• Aucun résultat trouvé

III) EXPERIENCE CLINIQUE

3) R EFLEXIONS ET PERSPECTIVES

3.3. Limites du stage et perspectives

1.2.2 Ateliers proposés

L’ensemble des ateliers est conçu dans un objectif d’autonomiser le patient dans la gestion de sa maladie. L’enjeu est de permettre au patient de réfléchir sur ses habitudes de vie et ses comportements quotidiens. Chaque atelier dure 45 minutes et suscite l’intervention d’une pluralité de professionnels. Les ateliers sont organisés sous forme de groupe, favorisés par des objectifs et des problématiques communes.

Le groupe crée un climat favorisant du ludique, de l’échange, de l’entraide et permet d’enrichir les interactions. A travers le collectif, c’est accorder une place à chacun pour favoriser une dynamique de solidarité, de soutien. Il se construit une « enveloppe groupale » si la cohésion entre les membres qui la compose est suffisamment forte (27). Ce phénomène peut jouer un rôle de contenance, de rassurance et agir sur la confiance en soi. Bien évidemment, le groupe peut paraître inadapté pour certains membres qui exprimeraient, par exemple des propos inappropriés. Chaque sujet est unique avec une personnalité et des problématiques qui lui sont propres. Ainsi, il est indispensable d’être vigilant aux possibles tensions et dysfonctionnement au sein du groupe.

Concernant les demandes de séances individuelles, elles relèvent d’une initiative autonome du patient auprès du professionnel avec lequel il souhaite discuter. Parfois, elles peuvent être issues d’une proposition de l’équipe concernant une problématique spécifique qui a été repérée. Le recours à l’individuel a pour objectif de clarifier des notions vues en atelier, ou échanger dans un contexte plus intime, autour de problématiques rencontrées au quotidien influençant la pathologie.

A présent, nous allons développer les ateliers initialement présents dans le service.

❖ Socio-esthétique

La socio-esthéticienne intervient lors de la semaine éducative sur une séance. Elle aborde « l’hygiène de vie corporelle », en commençant par présenter et conseiller les patients sur les produits cosmétiques (crèmes, produits hydratants, déodorants) appropriés. Elle évoque également les différents soins du corps à réaliser sur un plan préventif.

❖ Médical

Le médecin référent (endocrinologue) aborde sous forme d’ateliers, divers sujets en lien avec la pathologie : « qu’est-ce que l’obésité ? » ; « les complications liées à l’obésité » ; « pourquoi faire de l’activité physique ? » ; « la chirurgie bariatrique » ; « la chirurgie réparatrice ». Lors des séances un tour de table est effectué, afin de connaitre les représentations des patients corrélées à leur pathologie.

❖ Diététique

Cet atelier conduit les patients à réfléchir sur leurs habitudes et leurs comportements alimentaires. Ces séances mêlent aussi bien de la théorie que de la pratique et sont classées par thème.

Au début et à la fin de l’hospitalisation un « questionnaire de connaissances

diététiques » est établit, afin d’évaluer la compréhension des patients vis-à-vis des

différentes notions abordées en séance. Lors de chaque séance un sujet est traité, les « boissons » sont évoquées ; puis la « classification des groupes d’aliments : fruits/légumes, produit laitiers, féculents, viandes » ; ensuite le thème des « glucides » et celui des « lipides ». A mi-parcours de la prise en soin, un « self » est organisé. Ce dernier consiste à partager un repas avec la diététicienne. Il a pour objectif d’aider le patient à composer son assiette en fonction des quantités souhaitables, d’adopter de bons comportements alimentaires (manger en pleine conscience, pas trop vite). Une séance est aussi consacrée à la « lecture des étiquettes » : elle vise à aider le patient à comprendre les informations inscrites dessus et lui permettre de mieux gérer son alimentation. Enfin une séance est dédiée aux recettes diététiques, chaque patient partage ses idées pour favoriser une entraide.

❖ Psychologique

Il a pour thème principal « l’alimentation et les émotions ». L’image corporelle ou d’autres thèmes peuvent être évoqués en fonction des demandes des patients. La séance se déroule sur un mode d’échange et de partage expérientiel. Le but ciblé est de susciter la réflexion du groupe et de favoriser leur participation.

L’élaboration des séances s’appuie sur des supports (colonnes de Beck,…) ou des questionnements issus des patients.

❖ Atelier proposé par le binôme : aides-soignantes, infirmières

Les aides-soignantes ou les infirmières réalisent des entretiens individuels. Elles font remplir des grilles d’évaluation à l’entrée et à la sortie de la prise en soin et peuvent animer des ateliers en lien avec la pathologie. Ce sont elles qui sont chargées d’accompagner le groupe de patients à la marche durant trente minutes. Il s’agit de faire une synthèse sur le déroulement de la marche et des potentielles difficultés rencontrées par le patient. Les aides-soignantes assurent également la distribution des repas le midi.

❖ Activités physiques

La kinésithérapeute et l’enseignante d’Activités Physiques Adaptés (APA), partagent un champ de compétences commun : celui de l’activité physique. Cet atelier a pour but de dresser un profil de l’état d’activité physique de chaque patient. Ainsi, elles font passer des « tests » (de force, de souplesse, d’équilibre et d’endurance avec la marche) à l’entrée et la sortie des dix séances. Cela dans le but d’obtenir des

repères objectifs de conditions physiques et d’avoir un aperçu de l’évolution du patient.

Sur l’ensemble des ateliers, elles alternent des séances de « cardio » (en proposant un « circuit training » correspondant à une méthode d’enchainement d’exercices dont l’objectif est l’amélioration de la force et l’endurance), de « gym douce » et de renforcement musculaire. La différence entre ces deux professionnels se situe au niveau de leur mode d’intervention.

La kinésithérapeute a une spécificité dans la rééducation. Elle donne des

conseils et adapte ses exercices en fonction des douleurs, de l’endurance ainsi que des capacités fonctionnelles de chaque patient.

L’enseignante APA utilise des activités physiques, sportives ou artistiques afin de solliciter les capacités physiques et motrices du patient. Il s’agit d’adapter des activités physiques en vue d’améliorer ou de maintenir le statut de santé de la personne malade.

Concernant la profession de psychomotricien, elle est loin d’être présente dans ce service pour ce qui concerne la prise en soin des personnes en situation d’obésité. Cela questionne sur la spécificité de son intervention.

1.3.

Présentation des objectifs du stage expérimental

C’est le premier stage expérimental en psychomotricité qui est effectué dans le service.

Lors de notre rencontre avec le médecin référent endocrinologue, il m’explicite ses attentes et objectifs. Il souhaite comprendre de quelle manière la psychomotricité pourrait être bénéfique aux personnes obèses. Il s’interroge aussi sur le regard nouveau que cette profession pourrait apporter sur les ateliers déjà existants.

Dans un premier temps, j’ai commencé par adopter une position d’observatrice sur un trimestre. Cela m’a permis de connaitre, comprendre le fonctionnement de la structure afin d’appréhender au mieux les problématiques rencontrées par les personnes obèses. Les rencontres avec les différents professionnels de santé ont été enrichissantes, dans le sens où elles ont pu améliorer mes connaissances de l’obésité ainsi que d’apprécier le rôle de chacun.

61 L’objectif est de déterminer la façon dont la psychomotricité pourrait être intégrée dans la journée de l’HDJ afin de soutenir et accompagner les patients à mieux vivre avec leur corps. Il a été question aussi d’une réflexion autour de l’utilité de certains bilans dans l’orientation de la prise en soin.

En parallèle, la psychomotricité étant peu connue des autres professionnels, il m’a semblé important de pouvoir la présenter, dès mon entrée dans le service. Ajouté à cela, il a été nécessaire d’expliquer le cadre expérimental de cette intervention.

Dans un second temps, il a été question de permettre aux personnes obèses à travers des séances de psychomotricité de ressentir davantage leur corps en favorisant leur conscience corporelle.