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Les complications observées sont des lésions de la muqueuse du palais mou, des infections de la zone conduisant parfois à des ulcérations ou la formation de fistules, des dysfonctions du palais mou provoquant des régurgitations nasales et enfin des hémorragies. Dans de nombreuses publications, il est noté que la Coblation® permet une diminution de la sévérité des complications, avec très peu d’accidents hémorragiques majeurs, même si à long terme cette différence n’est plus significative. La sensation de corps étranger lors de pharyngoplastie est cependant plus importante avec la Coblation® [28].

Il n’est rapporté aucune différence significative concernant la localisation, l’intensité et la fréquence des hémorragies avec les techniques chirurgicales d’uvulo- palato-pharyngoplastie qu’elles soient ou non assistées avec la Coblation® [125]. Il en résulte que, contrairement à la crainte des chirurgiens vis-à-vis des amygdalectomies, la Coblation® n’augmente pas la fréquence des hémorragies lors de palatoplastie.

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La réussite de ces interventions est estimée en suivant l’évolution du nombre d’accidents d’apnées pré-opératoires et post-opératoires, calculé sur une heure, ainsi que la réduction des ronflements. Le nombre d’apnées-hypopnées doit être inférieur à 50% du nombre pré-opératoire et inférieur à 15 par heure. Selon les études, la réussite est comprise entre 48% et 94,2% à un an post-opératoire [61, 139]. Cependant, même si l’efficacité n’est que modérée dans certaines publications, aucune remise en cause de la technique de Coblation® n’est évoquée. En effet, les autres techniques possibles ne fournissent pas de meilleurs résultats.

En outre, l’amélioration des symptômes obtenue par Coblation® n’a pas montré de différence significative d’efficacité avec celle obtenue avec les attèles nocturnes d’avancement de la mandibule, étude prospective menée chez 88 patients [142]. Par ailleurs, comparée au laser, la Coblation® est moins douloureuse, la récupération plus rapide surtout la première semaine post-opératoire. Les lésions thermiques collatérales sont bien plus nombreuses avec le laser.

Cette indication a une application toute particulière en médecine vétérinaire lors du traitement chirurgical du syndrome brachycéphale. En effet, s’il est plus rare d’opérer des amygdales de chien, il est très courant de gérer les obstructions des voies aériennes causant apnées, ronflements, et symptômes obstructifs. Ce traitement consiste en une résection du voile du palais trop long, associée ou non à une plastie des narines et une résection des ventricules laryngés. Elle fait actuellement l’objet d’études et de comparaisons entre la dissection froide (lame de bistouri) et la Coblation®.

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3. Chirurgie de la langue

Certaines apnées obstructives du sommeil ne sont pas liées à l’hypertrophie des amygdales, mais à celle de la langue. Le traitement consiste en une ablation contrôlée de la base de la langue en plus d’une palatoplastie éventuelle. Il s’agit alors d’une ablation canalaire permettant la réduction volumétrique de la langue. Différentes possibilités s’offrent au chirurgien pour la voie d’abord. Une étude in vitro sur des langues de porcs a montré que le point d’application de la sonde importait peu et qu’il n’y avait pas de différence de réduction volumétrique selon le point d’entrée de la sonde [53]. Ainsi, la Coblation® peut être réalisée par la face dorsale de la langue après incision médiane ou par une approche transcervicale [21] (Figures 41 et 42).

Figure 41 : Réduction volumétrique de la base de la langue par Coblation® [150] À gauche : fil de traction permettant la sortie de la langue. À droite, fils de traction de part et d’autre de l’incision médiane

Quelle que soit la technique chirurgicale utilisée, la réduction de la langue par Coblation® constitue une aide primordiale au traitement des différentes affections du syndrome apnée-hypopnée obstructive du sommeil en l’associant à la palatoplastie [56]. C’est désormais le traitement de choix lors d’échec thérapeutique à l’appareillage médical nocturne de ventilation en pression continue positive [75]. Les avantages de la Coblation® rapportés dans les études et les différents cas publiés sont notamment une diminution de la douleur, la diminution des hémorragies per-opératoires, une morbidité fortement diminuée (qui apparait même être minimale), et une déglutition considérée comme parfaitement normale 3 mois après l’opération [59, 156].

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Figure 42 : Réduction volumétrique transcervicale [21] À gauche : approche transcervicale. À droite, suivi fluoroscopique (vue latérale du cou)

La Coblation® est également indiquée dans le traitement des macroglossies en tant que nouvelle approche d’excision sous-muqueuse mini-invasive de la langue chez les sujets pédiatriques (submucosal minimally invasive lingual excision, SMILE) (Figure 43) [79]. Une assistance endoscopique et échoguidée permet une ablation minimale des hyperplasies diminuant ainsi fortement la sensation de corps étranger induite par la lésion. Elle favorise une reprise de l’alimentation normale le jour même de l’opération [79, 157].

Figure 43 : SMILE. Réduction volumétrique de la langue par Coblation® [79]

Les mouvements sagittaux évitent de toucher les artères linguales de part et d’autre

L’extraction de corps étranger comme des échardes peut être assistée par la Coblation® afin d’opérer rapidement, aisément, et en limitant au maximum les lésions infligées à la langue [80].

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4. Chirurgie des sinus et cornets nasaux

Certaines malformations ou hyperplasies induites par des allergies chroniques peuvent entraîner des obstructions des sinus nasaux (Figure 44). En effets, certaines rhinites chroniques, celles qui ne répondent pas au traitement médical, sont en réalité liées à des hypertrophies des muqueuses qui obstruent les sinus nasaux. De nombreuses études cliniques ont montré manière objective (conductance nasale, rhinomanométrie...) et subjective (ressenti du patient, sensation d’obstruction...) que la Coblation® permettait une amélioration de la fonction nasale [71, 108, 118, 129].

Figure 44 : Hypertrophie des cornets nasaux (vue rhinoscopique antérieure) [20]

À gauche : Avant l’opération. À droite : résultat souhaité après l’opération

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