• Aucun résultat trouvé

CHAPITRE 4 : RÉSULTATS

4.2 Résultats des entretiens semi-dirigés

4.2.2 Bénéficiaires

Cette section présente les résultats des entretiens semi-dirigés menés auprès de représentants de groupes ou d’organismes externes.

a. Profil des répondants

Cinq représentants sélectionnés à partir des groupes de bénéficiaires (identifiés par les gestionnaires d’évaluation ou dans les rapports analysés) ont été interrogés. Parmi les cinq participants, on retrouve : un responsable des affaires publiques et relations externes, un directeur du développement des affaires, deux directeurs en politique et un conseiller en

politique publique. Dans l’ensemble, les intervenants n’avaient aucune expérience en évaluation et n’avaient jamais travaillé au sein de la fonction publique. Certains d’entre eux avaient cependant fait des démarches auprès des gouvernements et donc connaissent un peu leur fonctionnement. La taille de leurs organisations varie beaucoup : la plus petite organisation comporte huit employés tous situés dans la même ville, et la plus grande possède au-delà de quatre-vingts employés, situés dans toutes les régions du Canada.

b. Connaissance et utilisation des rapports gouvernementaux

En premier lieu, nous avons sondé les participants au sujet des rapports (d’évaluation ou autres) produits par le gouvernement du Canada. En général, les participants ont une réaction positive au sujet de la qualité des rapports qu’ils ont consultés. Un intervenant mentionne notamment le contenu bien étoffé et la haute qualité du produit fini. Les répondants croient aussi que les rapports sont crédibles, et qu’ils sont fondés sur des données et des sources d’information valides. Les opinions ne convergent pas cependant au sujet de leur utilité. On les trouve par exemple trop précis ou trop généraux et remplis de termes bureaucratiques utilisés uniquement par les fonctionnaires. Ces rapports ne semblent pas, selon les participants, correspondre aux besoins et au contexte des organismes externes, qui éprouvent de la difficulté lorsque vient le temps de retrouver certaines informations souhaitées. En plus de ces qualités, les répondants constatent qu’ils ont parfois de la difficulté à obtenir certains rapports. Ils croient notamment que les organismes fédéraux ne transmettent pas suffisamment d’information au sujet des rapports au moment de leur publication, et qu’il est difficile de les repérer dans les sites Internet des ministères.

c. Connaissance et utilisation des rapports d’évaluation

Parmi les cinq personnes interrogées, trois ont déjà lu des rapports d’évaluation publiés par le ministère. Deux des participants ont parcouru un ou plusieurs rapports d’évaluation brièvement dans l’exercice de leurs fonctions (par exemple, pour y retrouver des données statistiques, ou les données financières du programme), tandis que le troisième a contribué directement à la rédaction d’un rapport en fournissant des commentaires à l’évaluateur. Selon

l’un d’entre eux, les rapports d’évaluations, surtout ceux produits par des évaluateurs du ministère (que l’on appelle habituellement « évaluateurs internes ») ont peu d’utilité et de crédibilité, parce qu’ils ne reflètent que les points de vue des politiciens et administrateurs. Toujours selon cet intervenant, seules les évaluations produites par des experts-conseils contiennent des données intéressantes et crédibles : « aussi longtemps que les évaluations seront produites par des unités d’évaluations internes, les programmes seront relégués au statuquo de manière permanente, car le gouvernement n’ose pas être critique de lui-même par souci de cohérence. (traduction libre du propos d’origine en anglais) ». Les participants admettent, cependant, que les rapports d’évaluation pourraient être utiles si a) ils en connaissaient l’existence dès qu’ils sont publiés, et b) si les rapports contiennent des informations relatives aux activités du programme ainsi que leurs éléments constitutifs (par ex., objectifs et mécanismes de financement). Sur ce point, quatre des cinq participants expriment un intérêt renouvelé pour les rapports d’évaluation et leur intention de les consulter à l’avenir.

d. Interactions entre les bénéficiaires et le gouvernement fédéral

Les participants confirment que leurs organismes interagissent avec le ministère de façon régulière, mais seulement sur des questions techniques et administratives. En d’autres mots, les organismes externes sont peu consultés par le ministère, et encore moins dans le cadre d’évaluations. Seulement deux des cinq participants ont été consultés par les évaluateurs fédéraux, par l’entremise de sondages, d’entretiens et d’études de cas. Une fois l’évaluation terminée, les évaluateurs n’ont pas cherché à communiquer davantage avec les deux organismes.

e. Synthèse des résultats

Les entretiens menés auprès des bénéficiaires nous ont permis de constater qu’en général, les rapports d’évaluation sont peu connus et peu utilisés par les organismes de la société civile. L’évaluation elle-même est peu connue, et même lorsque les participants ont connaissance de l’existence de rapports d’évaluation, ils y ont peu recours dans l’exercice de leurs

fonctions. Même s’ils ont un regard positif sur la qualité des rapports gouvernementaux ainsi que leur utilité et crédibilité, les participants ont tout de même partagé certaines inquiétudes au sujet des rapports d’évaluation. Par exemple, on se méfie parfois des rapports produits par des évaluateurs internes, qui ont tendance à refléter les termes employés par les fonctionnaires ainsi que le point de vue des administrateurs.

Il ne semble pas exister de relation ou d’interaction soutenue entre le ministère et les organismes sondés en matière d’évaluation. Ces derniers sont parfois consultés au cours de la collecte de données, sans suivi une fois l’évaluation terminée. Cela pourrait expliquer, du moins en partie, l’utilisation quasi inexistante des rapports d’évaluation par les parties prenantes externes.

Documents relatifs