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4. Mise à plat

4.2. Le chien dans la sphère professionnelle

4.2.2. Les avantages

Le premier avantage souligné par les personnes interrogées est d’ordre organisationnel. Il est plus facile d’articuler sa vie privée et sa vie professionnelle lorsque le chien accompagne le travailleur au bureau. Nous percevons dans les discours des facilités organisationnelles de deux types.

- Tout d’abord, le maître n’est pas tracassé par la pensée d’un animal laissé seul à la maison pendant de nombreuses heures. Il ne se sent pas obligé de quitter son bureau afin d’aller sortir son animal.

« Laisser mon chien plus que huit heures seul, dans mon appartement […] je l’ai

déjà fait, des fois vous n’avez pas le choix, vous avez des réunions extérieures,

vous devez le faire mais au quotidien, je trouve que ce n’est pas une situation

correcte pour l’animal. Et puis ça génère du stress quand ça m’arrive. Est-ce que

le chien va avoir tenu toute la journée sans faire ses besoins par exemple. Est-ce

que le chien ne va pas avoir aboyé à un moment ou à un autre, ce qui aurait pu

déranger le voisinage, j’habite dans un immeuble. » (Dominique)

- Ensuite, passer la journée avec son chien au travail évite l’apparition d’un sentiment de culpabilité lorsque le maître doit s’absenter de son domicile le soir.

« Je trouvais ça [venir au bureau avec son chien] super chouette déjà

personnellement parce que du coup je pouvais planifier des choses le soir en me

disant que mes chiens ne seraient pas seuls le soir, en plus de la journée,

puisqu’ils étaient avec moi la journée. » (Alex)

Le deuxième avantage est lié aux besoins physiologiques du chien. Puisque l’animal doit être sorti régulièrement, c’est également l’occasion pour son maître de faire quelques pauses, durant la journée de travail. Tous s’accordent pour dire que les jours où le chien n’est pas là, les pauses sont moins nombreuses, voire inexistantes.

« En fait, j’ai l’impression que ça donne vraiment une autre manière de travailler,

une autre dynamique avec peut-être un peu plus de pauses mais plus de moments

aussi où à côté ben pour combler les pauses, du coup il faut travailler un peu plus

dur et au final ça se passe bien. » (Alex)

« Je fais mes balades à midi et donc c’est bête mais quand le chien n’est pas là,

je ne les fais pas. » (Morgan)

« Tu sors d’une réunion, tu as trois quarts d’heure encore avant la prochaine, et

ben tu descends, tu fais une balade de quinze minutes ou vingt minutes et tu

re-rentres au bureau. » (Morgan)

Ces pauses sont des occasions pour le maître de déconnecter de son travail, de prendre un peu de recul ou de discuter de sujets privés ou professionnels lorsqu’il est accompagné d’un collègue. En général, les travailleurs estiment que ce n’est pas du temps de travail ou que c’est un moment à mi-chemin entre le travail et la vie privée.

« Même si ce n’est que 15 minutes, 20 minutes, tu es complètement déconnecté.

Ce que tu ne fais pas [tu n’es pas déconnecté] quand tu es là, que tu descends

dans la cantine, tu manges, tu discutes avec des collègues. Moi je vois ça

personnellement comme un avantage. Et je n’ai jamais compris pourquoi je ne

le fais pas quand je n’ai pas le chien avec moi. Quand le chien est là, tu crées le

temps. » (Morgan)

« Ça [les balades pour sortir le chien] permet d’avoir des moments de

décompression. Ce n’est pas équivalent à une vraie promenade. Pour moi ce

n’est pas une promenade comme quand je vais courir en montagne avec la

chienne ou des trucs comme ça. Mais c’est un peu entre les deux quoi. C’est pas

du travail mais c’est ce moyen de décompresser. C’est plus efficace je trouve

que si j’y vais […] tout seul. » (Chris)

Le troisième avantage mis en avant par les travailleurs est l’effet catalyseur social du chien. Dans la sphère professionnelle, tout comme dans la sphère privée, le chien est utilisé comme ressource pour commencer des conversations ou pour les alimenter. Le chien est à l’origine de réseaux ou de groupes informels. Les travailleurs déclarent que c’est l’arrivée du chien dans l’espace professionnel qui leur a permis de créer des liens avec certains collègues ou de mieux les connaître.

« Ce qui est incroyable aussi c’est les discussions, les interactions qu’on a sur

le chien ou sur les animaux. » (Fred)

« Tu en apprends beaucoup sur les gens. Il y a par exemple une collègue avec

qui je parlais très peu : Marie. J’ai eu le déroulement de sa vie grâce au chien.

Maintenant que j’y repense, j’ai eu le cas avec quinze collègues différents. »

(Fred)

Pour terminer, nous pouvons souligner un quatrième avantage mis en avant régulièrement dans les discours. C’est l’effet apaisant du chien.

D’une part, il participe à une ambiance au travaille plus décontractée et plus familiale. Certains travailleurs ont le sentiment d’emporter une partie de leur vie privée dans l’espace professionnel. Ils estiment que cet espace en devient plus confortable.

« [Emporter son chien au bureau] C’est un peu comme si on était deux de chez

moi à être au bureau. Donc on est un peu comme une équipe et du coup je me

sens plus à l’aise sur mon lieu de travail […] ça rend mon lieu de travail

vachement plus convivial en fait, un peu comme à la maison au final. » (Alex)

D’autre part, les travailleurs ont le sentiment que le chien a un effet relaxant et aide à relativiser les problèmes rencontrés au cours d’une journée de travail.

« Globalement, si je reçois ici et que le chien est là, ça a plutôt un effet positif je

pense sur la décontraction des personnes qui viennent me voir. […] Les gens la

[la chienne] trouvent sympa et je pense que ça a un effet un peu apaisant. C’est

parce qu’elle est calme aussi. Elle est câline et elle vient se faire caresser. Du

coup elle a un effet apaisant sur les gens qui peuvent venir, surtout s’ils viennent

pour des problèmes au départ. » (Andréa)

« Ils [ses collègues] vont profiter de la présence des animaux pour se détendre

un peu, prendre un petit peu de recul sur une situation plutôt que rester dessus et

y penser. […] Ils profitent un petit peu du plaisir d’avoir un animal près de soi,

de jouer trente secondes, de se détendre un peu, de rigoler parce qu’on a lancé la

balle et qu’elle s’est pris la porte du fond parce qu’elle ne savait pas freiner sur

le carrelage. Il y a des petits moments sympas de détente qui rendent le travail

peut-être un petit peu plus léger à certains moments. » (Eden)

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