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CHAPITRE 6 : La plante

6.2. Atriplex canescens

D'après le Le Houerou (2004), l'Atriplex canescens appartient à : Règne végétal

Sous règne Tracheobionta Embranchement Spermaphytes Sous embranchement Angiospermes Classe Dicotylédones Sous classe Apétales

Série Hermaphrodites Ordre Centrospermales

Famille Chenopodiaceae (Amaranthaceae) Genre et espèce Atriplex canescens (Pursh) Nutt.

Figure 17 : A : Partie aérienne ; B : Fruits de l’Atriplex canescens ; C : Feuilles de l’Atriplex canescens ; D : Arbuste d’Atriplex canescens (Felger et al., 2014).

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6.2.1. Origine

Espèce originaire du nord-ouest américain, on la trouve au Colorado, Utah, Wyoning, Nevada, New Mexico, Ouest du Texas et le Nord du Mexique (Franclet et Le Houérou, 1971 ; Maalem, 2002).

6.2.2. Caractéristiques morphologiques

Atriplex canescens est un arbuste buissonnant de 1 à 3 m de hauteur, formant une touffe pouvant atteindre 3 m de diamètre (H.C.D.S, 1996).

 Les tiges beaucoup plus embranchées sont vaillantes avec de l'écorce blanchâtre. Son système racinaire est constitué d'une racine pivotante et les petites racines nourricières latérales. Lorsque les sols le permettent, le pivot se prolonge souvent plus de 6 m (Welsh et al., 1987).

 Les feuilles sont courtement pétiolées ou subsessiles, plus ou moins longuement atténuées à la base, entières, alternes, linéaires-lancéolées, uninerviées, vert grisâtre et grise argentée à reflets dorés, de 3 à 5 cm de long sur 0.3 à 0.5 cm de large, accompagnées de feuilles axillaires plus petites (0.5 à 1.5 cm sur 0.1 à 0.3 cm) (Welsh et al.,1987).

 Les graines sont étroitement contenu dans les valves et mesurent environ 1 à 2 mm de diamètre (Welsh et al., 1987). Atriplex canescens est la seule espèce de ce genre dont le fruit possède 4 larges ailes (Howard, 2003).

 Les inflorescences dioïques en épis simples ou panicules sont au sommet des rameaux pour les fleurs mâles et axillaires ou en épis sub-terminaux pour les fleurs femelles (Benrbiha, 1987).

6.2.3. Intérêts des Atriplex

Les intérêts des Atriplex sont multiples, dont les plus importants sont : 6.2.3.1. Intérêt fourrager

C’est une source de minéraux, vitamines et protéines pour le bétail (El-Shatnawi et Mohawesh, 2000) ce qui permet de les utiliser comme une réserve fourragère en été et en automne, comblant la carence de fourrage qui se manifeste avant la croissance printanière des espèces fourragères herbacées (Kessler, 1990). Différentes observations expérimentales ont démontré que, grâce à cet arbuste, le bétail peut supporter de longues périodes de carence alimentaire dues à la sécheresse (Le Houérou, 1980). En effet une bonne formation

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d’Atriplex halimus peut produire jusqu’à cinq tonnes par hectare de matière sèche et par an sur des sols dégradés ou salins inutilisables pour d’autres cultures (Dutuit et al., 1991). 6.2.3.2. Intérêts économique et agronomique

6.2.3.2.1. Mise en valeur des sols salés

Les plantations à Atriplex peuvent permettre la récupération des zones salées, l’Atriplex halimus est particulièrement résistante au NaCl. Sa croissance est stimulée en présence de NaCl à 150 mmoles (Ben Ahmed et al., 1996).

Ainsi, ils réduisent la salinité du sol (Anderson, 1993). Les Atriplex sont donc des cultures qui peuvent être utilisées dans les régions menacées par la salinité (Franclet et Le Houérou, 1971).

6.2.3.2.2. Lutte contre l’érosion

Ils participent à la reconstitution d’un tapis végétal qui joue un très grand rôle dans la lutte contre l’érosion éolienne par la fixation des particules du sol (H.C.D.S, 1996).

6.2.3.2.3. Fixation des dunes

Les Atriplex sont utilisés avec efficacité pour la fixation des dunes grâces à leur forme en touffe à cela s’ajoute leur pérennité (Edmond, 1963). Selon Franclet et Le Houérou (1971), des boutures racinées d’Atriplex nummularia ont maitrisé l’épandage des sables dans la région de Rekkada (Tunisie).

En Algérie des essais réalisés sur le cordon dunaire de la région de Djelfa, Boussaâda avec plusieurs espèces d’Atriplex semblent donner un résultat satisfaisant (Benrebiha, 1987). 6.2.3.2.4. Mise en valeur des sols pauvres

Les Atriplex sont les arbustes les mieux adaptées aux régions arides et aux sols pauvres. D’autre part, la couverture d’Atriplex accroit considérablement la perméabilité des sols et l’augmentation de drainage dans les horizons superficiels. Elle permet la reconstitution d’un tapis végétal herbacé (Benrebiha, 1987).

Les Atriplex permettent également de remettre en état de nombreux pâturages à flore et sols dégradés. En Algérie les essais réalisés dans les régions de Djelfa et Boussaâda avec plusieurs espèces d’Atriplex dans le cadre du « barrage vert » ont donné des résultats satisfaisants (Benrebiha, 1987).

6.2.3.3. Intérêt thérapeutique

Certaines espèces d’Atriplex, sont largement connues pour leur intérêt médicinal traditionnel, à savoir dans le traitement digestif, respiratoire, uro-génital, vasculaire, et possèdent des propriétés antihypercholestérolémiante, antipyrétique, antirhumatismale

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(DeFeo et Senatore, 1993) et antihyperglycémiante (De Feo et Senatore, 1993 ; kambouche et al., 2011).

6.2.4. Utilisation de l’Atriplex en phytoremédiation

Certaines espèces à l’Atriplex accumulent du molybdène (Mo) (Stark et Redente, 1990 ; Voorhees et al., 1991), et du sélénium (Se) en grandes quantités, dans ce dernier cas la plante pourrait être capable d’en assurer la volatilisation (Vickerman et al., 2002).

Dans la majorité des cas, les espèces du genre Atriplex sont testées à des fins de phytostabilisation plutôt que dans un but de phytoextraction. C’est particulièrement le cas pour l’espèce américaine Atriplex canescens, qui permet d’assurer la stabilisation dans les horizons superficiels du sol d’éléments comme barium (Ba), chrome (Cr) et nickel (Ni) (McFarland et al., 1994).

Les espèces de ce genre sont souvent utilisées dans la réhabilitation des sites dégradés, et peuvent être plantées pour stabiliser les sols et certains estiment qu’elles pourraient contribuer à la désalinisation des sols, dans les régions arides (Mc Kell, 1975). L’espèce est présente, à l’état spontané, sur d’anciens sites miniers contaminés par divers métaux lourds (Lutts et al., 2004).

Des études récentes ont permis de souligner le caractère prometteur de l’espèce qui, soumise à une importante dose de cadmium (Cd) ou de zinc (Zn), est capable d’accumuler des quantités importantes de ces éléments sans présenter d'inhibition de croissance ou d'augmentation de la mortalité (Lutts et al., 2004).

DEUXIEME PARTIE

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1. Matériels

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