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Avis général sur la différenciation

4. Présentation des résultats

4.1. Avis général sur la différenciation

Pour débuter notre présentation des résultats, nous avons trouvé intéressant de partir d’une question générale autour de la différenciation pédagogique. Nous ne leur avons pas demandé simplement : « Faut-il différencier ? », mais nous avons tourné la question de manière à ce qu’ils comprennent réellement ce qui est demandé. Voici la question que nous avons posée aux élèves : De manière générale, à la suite de mes questions, penses-tu qu’il faille agir de la même manière avec tous les élèves ou adapter à

chacun? Cette question sera présentée de manière quantitative afin de donner un aperçu global des résultats, puis nous parlerons de ce que nous avons obtenu au travers de la méthode qualitative (cf. Annexe 5 p.58).

L’analyse quantitative nous permettra de présenter des résultats représentatifs. Pour ce faire, nous avons créé des graphiques à partir des données recueillies. Voici d’abord les réponses que nous avons reçues ; chaque secteur correspond au nombre d’élèves ayant choisi l’option en question.

Figure 4 : Avis général des élèves sur la différenciation

En observant les secteurs, nous pouvons relever une tendance majoritaire pour la différenciation. Un élève n’a cependant pas su se positionner.

Il est intéressant de comprendre les choix réalisés par les élèves. Les explications qu’ils ont données étaient diverses, mais nous avons tout de même pu les catégoriser.

Commençons par les élèves pour qui les enseignants devraient différencier leurs pratiques. Ce qui est ressorti en plus grand nombre est la question de « différence ». En effet, la majorité des élèves nous a parlé de l’hétérogénéité des classes. Pour eux, il serait primordial de prendre en compte chaque enfant en tant que personne à part entière. Ils ont aussi relevé que chacun est différent et a des besoins particuliers. Plusieurs élèves ont fait le lien avec les branches que l’on étudie en primaire, au cycle 2. Selon eux, les compétences des apprenants dans ces différentes branches divergent

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Faut-il agir de la même manière avec tous les élèves ou adapter à chacun ? adapter agir de la même manière sans avis

enfant précise qu’il faut que l’enseignant prenne en compte l’avis des élèves. Nous pourrions synthétiser le paragraphe par ces propos : « Parce que on est tous différents et puis on a tous besoin de quelque chose » (E3).

Puis, on peut mettre en relation d’autres discours avec le paragraphe ci-dessus. En effet, un petit groupe nous a parlé du public-cible de la différenciation. D’après eux, ce sont les élèves en difficulté qui nécessitent une aide. Celle-ci pourrait être proposée par des pratiques différenciées. Le soutien de l’enseignant s’avère alors nécessaire.

Ensuite, les élèves parlent de « niveau ». Celui-ci peut définir les apprenants, la classe dans laquelle ils évoluent ou les travaux à réaliser. À plusieurs reprises, une comparaison semble être faite entre les membres d’un groupe, comme dans ce discours : « S’il y a plusieurs élèves, par exemple, qui ont plus de difficultés que les autres, ben euh ils n’auront pas le même niveau » (E10). Il y aurait, au sein des classes, des enfants faibles et des forts, c’est pourquoi les activités doivent être à leur niveau, ni trop dures, ni trop faciles. Dès que tous les élèves ont les compétences suffisantes, ils pourraient tous avancer en même temps.

De plus, certaines réponses étaient singulières, mais pas inintéressantes. Par exemple, deux élèves ont relevé le fait que la différenciation permettrait d’augmenter la motivation à apprendre, à persévérer. Pouvoir avancer à son rythme et penser au bien-être ont également été listés comme bienfaits de ce principe.

Finalement, nous retiendrons les propos d’un élève ajoutant qu’il « faut savoir différencier, mais pas trop quand même » (E28).

Poursuivons avec les avis négatifs qui ont été donnés. Deux réponses ressortent le côté organisationnel de la différenciation. D’après ces élèves, cette pratique est difficile à gérer pour les enseignants, car elle demande plus de travail, du fait que les membres d’une classe n’ont pas les difficultés et facilités aux mêmes endroits. Pour l’un d’entre eux, différencier revient à avoir de l’aide de la part d’un intervenant externe et ceci n’est pas imaginable pour chaque élève : « Oui, mais après on pourrait pas avoir pour chaque élève quelqu’un spécialisé, parce qu’après ça ferait vraiment très très beaucoup de monde en classe » (E4).

La notion d’égalité ressort également des entretiens. Les enfants sont d’avis que toute la classe doit avancer en même temps, apprendre les mêmes choses au même moment. Un enfant relève d’ailleurs que tous doivent avoir des savoirs équivalents : « Comme ça on apprend tous les mêmes choses pis on est tous ensemble en train de faire quelque chose. À la place que, on sache pas tous les mêmes choses » (E35). Voici comment E31 le formule : « Mais après faut pas non plus faire trop trop de différence ». Néanmoins, le principe de différenciation n’est pas toujours très bien compris et cela se ressent dans certains propos : « Ben parce que on est là, on est né pour apprendre et que si il y en a qui ont besoin de plus de choses, ils peuvent toujours avoir l’aide de la maîtresse » (E7). Pour lui, l’aide de l’enseignante ne correspond pas à de la différenciation. Il prétend d’ailleurs qu’elle devrait suffire aux élèves en difficulté.

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