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Autorisations requises pour les travaux de stabilisation de la rive

Les travaux de stabilisation de la rive ne doivent pas servir de prétexte à l’agrandissement du terrain concerné (empiètement sur le littoral). De plus, la stabilisation végétale, qui favorise le rétablissement du caractère naturel de la rive, est préconisée.

Avant de commencer tout projet de stabilisation et de végétalisation de la rive, il faudra s’assurer de bien délimiter la ligne des hautes eaux sur le terrain et d’obtenir les autorisations requises (permis municipal ou certificat d’autorisation, par exemple, selon la nature des travaux).

Figure 6.11 Schéma illustrant les rives et la ligne des hautes eaux (la largeur minimale de rive à préserver, soit 10 ou 15 mètres, dépend de la pente, tel qu’illustré)

Illustration : MDDEP (2007b), Guide d’interprétation – Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables

9 Consulter la Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables du Gouvernement du Québec (2005; décret 468-2005) et le guide terrain Méthode botanique simplifiée : délimitation de la ligne des hautes eaux, MDDEP (2005).

Figure 6.12 Schéma représentant la ligne des hautes eaux et la limite de propriété

Illustration : MDDEP (2007b), Guide d’interprétation – Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables

6.7.1 Détermination de la cause de l’érosion ou de l’instabilité et choix du mode de stabilisation

Il est primordial de déterminer la cause des problèmes d’instabilité et d’érosion des rives, s’il y a lieu, avant de choisir le type de stabilisation requis. À quoi l’érosion est-elle due? À l’artificialisation des rives et à des pentes rendues trop abruptes par l’aménagement du cours d’eau? À une sortie de drain défectueuse ou mal stabilisée dans la rive? À la résurgence d’une nappe d’eau? À l’absence de végétation riveraine? À l’action des vagues ou des glaces? À un rétrécissement du cours d’eau en amont ou à un obstacle, tel un amas de branches ou un ponceau bouché ou mal dimensionné?

On distingue deux grandes catégories de techniques pour stabiliser les rives : la stabilisation végétale et la stabilisation mécanique. Il est recommandé :

• d’utiliser les moyens les plus susceptibles de permettre le rétablissement du caractère naturel de la rive ou de faciliter l’implantation de la végétation;

• de recourir, dans le cas de problèmes plus techniques d’érosion des sols, aux services de spécialistes en génie végétal (ou en génie biologique, qui consiste à se servir de végétaux pour constituer des armures végétales), en génie mécanique (roches, perrés, gabions, murs de soutènement, etc.) ou en techniques mixtes.

Les règles suivantes devraient être appliquées lors des travaux de stabilisation de rives :

• bien préparer et régaler le talus (pente et tracé), sans empiéter sur la ligne des hautes eaux afin de stabiliser la rive et de ne pas perturber la dynamique d’écoulement du cours d’eau;

• réduire le ruissellement et capter les sédiments sur le site en utilisant, par exemple, une membrane géotextile ou un bassin de rétention;

• assurer la stabilité du pied du talus (ex. : clé d’ancrage);

• étendre la stabilisation au-delà des portions de rives présentant des signes d’érosion et adoucir les extrémités amont et aval de l’ouvrage afin d’éviter de perturber l’hydraulicité du cours d’eau et de réactiver l’érosion;

• effectuer un suivi des travaux réalisés (inspections) et apporter les correctifs au besoin.

6.7.2 Choix des végétaux : balises générales et exemples d’essences suggérées

Concernant les végétaux, il est recommandé :

• d’implanter une bande riveraine structurée et composée à la fois d’herbacées ou de graminées, d’arbustes et d’arbres de plus grande taille;

• de proscrire le gazon dans la bande riveraine, puisqu’il protège peu la rive contre l’érosion et nécessite un entretien (tonte, fertilisants et pesticides), ce qui porte atteinte à la qualité de l’eau;

• de choisir des espèces indigènes déjà présentes. Sinon, préférer les espèces rustiques et variées qui sont résistantes aux maladies et aux insectes, qui peuvent servir d’abri à la faune, qui sont capables de se régénérer et qui sont abordables.

S’assurer de choisir les espèces adaptées aux conditions du terrain, telles que l’humidité et la pente. Faire attention aux espèces envahissantes.

Diverses essences peuvent être utilisées pour chaque strate de végétation.

Concernant la strate herbacée, on suggère, entre autres, l’iris versicolore, la lobélie ou l’agrostide. Dans le cas des arbustes, il peut s’agir de cornouiller stolonifère, de sureau du Canada, de vigne vierge, de viorne trilobée, de myrique baumier, de spirée tomenteuse, de saule arbustif, de rosier rustique, etc. Finalement, des essences arborescentes telles que l’érable rouge ou argenté, le frêne, le cerisier de Virginie, le saule blanc, le thuya occidental (cèdre) ou le mélèze laricin conviennent très bien.

Figure 6.13 Diversité et position de la végétation dans la rive afin de la stabiliser

Illustration : MDDEP

Les herbacées, les graminées et les autres vivaces seront semées ou plantées dès la fin des travaux, afin d’arrêter le ruissellement et l’érosion à court terme. On poursuivra par la plantation d’arbustes afin de stabiliser la berge et d’atténuer le ruissellement et le transport de particules. Enfin, on pourra ajouter des arbres en vue d’obtenir une bande riveraine complète, capable de remplir toutes ces fonctions. Pour obtenir davantage de détails sur les techniques appropriées et les végétaux à utiliser, on peut consulter plusieurs ouvrages de référence sur la stabilisation (voir le chapitre 9).

6.8 Les constructions et les travaux dans la rive et le littoral

Les travaux effectués dans un lac, un cours d’eau, un milieu humide ou en bordure de ceux-ci peuvent avoir des conséquences graves sur ces milieux aquatiques, telles que l’érosion des rives, l’envasement des frayères et des habitats fauniques (sites d’alimentation ou abris), l’accroissement des risques d’inondation et même la dégradation du paysage. Pour ces raisons, il importe d’adopter de bonnes pratiques, à toutes les étapes de la réalisation de travaux effectués à proximité des milieux hydriques.

Encadré 6.6