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Autres espèces

Dans le document LE MILIEU RIVERAIN SEC (Page 69-75)

3.2 Importance du milieu riverain pour la faune

3.3.2 Classe des mammifères .1 Généralités

3.3.2.4 Autres espèces

Porc-épic

Selon certaines études, le porc-épic (Erethizon dorsatum) passe un temps considérable en milieu riverain (revue dans Dodge, 1983) a cause de la présence d'une végétation luxuriante.

Cerf de Virginie

Le milieu riverain sec est important aussi pour d'autres espèces d'herbivores. Ainsi le cerf de Virginie (Odocoileus virginianus) u t i l i -se ce milieu parce q u ' i l y retrouve à la fois un couvert végétal adé-quat et une nourriture abondante et diversifiée (Edwards et Burbridge, 1978). Un inventaire de 350 ravages de cerfs dans le Maine a montré que 85% étaient localisés dans la zone boisée des milieux riverains (Bana-siak, 1961). La topographie particulière et la végétation dense de ce milieu protègent le cerf des basses températures et du vent. Le long des cours d'eau, la neige est généralement plus compacte, permettant ainsi aux cerfs d'accéder plus facilement aux aires d'alimentation. Au Minnesota, le cerf de Virginie dépense plus de 80% de son temps dans le milieu riverain sec entre les mois de décembre et avril (Rongstad et Tester, 1969). Dans le Dakota du sud, les milieux riverains sont f r é -quemment u t i l i s é s par le cerf en hiver (Sparrowe et Springer, 1970). De plus, Marston et Donovan (1984) rapportent que sur plus de 500 l o c a l i -sations de ravages dans le Maine, la grande majorité se retrouvent à l ' i n t é r i e u r du milieu r i v e r a i n . Enfin d'autres études effectuées dans le Maine et au Nouveau-Brunswick indiquent que les aires hivernales et estivales du cerf de Virginie se situent principalement le long des cours d'eau (Boer, 1978; Monthey, 1978).

Orignal

II semble que l'orignal (Alces alces) montre une certaine préfé-rence pour le milieu riverain sec. Dans le Maine, Marston et Donovan

(1984) mentionnent que l'orignal u t i l i s e la l i s i è r e boisée le long des cours d'eau pendant les hivers rigoureux lorsque l'épaisseur de neige excède 90 cm. Au cours d'une étude réalisée dans la partie sud-est de l'Alaska, 94% des relocalisations hivernales d'orignaux marqués se situaient dans les habitats riverains (Doerr, 1983). Berg et P h i l l i p s (1974), Peek (1974), Sumanik et Demarchi (1977) et Guertin et_ ^1_.

(1984) ont observé que l'orignal é t a i t plus actif en milieu riverain pendant l ' h i v e r . Somer (1984), dans une revue de l i t t é r a t u r e récente sur l'écologie de l ' o r i g n a l , cite onze (11) études différentes effec-tuées en Russie, en Alaska, au Montana, en Alberta et dans le nord du Québec qui rapportent que les communautés riveraines colonisées par des aulnaies et des saulaies sont fréquemment utilisées par l'orignal en hiver. Enfin, en Ontario, i l semble que les orignaux préfèrent les réserves de bois associées au milieu riverain pendant l'hiver plutôt que les forêts naturelles ou perturbées par la coupe (Brusnyk et G i l b e r t , 1983). Dans leur cas, les bandes boisées laissées intactes autour des plans d'eau variaient de 69,0 à 81,3 m de largeur.

A i n s i , sans être complètement indispensable à toutes les espèces, le milieu riverain sec permet a certaines d'y retrouver réunies les composantes essentielles d'un habitat adéquat et à d'autres d'y complé-ter avantageusement leur cycle v i t a l .

3.3.3 Classe des Reptiles

Au Québec, la classe des reptiles est représentée par 15 espèces (Lagacé et a l . , 1983) soit huit espèces de tortues (Tableau 5) et sept

espèces de couleuvres (Tableau 6). Plusieurs d'entre elles atteignent d ' a i l l e u r s la limite nordique de leur d i s t r i b u t i o n (Cimon, 1985).

3.3.3.1 Tortues

Si on fait exception de la tortue des bois (Clemmys insculpta), tous les représentants des familles présentes au Québec sont beaucoup plus liés au milieu aquatique que terrestre (revue dans Cimon, 1985).

Leur dépendance avec le milieu riverain sec tient du fait qu'elles pon-dent leurs oeufs en terrain sablonneux ou graveleux très meuble situé généralement très près de l'eau. La chélydre serpentine (Chelydra serpentina) peut pondre cependant ses oeufs a des distances apprécia-bles de l'eau. La tortue ponctuée aussi à l'aise sur terre que dans l'eau (Cook, 1984), s'étend souvent au soleil sur des troncs d'arbres situés en milieu riverain sec. La tortue des bois est la seule qui soit vraiment dépendante de ce milieu puisqu'elle y est active pendant une grande partie de son cycle vital.

3.3.3.2 Couleuvres

À l'exception de la couleuvre d'eau (Nerodia sipedon sipedon), toutes les couleuvres présentes au Québec sont terrestres et peuvent se rencontrer dans une multitude d'habitats (revue dans Cimon, 1985). Ain-si, elles ne sont pas réellement dépendantes du milieu riverain sec.

Toutes les couleuvres sont carnivores et beaucoup d'espèces se nourris-sent de petits mammifères, d'amphibiens, d'insectes et de vers de ter-re. Aucune donnée de densités n'est disponible présentement, mais il ne

TABLEAU 5

LISTE DES ESPÈCES DE TORTUES PRÉSENTES AU QUÉBEC ET LEUR DÉPENDANCE FACE AU MILIEU RIVERAIN SEC

ESPÈCES DÉPENDANCE IMMÉDIATE

FACE AU MILIEU RIVERAIN SEC

Chelydridae

Chélydre serpentine (Chelydra serpentina) Emydidae

Tortue ponctuée (Clemmys guttata) Tortue des bois (Clemmys insculpta) Tortue mouchetée (Emydoidea blandingi) Tortue géographique (Graptemys geographica) Tortue peinte (Chrysemys picta)

Dermochelyidae

Tortue luth (Dermochelys coriacea) Trionychidae

Tortue-molle à épines (Trionyx spiniferus)

oui

oui oui oui oui oui

non(l)

non

1. Même si ces espèces ne présentent pas une dépendance immédiate face au milieu riverain sec, elles peuvent dans certains cas atteindre des densités plus élevées dans ces milieux.

TABLEAU 6

LISTE DES ESPÈCES DE COULEUVRES PRÉSENTES AU QUÉBEC ET LEUR DÉPENDANCE FACE AU MILIEU RIVERAIN SEC

ESPÈCES DÉPENDANCE IMMÉDIATE FACE AU MILIEU

RIVERAIN SEC

Colubridae

Couleuvre d'eau (Nerodia sipedon) oui Couleuvre brune (Storeria dekayi) non(l) Couleuvre à ventre rouge (Storeria occipitomaculata) non Couleuvre rayée (Thamnophis sirtalis) non Couleuvre à collier (Diadophis punctatus) non Couleuvre verte (Opheodrys vernalis) non Couleuvre tachetée (Lampropeltis triangulum) non

1. Même si ces espèces ne présentent pas une dépendance immédiate face au milieu riverain sec, elles peuvent dans certains cas atteindre des densités plus élevées dans ces milieux.

serait pas surprenant de retrouver une plus grande abondance de couleu-vres en milieu riverain sec, à cause des caractéristiques exceptionnel-les de cet habitat.

La couleuvre d'eau est vraiment la seule espèce dépendante du mi-lieu riverain sec. D'après Cook (1984), elle habite le bord des riviè-res, des ruisseaux, des étangs et des lacs. Son domaine vital très res-treint la rend vraiment dépendante de ce milieu.

Nos connaissances sur les reptiles au Québec sont très limitées (revue dans Cimon, 1985). De plus, une lacune énorme existe au niveau de la description et de la distribution de leurs habitats. Les reptiles au Québec sont concentrés dans le sud de la province, là où les densi-tés de population humaine sont les plus élevées. Cimon (1985) mentionne qu'il n'existe présentement aucune donnée qui nous permette d'évaluer l'effet des différentes perturbations (urbanisation, développement de réseaux routiers, exploitation agricole et forestière, pesticides, pol-lution, e t c . . ) sur la composition des populations de reptiles au Qué-bec. De plus nous ne pouvons dire jusqu'à quel point le milieu riverain sec est important pour certaines espèces.

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