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Les bâtiments 7 à 11 .1 Introduction

Il s’agit d’une partie du site très complexe tout d’abord en rai-son du nombre élevé de structures découvertes, plus de 80, dont certaines sont imbriquées ; ensuite parce que la fouille s’est déroulée de façon discontinue. C’est en tout une surface d’environ 1000 m2 qui a été traitée.

4.2.2 Contexte stratigraphique et conservation

En préambule, il faut spécifier que la situation stratigraphique, prévaut pour un espace nettement plus large que la zone des seuls bâtiments 7 à 10 et englobe aussi les bâtiments 11 à 13 ainsi que l’aire 121 (fig. 37).

La succession normale des ensembles E1 à E6 est observable partout. Le pendage principal d’est en ouest des ensembles inférieurs se manifeste par une stratigraphie horizontale lais-sant apparaître les niveaux les plus profonds directement sous les colluvions (ensembles E1/E3) au fur et à mesure qu’on se déplace vers l’est. Dans cette partie du site, la couche 3 est constituée de limons bruns plus ou moins riches en paillet-tes de charbons de bois et en mobilier archéologique. De façon générale, elle est bien marquée, particulièrement dans les zones présentant des aménagements laténiens (fig. 36). L’épaisseur moyenne de la couche 3 est de 30 cm. A la hauteur du bâtiment 13, elle atteint 50 cm et la densité du mobilier y est forte. Toutefois, par endroits, sous la voie romaine, enta-mée et rabotée lors de la construction de celle-ci, elle s’amincit jusqu’à 10 cm. Dans les 5 à 6 m de terrain constituant la bor-dure méridionale du site, les couches 2 et 3 se confondent. Au nord-ouest, au-delà du bâtiment 7, la situation est aussi moins bonne, la couche 3 apparaît directement sous la couche 1, la couche 2 étant absente. Par contre, du côté est, à la hauteur de

W180, les conditions se rétablissent et la couche 3 est à nou-veau bien identifiée.

Dans l’axe est-ouest, le pendage de la couche 3, mesuré à sa base, est faible ; il avoisine 2 % avec un maximum à 3,4 %. Par contre, dans le sens sud vers le nord, il est variable. Dans le quart sud, il est de 9,1 % en moyenne ; dans la partie médiane, où six bâtiments sont présents, il est faible, avec des valeurs de 6,7 % autour des bâtiments 9-10, de 8,5 % près du bâtiment 7 et de 3,5 % environ vers le grenier 12. Enfin, au nord, la pente est marquée avec un pendage de 16 % vers le bâtiment 11 et l’aire d’activité 121.

4.2.3 Les structures : méthode d’analyse

Le nombre d’anomalies repérées est de 84 et aucune organi-sation n’est apparente. Les structures situées au nord, là où le contexte stratigraphique est le moins favorable, sont chronolo-giquement indéterminées ; de ce fait, elles ne sont pas retenues ici. Par contre, celles localisées sous la voie romaine et dans la partie sud de la zone sont clairement laténiennes.

Avant de présenter les bâtiments 7 à 10, il est opportun de faire un développement méthodologique afin de fonder la proposi-tion faite infra. L’étude des structures laténiennes a été appro-fondie de manière à intégrer au maximum les observations à dis-position dans le but de proposer des plans de bâtiments les plus cohérents possible. Focalisée d’abord sur les trous de poteau, elle s’est déroulée en trois étapes. Les caractères intrinsèques et extrinsèques des structures ont été examinés et discutés, en par-ticulier les distances entre les différents trous de poteau. 4.2.3.1 Les caractères intrinsèques

Il s’agit des dimensions, de la morphologie, des remplissages et des altitudes. Vingt-huit trous de poteau aux caractéristiques très

Fig. 36. Stratigraphie 3 : la couche 3 présente un pendage sud-nord marqué. La sole rubéfiée du foyer 11 est visible, à l’intérieur de la couche 3. La route romaine, présente au nord, repose à l’interface C2-C3.

Chapitre 4 : Les aménagements et le mobilier 3

Fig. 37. Plan des structures et des anomalies documentées dans les zones d’étude B et C. Situation de la fouille en décapage manuel et de la stratigraphie 3. En noir, les structures datées de La Tène ancienne.

proches sont présents (fig. 38 et 39). Leur niveau d’apparition est compris entre le milieu de la couche 3 et le sommet de la 4. Un seul sort du lot, le 80 apparu au sommet de la couche 3.

Leur morphologie est semblable :

– les parois sont verticales et le fond est plat, sauf dans la structure 92 où l’empreinte du poteau est bien identifiée avec une base biseautée ;

– la forme de la fosse d’implantation est ovalaire, circulaire à subrectangulaire ; ses dimensions oscillent entre 14 et 25 cm sur 40 à 49 cm, sauf pour la 281 qui mesure 30 sur plus de 73 cm et qui est interprétée comme une fosse d’arrachement du poteau ;

– les diamètres des poteaux, observés dans 11 cas sur 20, varient entre 10 et 30 cm avec une moyenne de 19. Ils parais-sent être la plupart du temps de forme circulaire à ovalaire, c’est-à-dire correspondre à des sections de troncs complets ; – la profondeur est peu significative, elle dépend beaucoup

du niveau dans lequel ont été repérées les structures, ce qui découle souvent des conditions d’observation (état du terrain, conditions climatiques, décapage mécanique ou manuel), ses valeurs vont de 2 à 54 cm avec une moyenne de 27 ;

– le niveau de disparition, compris entre 449,70 et 448,60 m, suit grosso modo le pendage du fond de la couche 3, sans autre signification.

Aucun de ces éléments ne permet d’effectuer des associations de trous de poteau permettant la reconstitution de bâtiments sûrs et complets. Cependant, les ébauches de deux bâtiments apparaissent par la sériation des diamètres des poteaux : les 92 et 199 ont un diamètre de 30 cm et ceux des 112, 142, 226 et 837 entre 14 et 20 cm.

En outre, plusieurs observations montrent une évolution des structures dans le temps ; elles indiquent donc une certaine perduration de l’habitat laténien dans cette zone. La première particularité est l’identification de quatre cas de remplacement de poteau : 836/142, 112/835, 226/837 et 201/834 (fig. 40). On peut exclure la coexistence des deux poteaux car l’empreinte du deuxième poteau recoupe sans équivoque celle du premier. La deuxième particularité est la mise en évidence de trois arra-chages de poteau, mais selon deux modalités différentes. Par deux fois, le poteau a été arraché, le trou étant ensuite volon-tairement obturé avec des fragments de torchis : trous 116 et 199. Dans le troisième cas, le poteau a seulement été arraché, Fig. 39. Bâtiments 7 et 8 : plans et coupes des trous de poteau.

Chapitre 4 : Les aménagements et le mobilier 41

la structure s’étant par la suite comblée. Il s’agit de la fosse de grande dimension 281, au fond de laquelle un trou de poteau a été observé, et qui est interprétée comme une fosse d’arra-chement.

4.2.3.2 Les caractères extrinsèques

La situation

La disposition des trous de poteau les uns par rapport aux autres a été analysée, ce qui a permis de mettre en évidence des alignements. Ceux-ci constituent soit des axes parallèles ou perpendiculaires, soit des axes sécants. Le choix des solu-tions adéquates doit tenir compte du fait qu’un trou de poteau ne peut être utilisé qu’une seule fois dans un système d’axes correspondant à un hypothétique plan de bâtiment. Cinq sys-tèmes d’axes différents se dégagent, mais deux seulement ont été retenus car ils permettent de relier plus de deux trous de poteau. Les différents alignements obtenus et ceux qui leur sont perpendiculaires déterminent deux systèmes orthogo-naux et indépendants, utilisant tous les trous de poteau. On a vu, par la suite, qu’ils correspondaient aux bâtiments 9-10.

Les distances

Les distances entre les différents trous de poteau ont été mesurées et jaugées. Il n’a pas été tenu compte de celles qui étaient supérieures à 6 m car elles ne sont pas réalistes pour des constructions protohistoriques, les longueurs des pou-tres sont de 4 à 5 m, 6 m au maximum (chap. 8 ; Audouze et Buchsenschutz 1989). Ainsi, les entretoises ont 4 m de long en moyenne sur le site de l’Age du Bronze moyen de la Mozart-strasse, Zurich. Sur cette base, les divers écartements ont été recensés pour l’ensemble des 28 trous de poteau. Celui de 1,50 m à 2 m, communément associé aux bâtiments de type grenier, a d’abord été retenu. Il n’est présent que deux fois, entre les trous de poteau 116 et 197 d’une part, et 197 et 198 d’autre part. Il a permis de mettre en évidence le grenier 8, le seul de la zone. Les distances les plus fréquemment observées sont celles de 3,40 m, 16 fois représentées, et celle de 3,80 m, 19 fois représentées. Utilisées comme critère de sélection, elles ont permis d’éliminer certains alignements qui n’étaient pas cohérents, parce que l’écart entre deux trous de poteau était trop grand pour correspondre à la portée d’une sablière haute. Finalement, ces données ont été utilisées pour la mise en évi-dence de tous les bâtiments de Noir Bois. Elles ont permis de définir le plan quadrangulaire de bâtiments simples, dont les côtés mesuraient entre 3,50 m et 5,50 m. Cela correspond à un module de base, apparaissant quelquefois de façon répétée, dans quelques longs bâtiments.

La conjugaison de ces analyses a abouti à la mise en évidence de trois groupes de trous de poteau. Un premier ensemble, très cohérent, s’organise autour du foyer 190 et de la fosse 189 ; il constitue le bâtiment 7. Un deuxième correspond au petit gre-nier 8 dont il subsiste trois trous de poteau et qui est à 1,50 m au sud du bâtiment précédent. Un peu plus loin, dans la même direction, le troisième groupe de structures, dont le nombre est élevé, est plus compliqué ; il constitue deux bâtiments ori-ginaux, 9-10, qui se chevauchent et où plusieurs phases de construction sont présentes.

D’autres variantes ont bien sûr été envisagées : des bâtiments de forme irrégulière ou même, un seul grand bâtiment de forme arrondie, polyédrique ou trapézoïdale. Cependant, on a admis que les bâtiments étaient des quadrilatères plus ou moins réguliers pour des questions de construction de la char-pente et au vu de ce qui existe ailleurs en Europe occidentale ainsi que dans la bibliographie archéologique.

4.2.4 Le bâtiment 7 et ses installations intérieures La disposition des quatre trous de poteau 115, 123, 251 et 823 dessine le plan d’un bâtiment rectangulaire à pentagonal, de 2,40 sur 3 m (7,20 m2), auquel il manque le poteau de l’angle sud-est (fig. 39 et 40). Ce dernier n’a probablement pas été vu car il tombe juste en limite de la berme laissée en place lors de la fouille. Le trou de poteau 823, qui s’écarte un peu au nord du quadrilatère, est associé à cet ensemble, ce qui confère un espace intérieur élargi au bâtiment permettant de contenir entièrement la fosse 189. L’hypothèse que cette fosse soit anté-rieure ou postéanté-rieure a été écartée.

Fig. 40. Bâtiments 7 à 11 : plan des structures. La superposition partielle des bâtiments 8 et 9-10 met en évidence la présence de plusieurs phases de construction.

Cette dernière est allongée et peu profonde : 107 cm sur 68 pour une profondeur de 25 (fig. 41 et 42). Elle possède un seul remplissage constitué de limons brun foncé charbonneux contenant quelques restes de poterie (pl. 5.1), un fragment de poids en terre cuite (pl. 5.2), des éléments de torchis avec des empreintes de clayonnage et de petites pierres calcaires brûlées. Elle a servi pour un usage domestique, peut-être le stockage, à l’intérieur du bâtiment avant d’être finalement uti-lisée comme dépotoir occasionnel, pour une vidange de foyer notamment.

Juste à côté, à mi-distance des parois est et ouest du bâtiment, le foyer 190 a été aménagé dans une cuvette circulaire peu pro-fonde de 43 cm sur 41 pour une propro-fondeur de 18 (fig. 43). Le haut de la structure est marqué par une couronne de limons rubéfiés qui en tapissent également le fond. Elle est remplie de limons très charbonneux colmatant des restes de torchis, deux tessons de céramique ainsi que huit blocs calcaires brûlés et éclatés, mais jointifs. Ils occupent une position centrale et reposent sur un fin lit de charbons de bois presque purs. Dispo-sés sur le pourtour intérieur du foyer, ils devaient constituer un entourage et ont été repoussés au fond au moment de l’aban-don du foyer. Les limons rubéfiés en place ont fait l’objet de prélèvements et de mesures du paléomagnétisme par I. Hedley (chap. 6.3). La datation obtenue place le fonctionnement de cette structure de combustion entre 400 et 300 av. J.-C. Sur le bord ouest du bâtiment, se trouve le foyer 114 bien cir-conscrit de 35 cm sur 35. Composé de huit dallettes calcaires brûlées et jointives, il est interprété comme structure de com-bustion. Lors de la fouille, il apparaissait déjà une dizaine de centimètres plus haut que le sommet des pierres, sous la forme d’une grande tache de limons brun foncé, mais aucune trace Fig. 42. Fosse 189 : coupe.

Fig. 41. Bâtiment 7 : plan des foyers 114 et 190, de la fosse 189 et des trous de poteau 115, 123 et 251.

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de creusement ne signalait la présence d’une fosse. La partie supérieure de la structure renfermait de petits nodules de terre cuite, des charbons de bois ainsi que quatre tessons de céra-mique et un fragment de poids en terre cuite appartenant au même objet que le fragment trouvé dans la fosse 189 (pl. 5.4). La fonction de cette structure reste problématique. Cependant, la disposition groupée et régulière des dallettes permet de recon-naître un reste d’organisation, il ne s’agit donc pas d’un rejet, mais plutôt d’un aménagement. Malgré l’absence de limons rubéfiés et de charbons de bois, le fait que les dallettes soient chauffées évoque une structure de combustion, d’un type par-ticulier et unique sur le site. La proximité du foyer 190, distant de 1,20 m, présentant un aménagement tout différent, parle pour une complémentarité des deux structures. Le premier correspond à un foyer domestique usuel, alors que le second apparaît comme une base de foyer aménagée sur plaquettes de calcaire et ayant servi à poser des braises, par exemple.

Au sud du foyer 190, la couche archéologique présente une densité remarquable de petites taches de limons rubéfiés et de charbons de bois en relation avec les activités liées au feu. Les restes de poterie aussi sont nombreux (fig. 44). De part et d’autre de la structure 114, un épandage de charbons de bois et de mobilier archéologique de faible densité, dessine la paroi présumée du bâtiment 7 (fig. 41). Ainsi, il est intéressant de constater qu’à ces deux emplacements, situés à l’intérieur du bâtiment, les empreintes d’activités liées au feu ont été enregis-trées et assez bien conservées dans la couche archéologique et que cette zone peut être interprétée comme un fond de cabane relativement bien conservé pour le milieu terrestre.

4.2.5 Le grenier 8

A 1,40 m au sud du bâtiment 7 (fig. 40), les trois trous de poteau 116, 197 et 198 dessinent le plan d’un petit bâtiment de 1,50 m sur 1,70 m de côté, interprété comme grenier. Un trou de poteau est manquant, celui de l’angle nord-est. Le diamètre des poteaux est compris entre 19 et 23 cm (fig. 39). Le 116 a été arraché et le trou a ensuite été bouché avec des limons mêlés à des nodules de terre cuite, des tessons de céramique et une pierre calcaire brûlée.

L’orientation du grenier est proche de celle du bâtiment 7, ce qui amène à les considérer comme contemporains.

4.2 6 Les bâtiments 9-10 4.2.6.1 Introduction

L’ensemble de structures où sont situés les bâtiments 9-10 est défini par un noyau de quatre foyers, autour desquels sont répartis 21 trous de poteau (fig. 40). Deux phases principales de construction ont été identifiées, correspondant chacune à un bâtiment. A l’ouest, le long fossé 193 et la fosse 169 mar-quent la limite des aménagements. La fosse 200 est présente, elle, du côté est.

Fig. 43. Foyer en cuvette 190 : plan et coupe avec le remplissage de blocs de calcaire brûlés. Mobilier F 189 Fy 114 Fy 190 TP 116 Fo 193 F 79 F 169 Fy 11 C 14 C 89 C 100 TP 129 F 200 F 281 Fy 96 Fy 280 Fy 286 C 81 C 84 Couche nb g nb g nb g nb g nb g nb g nb g nb g nb g nb g nb g nb g nb g nb g nb g nb Céramique 1 12  4 2 4 2 2  4 pas de mobilier 24 310 2 np nd 1 np pas de mobilier 3 13,1 13 4 2  4 np 2 4 Céramique campaniforme 2

Terre cuite totale  21 2 44 1 1 3 14 32  1 np 4  12 1 44 344 3 1 npr 1 4

Plaques 2  2 134 2 34 1 12 2   44 1 4

Clayons 3 1 1 

Plaques-clayons 1 1 2 1 2 1

Nodules  21 2 3 1 30 30 2 4  11 3 4 22 34 333

Fusaïoles 3

Poids en terre cuite 1 1 1 1

Fer  Scories 4 Bronze 1 Silex 2 1 Aiguisoirs 1 Meules 1 2 Moule 1 Calcaires brûlés 10 343 ~  ~1200  44 1 np Os 1 4 1

Fig. 44. Bâtiments 7 à 13 : mobilier contenu dans les structures et dans la couche archéologique proche.

4.2.6.2 Le bâtiment 9 et ses aménagements

4.2.6.2.1 Le bâtiment

Le plan du bâtiment 9 est dessiné par dix trous de poteau dis-posés selon deux alignements parallèles et un onzième, le 254, placé sur son axe médian tout au nord. De forme quadrangu-laire et mesurant 10,20 m sur 4, il est composé de trois modu-les accolés de longueur assez proche : 3,10, 3,30 et 3,80 m. Le long côté ouest est constitué de quatre trous de poteau alignés (fig. 38). Trois autres forment le côté oriental, auquel il manque le quatrième à l’angle nord, structure probablement non recon-nue lors de la fouille à la pelle mécanique. Il est aussi possible qu’il n’y en ait jamais eu et que le bâtiment ait été plus petit ; par contre, il paraît improbable que la paroi ait été oblique en raison des incidences sur la charpente et sur le toit.

Parmi ces trous de poteau, les trois situés dans le module médian sont en fait des structures doubles : les 142, 226 et 112 ont été remplacés, respectivement, par les 836, 837 et 835. Une autre particularité est le trou de poteau 841, au sud, masqué par les activités liées à la deuxième phase d’occupation maté-rialisée par le bâtiment 10. Le trou de poteau a été identifié, en coupe, sous la concentration 279.

La présence de trois trous de poteau réimplantés au même endroit que ceux qu’ils remplacent peut être comprise de deux façons : il s’agit soit d’une réfection du bâtiment, soit d’une reconstruction exactement au même emplacement. Dans ce dernier cas, un changement de la longueur du bâtiment est envisageable, qu’il s’agisse d’un allongement ou au contraire d’un raccourcissement.

4.2.6.2.2 Les aménagements intérieurs

Les aménagements intérieurs consistent en un foyer, une fosse, et quatre petites concentrations de mobilier et de charbons de bois.

Le foyer 11 est aménagé dans une cuvette de forme circulaire, peu profonde de 66 cm de diamètre et de 6 cm de profondeur (fig. 45). Elle est entièrement tapissée de limons rubéfiés sur 2 cm d’épaisseur et dessine, à son apparition en plan, une cou-ronne bien marquée dans le milieu de la couche 3. Des limons gris-brun très charbonneux, où sont mêlés quelques petits nodules de terre cuite, remplissaient la structure. Une datation au radiocarbone (ARC 599), réalisée sur les charbons de bois prélevés dans le remplissage, fournit la datation de 2785 ± 220

BP en âge brut. Le trou de poteau 12, associé au bâtiment 10 de la deuxième phase d’occupation, recoupe la structure de com-bustion établissant ainsi une chronologie relative.

Plusieurs faibles concentrations aux limites graduelles de charbons de bois et de nodules de terre cuite, millimétriques à centimétriques, sont contiguës au foyer, à l’ouest et au sud. Elles sont apparues au milieu de la couche 3. Quelques tessons de céramique et des esquilles d’os brûlés sont aussi parfois présents. Ces inclusions parsèment le terrain, constitué à cet endroit de limons brun foncé, sur une épaisseur de 15 cm. Elles constituent un tout correspondant à un reste de l’ancien sol entourant le foyer, dans lequel les traces de feu et d’activités domestiques et culinaires se sont imprimées. L’autre modeste concentration 85, composée de petits charbons de bois et de terre cuite, est présente à 2,60 m au nord du foyer.

La petite fosse 79 de forme régulière et arrondie, et qui mesure 60 cm de largeur pour 20 de profondeur, a été creusée à deux

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