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Augmenter la proportion de bacheliers littéraires accédant à des

III- LES EVOLUTIONS ENVISAGEABLES

3.2 Les conditions de la réussite

3.2.4 Augmenter la proportion de bacheliers littéraires accédant à des

On sait l’importance que les formations prestigieuses peuvent avoir sur les choix d’orientation ; elles contribuent à valoriser toute une filière ; encore faut-il que celles auxquels les littéraires peuvent prétendre ne leur paraissent pas inaccessibles.

On a vu ci-dessus qu'aujourd’hui, seuls 10% environ des élèves de CPGE littéraire intègrent une école normale supérieure, un IEP, une école de commerce ou une école de journalisme (et l’on sait qu’une majorité d’entre eux ne sont pas des bacheliers L) alors que 95% des élèves des CPGE scientifiques intègrent une des écoles auxquelles ils se présentent. Même si beaucoup de ceux qui ne parviennent pas à intégrer ces établissements prestigieux poursuivent avec succès des études universitaires, ces chiffres sont connus des lycéens et de leurs familles et sont particulièrement dissuasifs.

Il importe donc d’augmenter la proportion de bacheliers L accédant à ces formations réputées.

Et de le faire savoir. On ne peut pas se contenter de mettre en lumière quelques exemples de

réussites individuelles, ou quelques stratégies d’établissements qui doivent plus à l’engagement personnel d’un chef d’établissement qu’à une organisation institutionnelle.

Seule une impulsion nationale permettra de consolider les initiatives prises par telles grandes écoles, telles universités ou telles personnalités. Des dispositions réglementaires devront permettre d’augmenter progressivement la part des littéraires dans les parcours d’excellence, comme cela a été fait en 1992 pour les grandes écoles de commerce à l’initiative de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris.

Il doit être possible, en s’inspirant des méthodes qui ont fait le succès des CPGE scientifiques, d’augmenter sensiblement le taux de succès. L’organisation de concours communs, de banques d’épreuves, l’harmonisation des programmes des concours sont les principales pistes actuellement explorées. Il est urgent que les projets à l’étude aboutissent. Là encore, les arts ont été précurseurs en invitant les deux ENS à prendre en compte au concours les nouvelles options (y compris dans l’élaboration de sujets communs à l’écrit de l’admissibilité) et en développant ensuite des cursus adéquats.

A l’instar des IEP, de l’ENS de Cachan et de la plupart des grandes écoles d’ingénieurs, les ENS littéraires auraient la possibilité d’élargir et de diversifier leur recrutement en accueillant des titulaires de licences ou de masters (ce qui leur permettrait d’entrer plus facilement dans la logique LMD). Pour éviter de trop déstabiliser le fragile édifice des khâgnes, elle devraient le faire sans diminuer pour autant le nombre de postes offerts au niveau bac+2 .; il leur faudrait donc augmenter globalement le nombre de postes qui leur est attribué ; le surcoût que cela représenterait pour l’Etat serait faible eu égard au coût global du fonctionnement des CPGE et des ENS.

3.2.5 Piloter fermement le dispositif au plan national et dans les académies, quel que soit le mode d’organisation retenu

Une fois le dispositif ajusté au plan réglementaire, un travail d’animation sera nécessaire : les orientations ministérielles devront être clairement rappelées non seulement aux recteurs et dans les circulaires de rentrée mais, par les dispositifs nationaux d’animation, à l’ensemble des acteurs impliqués dans la mise en œuvre : CSAIO, inspecteurs d’académie DSDEN, chefs d’établissement, enseignants. Les présidents d’université, les directeurs de grandes écoles, devront être mobilisés.

C’est cependant au niveau académique que le pilotage de cette rénovation devra être le plus attentif. Il appartiendra au recteur de développer une stratégie académique sur la base de l’analyse de l’évolution récente de la série L dans son académie et en fonction des perspectives offertes aux bacheliers par les établissements d’enseignement supérieur présents

dans l’académie, des partenariats qui peuvent être établis entre certains de ces établissements et certains lycées.

Une attention particulière devra être portée à la carte des formations, en liaison étroite avec la Région, désormais compétente pour l'élaboration du plan régional des formations (PRDF) et du schéma prévisionnel des formations initiales : s’il est impératif que tout lycée d’enseignement général offre la possibilité de poursuivre des études littéraires, il n’est ni envisageable, ni souhaitable (pour des raisons de coût, de rareté de la ressource humaine et d’efficacité pédagogique) que l’ensemble des « dominantes » soient offertes dans l’ensemble des lycées. Chaque établissement n’offrira qu’un petit nombre « dominantes », complétées par quelques options « mineures », définissant des pôles". Le recteur, en concertation étroite avec la Région, devra veiller à la répartition géographique des dominantes, évitant les doublons et une trop grande dispersion ; les synergies avec les lycées technologiques offrant des spécialités voisines devront être recherchées dans le souci d'offrir une carte rationnelle de l'offre de formation.

En ce qui concerne l'implantation des options « arts », la concertation avec la DRAC s'impose également. Des commissions académiques de suivi des enseignements et activités cinéma (CASEAC), théâtre (CASEAT) et histoire des arts (CASEHA) existent déjà et permettent un pilotage partagé très efficace. La circulaire de janvier 2005 (relance du partenariat avec le ministère de la culture et de la communication) a consolidé ces instances en les étendant à l’ensemble des arts et aux partenaires locaux (conseils régionaux, généraux, représentants de conseils municipaux…). Ces « nouveaux comités de pilotage territoriaux» fonctionnent bien.

C’est un exemple de qualité avérée dont il serait sage de s’inspirer.

Le recteur devra s’assurer que l’implantation des dominantes favorise les partenariats et les poursuites d’études (proximité de structures culturelles partenaires pour la dominante « arts », de structures universitaires pour les dominantes qui requièrent l’interventions d’enseignants du supérieur…) ; l’implication de l’autorité académique dans ces partenariats permettra d’éviter de les faire dépendre de la seule motivation des chefs d’établissement ou de quelques enseignants et leur assurera la pérennité nécessaire en cas de mutation du porteur de projet.

Le principe devrait être que chaque dominante soit représentée au moins une fois dans chaque bassin de formation. Cela suppose une concertation approfondie entre les établissements au sein des bassins.

Les corps d’inspection territoriaux devront être mobilisés pour un suivi attentif des conditions de la mise en place des nouvelles dominantes et un outil d’évaluation de l’impact de cette stratégie académique devra être construit (analyse du devenir des bacheliers dans l’enseignement supérieur par suivi de cohortes, et de l’effet sur l’orientation à la fin de la seconde sur les réorientations en fin de Première).

3.2.6 Donner toute leur place aux études littéraires dans les projets