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B. ETUDE DES PRINCIPALES MALADIES RENCONTREES EN CAPTIVITE CHEZ LES ESPECES

B.8. Atteintes de la cavité buccale

B.8.1. Anomalies de position des dents

Il est utile de noter que les anomalies de position des dents sont rares chez les Macropodidés. La position de PM3 supérieure est variable, mais elle est généralement alignée avec les autres molaires.[20]

B.8.2. Maladie périodontale [20]

B.8.2.1. Etiologie

Des cultures bactériennes sur des prélèvements de plaques dentaires de Marsupiaux ont mis en évidence Porphyromonas gingivalis-like comme principale espèce de bactéries. Les espèces touchées avec la plus forte incidence sont les wallabies et les kangourous.

B.8.2.2. Clinique

Des individus M. fuliginosus en captivité atteints de maladie périodontale présentaient

les signes suivants : accumulation de tartre, régression de la gencive et perte de l’os alvéolaire. Les autres symptômes possibles sont une destruction localisée du sommet de l’alvéole associée à des impactions d’aliments entre les dents et du tartre déposé en couronne autour des dents (cf. fig. 36). Il semble que le dépôt de tartre débute à l’éruption de la dent ; lorsque cette dent atteint la table d’occlusion, le tartre est éliminé de la surface d’occlusion ; on en trouve ensuite uniquement sur les surfaces linguales et buccales.

On suppose que la nécrobacillose buccale est liée à la maladie périodontale, car les lésions périodontales sont des portes d’entrée pour les germes.

B.8.2.3. Traitement

Le traitement est médical et chirurgical : administration d’antibiotiques par voie générale et exérèse des dents les plus sévèrement atteintes.

B.8.2.4. Prévention

La marche à suivre est de détecter le plus précocement possible tout problème de périodonte pour intervenir rapidement et éviter une aggravation notamment un syndrome « lumpy jaw ». Ainsi, il faut contrôler dès que possible la cavité buccale.

B.8.3. Fracture de dent [20]

Etant longues et recourbées, les incisives peuvent accidentellement subir une fracture qui se complique fréquemment en abcès dentaire. Chez les Macropus spp, la base de l’incisive inférieure est à proximité du foramen du menton ; c’est pourquoi le pus sort souvent par ce foramen quand cette incisive est abcédée ; le pus est alors visible de l’extérieur. De nombreux organismes associés ou non ont été isolés à partir de ces abcès ; il s’agit principalement de bactéries du genre Fusobacterium, Bacteroïdes et Actinomyces.

Figure 36 : Maladie périodontale, dépôts de tartre et régression gingivale chez M. fuliginosus. [20]

B.8.4. Malocclusion [89]

B.8.4.1. Etiologie

Un décalage entre les surfaces opposables des dents peut provoquer une dissymétrie dans la mastication donc dans l’usure des dents : certaines zones sont très usées, d’autres non. Le décalage peut avoir pour origine une usure insuffisante liée à une alimentation pas assez fibreuse (trop peu de foin) ou un problème dans la pousse des dents notamment avec le phénomène de progression molaire.

B.8.4.2. Clinique

Dans un premier temps, le seul signe est l’usure asymétrique des dents ; la malocclusion n’a pas de conséquence. Ensuite, la malocclusion va s’aggraver d’elle-même et va entraîner l’apparition de régions de stockage et de spicules, d’où des problèmes d’hygiène dentaire et de lésions dans la cavité buccale. Ceci favorise d’autres troubles plus graves, comme les abcès dentaires et la nécrobacillose buccale.

B.8.4.3. Diagnostic

Le diagnostic se fait par examen de la cavité buccale : on constate une asymétrie de la table d’occlusion.

B.8.4.4. Traitement

Il est nécessaire de rétablir une occlusion correcte le plus tôt possible. Sous anesthésie générale, on procède à l’extraction et au limage de dents. On vérifie l’absence d’infection buccale.

B.8.4.5. Prévention

Il est important de vérifier l’état des dents aussi souvent que possible. Une ration alimentaire contenant assez de fibres (foin, luzerne) est primordiale pour obtenir une mastication suffisante permettant l’usure des molaires.

B.8.5. Nécrobacillose

La nécrobacillose correspond le plus souvent à une atteinte bactérienne de la cavité buccale. (cf. 4ème partie, B.10.1.)

B.8.6. Candidose [26, 85]

B.8.6.1. Agent infectieux

B.8.6.2. Etiologie

Les facteurs prédisposant à une candidose sont un affaiblissement et une antibiothérapie prolongée qui provoque une altération de la flore normale. Lors d’élevage à la main, on peut retrouver ces facteurs. C’est pourquoi la candidose touche essentiellement des jeunes en élevage artificiel.

B.8.6.3. Clinique

On note des incrustations blanches dans la cavité buccale (lèvres, gencives, langue…). Le jeune présente des signes de douleur : refus de téter, affaiblissement. Il semble avoir faim. Généralement, l’animal atteint présente d’autres signes : retard de croissance lors du régime lacté, perte de poids, longs épisodes de diarrhée et autres symptômes non spécifiques.

Un ou deux jours avant la mort, l’animal très faible refuse de manger ou de boire, et a une diarrhée fétide. La cause de la mort ne peut pas être attribuée avec certitude à la candidose en raison des multiples infections dont souffre l’animal en stade terminal. Cependant, la déshydratation causée par la diarrhée, l’hypoglycémie due à l’anorexie, la toxémie probable due aux ulcères gastriques et la multiplication bactérienne secondaire semblent être significatifs.

B.8.6.4. Lésions

A l’autopsie, on observe des incrustations blanches adhérentes à la muqueuse des lèvres, des joues, de la langue et de l’œsophage et parfois des lésions sur la région non glandulaire de l’estomac. L’histologie révèle des mycéliums et des blastospores fungiques envahissant l’épithélium squameux stratifié ce qui a pour conséquence une érosion focale, une ulcération et une thrombose veineuse.

B.8.6.5. Diagnostic

La clinique (lésions blanches, anorexie…) et l’épidémiologie (élevage à la main, affaiblissement…) permettent de suspecter une candidose. On peut confirmer le diagnostic par un isolement de Candida albicans au niveau des lésions.

B.8.6.6. Pronostic

Le pronostic est réservé car l’animal est souvent très affaibli avec de nombreuses infections. Il n’est favorable que si le traitement est mis en place avant que l’animal ne soit léthargique.

B.8.6.7. Traitement

L’administration de nystatine par voie orale à la dose de 5 000 UI/kg de poids corporel, 3 fois par jour jusqu’à la disparition des symptômes est efficace uniquement si le traitement débute avant l’affaiblissement de l’animal.

B.8.6.8. Prévention

Pour prévenir la candidose, il faut être vigilant lors d’élevage à la main, notamment avec les antibiothérapies et lorsque l’animal présente des signes de faiblesse (retard de croissance, diarrhée…).

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