• Aucun résultat trouvé

II. Mesures d'amélioration de la prise en charge médicamenteuse applicables aux services

3. Responsabilités – Formation du personnel – Evaluation

3.4 Audits

Selon les critères 20.a bis (PEP) et 20.b du manuel de certification de la HAS et le CBUM, des audits du circuit du médicament doivent être réalisés, notamment sur la qualité de l’administration, sur les armoires à pharmacie et les prescriptions médicamenteuses chez la personne âgée.

Le service de MIGT a procédé en mars 2012 à un audit interne basé sur l’outil « Interdiag » V1 de l’Agence Nationale d'Appui à la Performance des établissements de santé et médico-sociaux (ANAP).

Il s’agit d’un outil de travail, constitué de plusieurs questions encadrant la sécurisation de la prise en charge médicamenteuse des patients. Cet outil permet d’impliquer tous les professionnels dans la démarche de gestion des risques, d’introduire une culture des risques, de faciliter la communication entre les différents acteurs concernés par la prise en charge médicamenteuse du patient. Il vise à promouvoir une culture partagée de la sécurité et de la gestion des risques où une meilleure coopération entre les acteurs peut réduire la iatrogénie médicamenteuse.

50 L’outil « Interdiag » de l’ANAP définit sept axes d’amélioration parmi lesquels la prévention des risques, le pilotage du circuit du médicament, les actions entreprises à l’entrée et à la sortie du patient, la prescription et la dispensation, la préparation et l’administration, l’organisation de l’armoire à pharmacie et sa gestion.

L’outil permet de réaliser une "cartographie des risques liés au processus" et d’élaborer un plan d’action, de cibler les axes prioritaires d'amélioration afin de renforcer et d’homogénéiser les bonnes pratiques organisationnelles au sein des unités de soins.

En MIGT, cet outil a été utilisé au niveau de l’unité de soins par une équipe pluridisciplinaire constituée des principaux acteurs impliqués dans la prise en charge médicamenteuse du patient : médecin sénior, cadre de santé, IDE, interne en pharmacie.

La principale vulnérabilité de l’ensemble des services audités concernait l'absence d'un "classeur médicament" contenant des informations telles que les horaires d'ouverture de la pharmacie, la procédure d'entretien des piluliers, du chariot d'urgence… Ce classeur médicament a été crée sous la forme d'un "classeur virtuel" disponible sur le logiciel de gestion électronique des documents : GEDI. Il est constitué d'un sommaire papier, identique à toutes les unités, reprenant les différents documents accessibles sur GEDI, qui devront être disponibles et accessibles dans les unités.

3.4.1 Audits sur la qualité de l’administration

L’ « Interdiag » comporte 30 questions concernant l’administration.

Les réponses de chacune des deux unités fonctionnelles (UF) constituant (lors de l’enquête) le service de MIGT à ces questions ont permis de calculer un score de risque structurel. Les scores obtenus sont de 43% pour l’UF 5201 et 50% pour l’UF 5210.

A titre comparatif, l’outil fournissait sur ce même axe le score moyen de 68% obtenu par un échantillon d’unités pilote des chantiers ANAP. L’étape d’administration ressortait ainsi comme étant une vulnérabilité du circuit du médicament dans le service de MIGT.

51 Depuis 2012, cet audit n’a pas été à nouveau réalisé dans le service.

De plus, le service de MIGT est fortement impliqué sur la question des médicaments écrasables et l’administration de médicaments aux patients présentant des troubles de déglutition et a mené plusieurs études autour de cette problématique (cf. 10.7 Médicaments écrasables).

3.4.2 Audits sur les armoires à pharmacie

L’ « Interdiag » comporte 18 questions concernant l’organisation de l’armoire à pharmacie et 20 questions concernant sa gestion. Ces deux éléments constituent la partie « stockage » du questionnaire.

Les réponses de chacune des deux UF constituant le service de MIGT à ces questions ont permis de calculer un score de risque structurel.

Pour l’organisation de l’armoire à pharmacie, ce score était de 22% pour l’UF 5201 et 43% pour l’UF 5210.

A titre comparatif, l’outil fournissait sur ce même axe le score moyen de 71% obtenu par un échantillon d’unités pilote des chantiers ANAP. L’organisation de l’armoire à pharmacie ressortait ainsi comme étant une vulnérabilité du circuit du médicament dans le service de MIGT.

Pour la gestion de l’armoire à pharmacie, ce score était de 50% pour l’UF 5201 et 60% pour l’UF 5210.

A titre comparatif, l’outil fournissait sur ce même axe le score moyen de 67% obtenu par un échantillon d’unités pilote des chantiers ANAP. La gestion de l’armoire à pharmacie ressortait ainsi comme un axe encourageant mais à encore améliorer du circuit du médicament dans le service de MIGT.

Depuis 2012, aucun autre audit n’a été réalisé dans le service sur les armoires à pharmacie.

3.4.3 Audits des prescriptions médicamenteuses chez la personne âgée

En janvier 2015, un problème informatique à conduit au retour des prescriptions papier notamment pour le service de MIGT.

52 Afin de répondre au mieux aux exigences de la certification HAS et du CBUM, une démarche institutionnelle d’évaluation des prescriptions médicamenteuses en services de soins a mené à la mise en place d’un audit interne auquel le service de MIGT a participé.

L’audit portait sur la qualité des prescriptions des patients sur le plan réglementaire (règles de prescription et mentions obligatoires) et sur le plan de l’analyse pharmaceutique (cf. 3.1 Evaluation des pratiques).

En 2015, l’équipe pharmaceutique du service de MIGT en collaboration avec l’OMéDIT Haute-Normandie a mené une étude observationnelle sur la qualité des prescriptions de sortie. L’étude faisait suite aux mesures nationales entreprises par le Ministère de la Santé et l’Assurance Maladie sur la qualité des ordonnances afin de diminuer les accidents médicamenteux. De plus, l’OMéDIT de Haute-Normandie avait été déjà été sensibilisé aux problèmes que rencontraient les pharmaciens d’officine face aux non-conformités diverses des prescriptions de sortie.

L’objectif principal de cette étude était de réaliser une conciliation de sortie en évaluant les prescriptions de sortie sur le plan réglementaire (mentions obligatoires selon l’article 13 de l’arrêté du 6 avril 2011) et sur le plan qualitatif de l’ordonnance (cf. annexe 1).

Les objectifs secondaires de l’étude visaient à évaluer la pertinence des lignes de prescription en se référant à la présence d’une trace écrite de leur indication dans le compte-rendu d’hospitalisation du patient ou ses antécédents médicaux et chirurgicaux et à évaluer la proportion de médicaments prescrits a priori à tort dans la zone ALD des ordonnances bizones.

Cette étude a été menée de mai à juin 2015 dans 13 services du CHU de Rouen dont le service de MIGT, chaque ordonnance a été évaluée avant la sortie d’hospitalisation du patient. Elle a donné lieu à une communication [7], un article à ce sujet est en cours de rédaction.

Sept-cent quarante huit (748) ordonnances ont été évaluées contenant 4 980 lignes de prescription (en moyenne 6,7 lignes par prescription). Les résultats de conformité sur le plan réglementaire donnent: nom et prénom du patient: 100%; date de naissance ou âge: 99,7%; nom de l’unité d’hospitalisation: 100%; nom de l’hôpital:

53 98,9%; nom de senior responsable (lorsque la prescription est rédigée par un interne en médecine): 97,9%; nom du prescripteur: 94,7%; numéro de téléphone du prescripteur ou de l’unité de soins: 93,7%.

Les résultats sur le plan qualitatif de l’ordonnance donnent : lisibilité: 100%; ordonnance compréhensible: 84,2%; support de prescription approprié: 97,6%; durée de traitement indiquée: 91,3%; durée de traitement indiquée pour traitements de courte durée (par exemple : antibiotiques): 94,4%; prescription en DCI : 7,9%; dosage existant: 89,4%; dosage du médicament: 85,5%; fréquence de prise: 78,0%; voie d’administration: 61,5%.

Des interactions médicamenteuses (de type association déconseillée ou contre- indication) ont été trouvées dans 9,4% des prescriptions.

L’étude de pertinence des lignes de prescription n’a pu être réalisée que dans les services de MIGT de psychiatrie. L’étude donne 8,7% de pertinence des prescriptions.

Documents relatifs