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AUX QUESTIONS ÉCRITES

Dans le document DÉBATS PARLEMENTAIRES (Page 90-156)

ACTION ET COMPTES PUBLICS (M. LE SE AUPRÈS DU MINISTRE)

Réforme par voie d’ordonnances de la protection sociale complémentaire

13510. − 19 décembre 2019. − M. Jean-Luc Fichet appelle l’attention de M. le secrétaire d’État, auprès du ministre de l’action et des comptes publics, sur l’application de l’article 40 de la loi no 2019-828 du 6 août 2019 de transformation de la fonction publique. Le I de cet article habilite ainsi le Gouvernement à prendre par ordonnances toute mesure relevant du domaine de la loi visant à redéfinir la participation des employeurs publics au financement des garanties de protection sociale complémentaire de leurs personnels, ainsi que les conditions d’adhésion ou de souscription de ces derniers. La protection sociale complémentaire est indispensable pour garantir l’accès aux soins et maintenir le niveau de vie des agents. Cependant, moins d’un agent territorial sur deux bénéficie d’une couverture en prévoyance, s’exposant au risque de ne plus percevoir que 50 % de son traitement après trois mois d’arrêt maladie. Par ailleurs, si la loi no 2013-504 du 14 juin 2013 relative à la sécurisation de l’emploi a introduit une participation financière obligatoire à hauteur de 50 % minimum de l’employeur à la complémentaire santé de leurs salariés, la participation financière des employeurs publics est restée facultative, pénalisant de fait la protection sociale des agents publics. Le Gouvernement a demandé à l’inspection générale des finances, à l’inspection générale de l’administration et à l’inspection générale des affaires sociales de lui remettre un rapport sur la protection sociale complémentaire des agents publics, devant servir de base aux discussions visant à élaborer les ordonnances pour la fonction publique. Les conclusions des inspections générales ont été présentées aux partenaires sociaux le 18 juillet 2019. Alors que les sénateurs, lors des échanges portant sur la loi de transformation de la fonction publique, ont manifesté un vif intérêt pour ces enjeux, il leur a été indiqué que le rapport des inspections générales serait remis aux parlementaires. Il souhaiterait donc savoir sous quel délai le rapport des inspections générales relatif à la protection sociale complémentaire des agents publics leur serait communiqué. Par ailleurs, si le Gouvernement est en charge de l’élaboration de ces ordonnances en lien avec les employeurs et les représentants des agents, l’implication de parlementaires sensibles à ces enjeux lui semble indispensable pour enrichir ces travaux. C’est pourquoi il souhaiterait avoir connaissance des dispositions qui sont envisagées pour associer les parlementaires au débat.

Réponse. − L’article 40 de la loi de transformation de la fonction publique habilite le Gouvernement à prendre par ordonnance toute mesure relevant de la loi visant notamment à « redéfinir la participation des employeurs mentionnés à l’article 2 de la loi no 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires au financement des garanties de protection sociale complémentaire de leurs personnels ainsi que les conditions d’adhésion ou de souscription de ces derniers, pour favoriser leur couverture sociale complémentaire ». Le délai d’habilitation est de quinze mois à compter du 7 août 2019, date de la publication de la loi de transformation de la fonction publique. Ce délai a été prolongé de quatre mois supplémentaires dans le cadre de la loi no 2020-290 du 23 mars 2020 d’urgence pour faire face à l’épidémie de Covid-19. Une concertation a été ouverte sur cette thématique dans le cadre de l’agenda social 2019 de la fonction publique tant auprès des représentants des organisations syndicales représentatives des personnels que des représentants des employeurs publics. Ainsi, lors du groupe de travail du 18 juillet 2019, les inspecteurs généraux ont présenté leur analyse de la situation de la PSC des agents publics dans les trois versants de la fonction publique. Cette concertation sera prolongée dans le cadre de l’agenda social 2020. Par ailleurs, le secrétaire d’État auprès du Ministre de l’action et des comptes publics s’est engagé lors des débats parlementaires, tant en commission qu’en séance publique portant sur le projet de loi de transformation de la fonction publique, à ce que des discussions aient lieu avec les parlementaires lors du projet de loi de ratification de l’ordonnance relative à la protection sociale complémentaire des agents publics.

Réforme de la protection sociale complémentaire par voie d’ordonnances

14140. − 30 janvier 2020. − M. Maurice Antiste interroge M. le secrétaire d’État, auprès du ministre de l’action et des comptes publics, sur l’application de l’article 40 de la loi no 2019-828 du 6 août 2019 de transformation de la fonction publique. Le I de cet article habilite le Gouvernement à prendre par ordonnances toute mesure relevant du domaine de la loi, visant à redéfinir la participation des employeurs publics au

2. Réponses des ministres aux questions écrites

2662 financement des garanties de protection sociale complémentaire de leurs personnels, ainsi que les conditions

d’adhésion ou de souscription de ces derniers. La protection sociale complémentaire est de plus en plus indispensable pour garantir l’accès aux soins et maintenir le niveau de vie des agents. Cependant, moins d’un agent territorial sur deux bénéficie d’une couverture en prévoyance, s’exposant au risque de ne plus percevoir que 50 % de son traitement après trois mois d’arrêt maladie. Par ailleurs, si la loi no 2013-504 du 14 juin 2013 relative à la sécurisation de l’emploi a introduit une participation financière obligatoire à hauteur de 50 % minimum de l’employeur à la complémentaire santé de leurs salariés, la participation financière des employeurs publics est restée facultative, pénalisant de fait la protection sociale des agents publics. Le Gouvernement a ainsi demandé à l’inspection générale des finances (IGF), à l’inspection générale de l’administration (IGA) et à l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) de lui remettre un rapport sur la protection sociale complémentaire des agents publics.

Ce rapport doit théoriquement servir de base aux discussions visant à élaborer les ordonnances pour la fonction publique. Les conclusions des inspections générales ont été présentées aux partenaires sociaux le 18 juillet 2019.

Alors que les sénateurs ont montré lors des échanges portant sur la loi de transformation de la fonction publique un vif intérêt pour ces enjeux, le Gouvernement a indiqué que le rapport des inspections générales serait remis aux parlementaires. Aussi, il souhaiterait savoir quand le rapport des inspections générales relatif à la protection sociale complémentaire des agents publics sera remis aux parlementaires. Par ailleurs, si le Gouvernement est en charge de l’élaboration de ces ordonnances, en lien avec les employeurs et les représentants des agents, l’implication de parlementaires sensibles à ces enjeux lui semble indispensable pour enrichir ces travaux. C’est pourquoi il souhaiterait connaître les dispositions qu’envisage de mettre en place le Gouvernement pour associer les parlementaires au débat.

Réponse. − L’article 40 de la loi de transformation de la fonction publique habilite le Gouvernement à prendre par ordonnance toute mesure relevant de la loi visant notamment à « redéfinir la participation des employeurs mentionnés à l’article 2 de la loi no 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires au financement des garanties de protection sociale complémentaire de leurs personnels ainsi que les conditions d’adhésion ou de souscription de ces derniers, pour favoriser leur couverture sociale complémentaire ». Le délai d’habilitation est de quinze mois à compter du 7 août 2019, date de la publication de la loi de transformation de la fonction publique. Ce délai a été prolongé de 4 mois supplémentaires dans le cadre de la loi no 2020-290 du 23 mars 2020 d’urgence pour faire face à l’épidémie de Covid-19. Une concertation a été ouverte sur cette thématique dans le cadre de l’agenda social 2019 de la fonction publique tant auprès des représentants des organisations syndicales représentatives des personnels que des représentants des employeurs publics. Ainsi, lors du groupe de travail du 18 juillet 2019, les inspecteurs généraux ont présenté leur analyse de la situation de la PSC des agents publics dans les trois versants de la fonction publique. Cette concertation sera prolongée dans le cadre de l’agenda social 2020. Par ailleurs, le secrétaire d’État auprès du ministre de l’action et des comptes publics s’est engagé lors des débats parlementaires, tant en commission qu’en séance publique portant sur le projet de loi de transformation de la fonction publique, à ce que des discussions aient lieu avec les parlementaires lors du projet de loi de ratification de l’ordonnance relative à la protection sociale complémentaire des agents publics.

AFFAIRES EUROPÉENNES

Mise en œuvre du programme Leader sur le plateau de Saclay

14557. − 27 février 2020. − Mme Laure Darcos appelle l’attention de Mme la secrétaire d’État, auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères, chargée des affaires européennes sur les difficultés que rencontre l’association Terre et Cité, structure porteuse du groupe d’action locale (GAL) du plateau de Saclay, pour mettre en œuvre des actions de développement rural. Ce territoire bénéficie d’un soutien européen important à travers le programme Leader, une enveloppe financière d’1,239 million d’euros ayant ainsi été obtenue au titre de la programmation 2014-2020 afin de financer des projets valorisant les espaces agricoles et naturels du plateau de Saclay et de ses vallées. Or, il s’avère que plusieurs contraintes mettent en danger ces projets. La première est d’ordre administratif et logistique, toute structure porteuse d’un GAL étant considérée comme un organisme qualifié de droit public et soumise à ce titre au code des marchés publics pour les projets d’une valeur supérieure à 25 000 euros hors taxes. Cette contrainte alourdit considérablement les procédures, en l’absence de ressources humaines et techniques adéquates. Le deuxième frein est constitué par la nécessité d’un co-financement public lors du montage financier des dossiers Leader. Ainsi, seuls 250 000 euros sur les 950 000 euros de l’enveloppe dédiée aux projets sur le Plateau de Saclay et de ses vallées ont, à ce jour, pu être engagés. Il reste donc 700 000 euros de financements Leader à la disposition du territoire qui, pour être consommés dans les deux dernières années du

2. Réponses des ministres aux questions écrites

2663 programme, nécessitent une levée de financement public de 450 000 euros. Enfin, une ultime difficulté tient au

fait que les porteurs de projets ont à leur charge une part d’autofinancement s’élevant à 20 % du montant total du budget. Or, il existe actuellement un fort décalage de trésorerie lié au délai de versement des subventions Leader, qu’il est parfois difficile de supporter pour des porteurs de projets associatifs mais aussi pour d’autres acteurs comme les agriculteurs ou les organismes de recherche. Dans ces conditions, elle lui demande de prendre toutes les mesures nécessaires afin que les financements obtenus ne deviennent pas caduques et bénéficient bien aux acteurs concernés.

Réponse. − Le Gouvernement est pleinement mobilisé pour promouvoir un déploiement efficace des fonds européens dans les territoires. Le dispositif LEADER est l’un des signes tangibles de l’action de l’Union pour les zones rurales. La démarche ascendante de ce dispositif est particulièrement importante : elle doit permettre aux porteurs de projets de s’approprier les financements européens. Depuis la programmation 2014-2020, la mise en œuvre de LEADER relève de la responsabilité des conseils régionaux, en tant qu’autorités de gestion du Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER). Ce programme européen permet aux régions de renforcer leur action sur le développement de leur territoire par le financement de projets collectifs locaux. La réglementation européenne prévoit que chaque région alloue au minimum 5 % de la maquette FEADER qui lui incombe au profit du dispositif LEADER. La dynamique des engagements et des paiements s’améliore : la situation des engagements à fin avril atteint 37,7 % de l’enveloppe totale consacrée à Leader pour la période 2014- 2020 (690 M€ de FEADER) et le taux de paiement 15,4 %, bien que des disparités entre les programmes de développement ruraux existent. Il convient par ailleurs de rappeler que les paiements sont possibles jusqu’à la fin décembre 2023. Cette date sera repoussée d’une année (décembre 2024), en conséquence des dispositions de la transition qui prévoient que les règles actuelles du FEADER seront maintenues en 2021. S’agissant du code des marchés publics, les acheteurs publics et les organismes qualifiés de pouvoirs adjudicateurs doivent en effet, en vertu des textes européens et nationaux, respecter les règles de la commande publique. Avant le paiement de l’aide, les instructeurs du FEADER doivent dès lors s’assurer que le porteur de projet remplit l’ensemble des conditions européennes et nationales pour accéder à l’aide, y compris les règles de la commande publique. Concernant les financements, le FEADER est versé une fois que l’opération est réalisée, ce qui implique que le porteur doit la préfinancer. Des acomptes, versés sur la base d’une réalisation partielle de l’opération, permettent de limiter le coût du préfinancement par le porteur du projet. Il existe des possibilités d’avances, qui requièrent néanmoins le dépôt d’une garantie privée ou publique à hauteur du montant de l’avance. Plus globalement, le Gouvernement a décidé, pour la mise en œuvre de la future PAC, de clarifier la répartition des responsabilités en confiant tous les dispositifs non surfaciques, dont LEADER, aux conseils régionaux. Cette clarification des rôles, souhaitée par l’ensemble des acteurs, inscrit la mise en œuvre de LEADER dans la continuité de la programmation 2014-2020. Aussi revient-il aux Conseils régionaux d’engager les réflexions pour renforcer la performance future de LEADER à tous les stades du processus, ce qui inclut la sélection des GAL, le conventionnement, l’instruction et le contrôle. Enfin, ces pistes de réflexion pourront être complétées par le travail conjoint d’analyse et de partage des bonnes pratiques initié par l’Etat et les régions sur l’ensemble des fonds européens et visant à simplifier les procédures. En particulier, plusieurs corps d’inspections (IGA, IGF, IGAS, CGAEER) ont été chargés de déterminer les mesures qui peuvent être prises à court et moyen terme pour faciliter la mise en œuvre des fonds européens pour la période 2021-2027.

AGRICULTURE ET ALIMENTATION

Utilisation des pesticides et insecticides dans l’agroalimentaire

2570. − 21 décembre 2017. − Mme Christine Prunaud attire l’attention de M. le ministre de l’agriculture et de l’alimentation sur l’utilisation de pesticides et d’insecticides dans les différentes filières de l’agroalimentaire. Alors que l’interdiction du glyphosate a cristallisé les tensions, un article du Monde diplomatique, du mois de septembre 2017, intitulé « des pratiques criminelles dans l’agroalimentaire », relate des pratiques graves dans ce secteur. Il rapporte notamment l’utilisation de plusieurs insecticides classé comme « extrêmement dangereux » et

« potentiellement mortel » par l’INRS. L’industrialisation de l’agroalimentaire connaît ainsi des scandales à répétition autour de l’utilisation de produits dangereux. Elle mettrait chaque jour en danger ses employés. Les conséquences sur les opérateurs sont désastreuses avec plusieurs cas de brûlures aux visages, de problèmes respiratoires, jusqu’aux maladies mortelles… Dans ce cas, les familles sont souvent désemparées face aux procédures longues et coûteuses pour faire reconnaître leurs droits. Par ailleurs, l’augmentation constante des intrants a des conséquences sanitaires graves, sur les employés de l’agro-industrie comme sur les consommateurs.

Les industrielles de l’agroalimentaire sont eux-mêmes responsables du contrôle de la qualité de leurs productions.

2. Réponses des ministres aux questions écrites

2664 Cela laisse planer un doute légitime sur l’objectivité de ces contrôles en parallèle de la recherche de profits de ces

entreprises. Dépendante des aléas climatiques, l’agriculture n’est pas une marchandise comme les autres. Les alternatives techniques aux pesticides existent. Pour sortir de l’utilisation en masse de ces produits phytosanitaires, il faut avant tout oser affronter la logique de compétition sur les prix à laquelle les paysans doivent faire face pour obtenir un revenu. Il est temps de donner les moyens financiers au second pilier de la PAC pour déployer les aides qui permettent cette transition. C’est pourquoi, elle lui demande ses intentions pour interdire l’utilisation de pesticides et d’insecticides dans les différentes filières de l’agroalimentaire. Elle souhaite également connaître les mesures envisagées afin d’améliorer les conditions de travail des employés de l’industrie agroalimentaire, en limitant leur exposition à des produits nocifs pour la santé.

Réponse. − La réduction des risques liés aux produits phytopharmaceutiques passe à la fois par un retrait des substances les plus préoccupantes et par une réduction de l’utilisation des produits restant autorisés. Le plan d’action national sur les produits phytopharmaceutiques et une agriculture moins dépendante aux pesticides, présenté en avril 2018, a établi des actions visant ces deux leviers. Une nouvelle version du plan Écophyto, la version II+, publiée le 10 avril 2019, intègre ces actions prioritaires du Gouvernement afin d’atteindre l’objectif d’une réduction de 50 % de l’utilisation de produits phytopharmaceutiques d’ici 2025. Dans ce cadre, le Gouvernement s’oppose systématiquement à la prolongation ou au renouvellement des substances actives qui remplissent un critère d’exclusion au niveau européen. En 2018 et 2019 38 substances préoccupantes n’ont ainsi pas été renouvelées. Il convient également de relever que, depuis le début du plan Écophyto en 2009, les quantités de substances phytosanitaires les plus préoccupantes ont, en moyenne triennale, diminué de 15 % pour les substances CMR (substances cancérigènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction) avérés ou présumés. Au niveau national, la France a décidé de retirer unilatéralement le métam sodium, l’époxiconazole, les néonicotinoïdes et autres substances apparentées. De manière complémentaire, le plan d’action vise également à mieux connaître les impacts des produits phytopharmaceutiques sur la santé, mieux informer et protéger la population et les professionnels, et préserver l’environnement. Dans cet objectif, une saisine de l’institut national de la santé et de la recherche médicale a été effectuée pour l’actualisation de l’expertise collective réalisée en 2013 sur les effets des pesticides sur la santé. Les premiers résultats sont attendus pour le premier semestre de cette année. Dans le cadre des plans de filières, certaines filières ont d’ores et déjà proposé des objectifs ambitieux pour la réduction des produits phytopharmaceutiques et la sortie du glyphosate. Ainsi la filière viticole a pris l’engagement de l’abandon des herbicides chimiques sur 50 % des surfaces d’ici 3 ans et la modification des cahiers des charges pour permettre des modes de conduite alternatifs. Enfin la réduction des produits phytosanitaires passe par une diversification des productions agricoles. C’est l’un des enjeux du plan protéines, qui sera lançé courant 2020, visant à renforcer l’autonomie de la France en protéines végétales et augmenter la surface légumineuses.

Conduite des matériels agricoles

13463. − 12 décembre 2019. − Mme Laure Darcos appelle l’attention de M. le ministre de l’agriculture et de l’alimentation sur la profonde inquiétude des fabricants et des concessionnaires de véhicules agricoles. Depuis la publication du décret no 2016-448 du 13 avril 2016, il est possible en France de commercialiser des tracteurs agricoles et des machines tractées dont la vitesse maximale par construction excède 40 kilomètres par heure. Or, la conduite de ce type de véhicule requiert un permis CE. Cette évolution réglementaire a fait peser une contrainte nouvelle sur les industriels et les professionnels de la distribution et la réparation du machinisme agricole, dont le métier est de conduire ces matériels, à l’instar des agriculteurs. Pour ces professionnels, il est en effet indispensable de pouvoir déplacer les tracteurs produits en sortie de chaîne d’assemblage afin de les engager dans les flux logistiques vers les réseaux de distribution ou à l’exportation. De même, les concessionnaires de matériel agricole ont besoin de déplacer, livrer, tester les véhicules réparés ou encore réaliser des démonstrations pour les futurs acquéreurs. Les entreprises du secteur de la distribution de matériels agricoles, qui peuvent difficilement répercuter le coût de cette mesure sur leurs clients agriculteurs, font donc face une impasse économique majeure. Par ailleurs, alors que 10 000 emplois seront à pourvoir dans les cinq ans dans la distribution et 2 500 dans la construction, l’obligation de détenir un permis CE au moment de l’embauche aggravera les difficultés de recrutement. Aussi, elle lui demande de bien vouloir prendre en considération les préoccupations de ce secteur d’activité et d’envisager pour ces professionnels une dérogation à cette obligation nouvelle.

Réponse. − Le troisième alinéa de l’article L. 221-2 du code de la route dispose que les conducteurs sur la voie publique de matériels homologués au-delà de 40 km/h, doivent détenir le permis C ou CE. Ces dispositions sont conformes à la réglementation européenne. La rédaction actuelle de cet alinéa résulte de la loi no 2015-990 du

2. Réponses des ministres aux questions écrites

2665 6 août 2015, et entendait, selon les termes du rapport no 2866 de la Commission spéciale de l’Assemblée nationale,

« supprimer une différence de traitement injustifiée en permettant à tous les titulaires du permis B de conduire un tracteur dès lors que sa vitesse n’excède pas 40 km/h ». Il n’a pas fait peser sur les acteurs économiques des contraintes supplémentaires. L’ensemble des dispositions de cet article sont par ailleurs motivées par des préoccupations touchant à la sécurité des personnes. Quoique les évolutions du code de la route entrent dans les attributions du ministère de l’intérieur et non dans celles du ministère de l’agriculture et de l’alimentation, celui-ci est chargé par le code du travail et par l’article 4 du décret no 2005-1236 du 30 septembre 2005 modifié, de veiller aux exigences de santé et sécurité au travail des tracteurs agricoles et forestiers. Dans ce cadre, il a été constaté que plusieurs accidents mortels ont dernièrement impliqué des tracteurs récents attelés. Il n’est donc pas envisagé de revenir sur les dispositions en cause. Pour autant, la compétitivité de la filière des agroéquipements est essentielle pour celle de l’agriculture. Le secteur est notamment un vecteur d’innovation essentiel pour réussir les transitions en cours. Le ministère de l’agriculture et de l’alimentation et le ministère de l’économie et des finances, conjointement avec les organisations professionnelles du secteur, ont décidé de travailler à un plan de développement de la filière. Un projet d’optimisation de la réglementation et des normes y a été identifié. Dans ce cadre, un groupe interministériel s’est déjà réuni, comportant des experts des ministères de l’intérieur, de la transition écologique et solidaire, du travail et de l’agriculture. Il a pour objectif de faire converger les enjeux réglementaires et normatifs et de faciliter dans l’avenir la réponse des services aux questions des professionnels.

Immatriculation des matériels agricoles

13898. − 23 janvier 2020. − Mme Véronique Guillotin appelle l’attention de M. le ministre de l’agriculture et de l’alimentation sur les difficultés induites par la mise en application de certaines dispositions de l’arrêté du 19 décembre 2016 relatif à la réception des véhicules agricoles et forestiers et de leurs systèmes, composants et entités techniques. Depuis le 1er janvier 2020, tous les véhicules agricoles qui n’ont pas été immatriculés devront faire l’objet d’une nouvelle homologation avant de solliciter leur immatriculation. Cette procédure administrative, technique et coûteuse, vient s’ajouter aux obligations qui incombent aux agriculteurs, et qui alourdissent et complexifient leur vie au quotidien. Aussi, elle lui demande si une souplesse voire un délai peuvent être envisagés sur ce dossier, afin de mieux prendre en compte les difficultés déjà rencontrées par les exploitants agricoles.

Réponse. − L’application de l’arrêté du 19 décembre 2016 relatif à la réception des véhicules agricoles et forestiers et de leurs systèmes, composants et entités techniques concerne en premier lieu les constructeurs de ces équipements, les obligeant, depuis le 1er janvier 2019, à réceptionner leur modèle en respectant de nouvelles prescriptions techniques. Les véhicules mis en service ou immatriculés à partir du 1er janvier 2020 doivent s’y conformer.

Toutefois, les constructeurs bénéficient d’une dérogation limitée en quantité pour écouler leurs équipements jusqu’au 31 décembre 2021. Le nouveau système d’immatriculation des véhicules (SIV) a été introduit par le décret no 2009-136 du 9 février 2009, avec une échéance au 1er janvier 2010 pour les machines agricoles automotrices et le 1er janvier 2013 pour les remorques et machines agricoles remorquées de plus de 1,5 tonnes (article 13). À compter de ces dates, tous les véhicules neufs de ces catégories devaient être immatriculés, les véhicules déjà en service n’étaient pas concernés par la mesure et continuent de répondre aux dispositions appliquées lors de leur mise en circulation initiale. Depuis le 1er janvier 2020, les propriétaires d’équipements agricoles non à jour de l’obligation d’immatriculation doivent présenter un certificat d’homologation en vue de l’immatriculation. Les dérogations possibles sont de la compétence du ministère de la transition écologique et solidaire, en charge des transports. Celui-ci a accordé fin janvier 2020 un délai supplémentaire jusqu’au 31 août 2020 pour permettre aux propriétaires des véhicules concernés de régulariser leur situation.

Publicité des vaccins vétérinaires

13949. − 23 janvier 2020. − M. Michel Raison attire l’attention de M. le ministre de l’agriculture et de l’alimentation sur l’application de la nouvelle réglementation européenne dans le domaine des médicaments vétérinaires. Depuis le 1er octobre 2015, toute publicité concernant les médicaments vétérinaires prescrits sur ordonnance à destination des personnes physiques ou morales qui ne sont pas habilitées à prescrire ou à délivrer des médicaments vétérinaires était interdite (article R. 5141-84 du code de la santé publique). Or, sont parus le 7 janvier 2019 au Journal officiel de l’Union européenne trois règlements européens modifiant l’encadrement des médicaments vétérinaires et des aliments médicamenteux. L’entrée en vigueur de ces textes est intervenu le 28 janvier 2019 mais leur entrée en application a été différée de 3 ans, soit le 28 janvier 2022, ce qui est le cas des dispositions modifiant les règles applicables en matière de publicité des vaccins vétérinaires dans la presse agricole destinée aux éleveurs. Pour mémoire, il rappelle que les députés, à l’initiative du rapporteur la République en

2. Réponses des ministres aux questions écrites

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