personnes de nationalité étrangère et pour les personnes dont les deux parents sont étrangers. Deux rai-sons peuvent être évoquées : la substitution des activités physiques de loisirs par les activités physiques de type professionnel d’une part, et un comportement dif-férentiel vis-à-vis des clubs sportifs de l’autre. L’enquête sur la santé de 1992 avait déjà mis en évidence la pratique plus faible du sport parmi les communau-tés du Sud de l’Europe, aisément explicable par l’exercice fréquent d’une activi-té professionnelle exigeant des dépenses physiques. Pour les autres groupes dont on ne suspecte pas une substitution de l’activité physique de loisirs par l’activité physique de type professionnel, les comportements spécifiques vis-à-vis des so-ciétés sportives peuvent s’expliquer, probablement, par une volonté moindre de participation à la vie associative.

La participation à des associations culturelles est également plus faible, mais pas systématiquement. Ce sont surtout les Italiens et les personnes du reste de l'Europe qui présentent une très faible participation à ce genre d'associations, par rapport au groupe de référence. Il est possible qu’un effet de revenus, non contrôlé par le modèle explique cette faible implication dans des associations culturelles pour les étrangers dont l’activité professionnelle est peu rémunéra-trice.

Concernant les syndicats, on observe une plus faible participation pour les

85 peut en particulier relever que ce sont surtout les femmes originaires d’Europe non communautaire et d'Europe du Sud qui ne participent pas aux associations féminines, mais aussi, dans une moindre mesure, les femmes Suisses dont l'un ou les deux parents sont de nationalité étrangère.

Seul résultat qui s'écarte de cette moindre participation aux activités associa-tives, les personnes de nationalité étrangère – Europe non communautaire ex-ceptée – et les Suisses d'origine étrangère appartiennent plus fréquemment à des associations de locataires.

Globalement, les données du PSM confirment ce qui était attendu, suite à la lecture de l’unique étude faisant référence à la question, celle de Lischer et al.

(1997), qui montre que les Suisses participent deux fois plus à des associations que les étrangers (40% des Suisses contre 21% d’étrangers). Il est cependant nécessaire de noter que, parmi toutes les associations précisées lors des ques-tions, ne figurent pas les associations de migrants, alors que celles-ci jouent un rôle important dans la vie de certaines communautés de migrants.

Notons en conclusion que, dans ce domaine de la participation associative aussi, les différences s'estompent lorsque l'on considère uniquement les person-nes nées ou ayant grandi en Suisse.