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Avis de Guy Morin sur l’évaluation du degré d’inondabilité du site SGF à Varennes

ANALYSE DU DOCUMENT Evaluation du degré d’inondabilité du site

SGF de Varennes Préparé par

DIMENSION ENVIRONNEMENT / SNC

7 novembre 1990 Guy Morin Professeur INRS-Eau

SGF de Varennes /2

ANALYSE CRITIQUE

Le document a pour but de déterminer le niveau de la crue vingtenaire et centenaire du fleuve Saint-Laurent au site SGF près de Varennes où Soligaz désire implanter ses installations. Le document tente de démontrer que la cote de 8,86 mètres pour la crue vingtenaire, calculée à partir de l’étude de Lapointe faite en 1983, ne tient pas compte de l’abaissement des niveaux d’inondation des dernières années.

Le régime du fleuve Saint-Laurent au niveau de Montréal est illustré par deux graphiques montrant les niveaux moyens mensuels à Varennes et les débits moyens mensuels à la station Lasalle. Ces graphiques montrent le cycle annuel mais ne font pas ressortir les variations journalières. De plus, notons que pour établir les liens qui existent entre les niveaux et les débits, il est nécessaire d’utiliser une période concomitante, par exemple 19551988 et d’estimer les débits au site où sont mesurés les niveaux. Pour estimer les débits à Varennes il faut additionner aux débits de Lasalle les débits des rivières Des Prairies (043301), Des Mille-Iles (043201) et de l’Assomption (052219).

Le document rappelle la construction de réservoirs sur plusieurs affluents du Saint-Laurent en amont de Varennes, le dragage du fleuve et le dégagement du chenal pendant l’hiver à l’aide de brise-glaces, comme cause possible d’abaissement des inondations observées ces dernières années à Varennes. II est difficile de prouver que les niveaux d’eau du fleuve ont réellement baissé à la suite de ces travaux et que les bas niveaux observés ne sont pas causés par de faibles débits. Par exemple, si on étudie les niveaux maximaux observés à Varennes, on voit que les niveaux de 1974 et 1976 sont élevés alors que les travaux cités précédemment sont terminés avant 1974.

Le document ne mentionne pas, que pour élever les niveaux d’eau minimaux dans le port de Montréal suite au dragage du chenal, des batardeaux ont été construits pour limiter l’écoulement et ainsi hausser les niveaux d’eau. Ces batardeaux ont probablement de l’influence sur les niveaux d’eau à Varennes et permettent de contester ou minimiser l’affirmation que les niveaux maximaux ont tendance à baisser.

SGF de kirennes /3

L’utilisation des niveaux d’eau mesurés à Varennes et à Verchères et l’emploi de la loi log Pearson III pour l’estimation des niveaux maximaux de récurrence 2 ans, 5 ans, 20 ans et 100 ans sont justifiés. L’ajustement de la loi de Pearson Ill ou toute autre loi à une série de données n’est valable que si l’échantillon est homogène. Dans l’étude présente il est nécessaire de distinguer les inondations provenant des débits seulement et les inondations causées par les embâcles tel qu’il a été fait. Par contre la justesse de estimation fausse. Aucune justification valable scientifiquement ne permet d’affirmer présentement, que la période 1980-1989 est plus représentative que la période périodes 1925-1959, 1960-1979 et 1980-1989 pour calculer les niveaux maximaux n’est pas justifiée. Si on considère que la précision des niveaux estimés, à l’aide d’une loi statistique pour différentes récurrences, dépend du nombre d’observations de l’échantillon utilisé et que les principaux travaux sur le Saint-Laurent et sur ses affluents en amont de Varennes ont été faits avant 1960, on peut à mon avis diviser l’échantillon 1925-1989 en deux sous-échantillons soit, de 1925 à 1959 et de 1960 à 1989 sans limiter trop le nombre d’observations de chaque sous-échantillon et en augmentant l’homogénéité de chacun.

SGF de Varennes /4

Si le nombre d’observations est suffisant, l’utilisation de la loi log Pearson III pour le calcul des niveaux maximaux à Varennes et Verchères pour différentes périodes de récurrence est valable et l’interpolation des valeurs trouvées à ces stations pour estimer les niveaux au site SGF peut être faite en fonction de la distance comme le consultant l’a fait parce qu’il n’y a pas d’affluent important entre Varennes et Verchères.

RECOMMANDATIONS

Compte tenu des remarques précédentes et des données disponibles, l’estimation des niveaux maximaux au site SGF peut être faite de l’une des façons suivantes:

EN UTILfSANT LES NIVEAUX MESURÉS

Ajustement de la loi log Pearson Ill aux niveaux d’eau maximaux observés à Varennes et Verchères pour la période 1960 à 1989.

- Interpolation en fonction de la distance entre le site SGF et les stations Varennes et Verchères pour estimer les niveaux maximaux au site SGF.

EN UTILISANT LES DEBITS

- Calcul du débit du fleuve Saint-Laurent à Varennes en cumulant les débits mesurés sur le fleuve Saint-Laurent à Lasalle (001003) et les débits des rivières Des Prairies (043301), Des Mille-Iles (04320‘1) et de l’Assomption (052219). Ces débits cumulés sont disponibles sous le numéro de station 001908 pour la période 1955 à 1989.

- Etablir par régression la relation niveau-débit entre les débits et les niveaux d’eau observés à Varennes.

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Ajuster la loi log Pearson III aux débits maximaux journaliers annuels et trouver les débits maximaux pour différentes périodes de récurrence.

- A l’aide de la relation niveau-débit calculer les niveaux maximaux correspondant aux débits des différentes périodes de récurrence.

Si la relation niveau-débit n’est pas précise, cette méthode pour estimer les niveaux maximaux à partir des débits à Varennes peut être moins précise que la première méthode qui utilise directement les niveaux. Par contre si la relation niveau-débit est précise les niveaux estimés correspondront aux débits réels et non à des embâcles.

Professeur INRS-Eau

7 novembre 1990

Proiet Sdimz

Annexe 11

Avis de Paolo F. Ricci sur les deux études de