• Aucun résultat trouvé

Autres associations et groupe d’auto-support impliqués dans la RdR

B.1 Les acteurs communautaires : de l’accueil à « l’aller-vers »

B.1.2 Autres associations et groupe d’auto-support impliqués dans la RdR

B.1.2.a! L’ENIPSE (Equipe Nationale en Prévention et Santé)

L’ENIPSE, anciennement « Le SNEG » (Syndicat National des Entreprises Gaies) de 1990 à 2013, est une association impliquée dans la prévention auprès du public LGBT. Ses actions de prévention/RdR se déroulent dans différents endroits : les lieux commerciaux LGBT et libertins, les endroits festifs (saunas, bars), les associations LGBT et internet (applications et sites de rencontres). L’association suit une approche préventive (dépistage, outils spécifiques) et médicale (éducation thérapeutique, groupe de parole, formations de professionnels) autour des thématiques des infections virales (VIH/VHC) et autres IST (ENIPSE 2019).

L’ENIPSE est à l’initiative de plusieurs campagnes (« Santé sexuelle gay et friendly » ; « santé sexuelle libertins » ; « toxicomanie » ; « homophobie ») au niveau national. Dans le contexte d’émergence de la pratique du chemsex/slam, l’association a réalisé une campagne sur les risques liés au chemsex en 2017 (ENIPSE 2017) ;!(Image 6).

!

! ::!

B.1.2.b! Le Kiosque Info Sida/Checkpoint-Paris

Le Kiosque Info Sida est une association de prévention de lutte contre le VIH/Sida et autres IST, crée en 1992. Depuis plus de 20 ans, l’association développe ses axes d’intervention et notamment, en 2005, celui de « Prévention de proximité LGBT ».

Plusieurs modes d’action - interventions dans les lieux festifs et commerciaux LGBT ; communication et travail avec les réseaux d’associations LGBT ; intervention sur des évènements LGBT - définissent ce pôle dans un but de prévention des comportements à risques. Dans ce contexte, Le Kiosque a ouvert des consultations « de santé sexuelle communautaire complète » (sexologie, addictologie, psychologie, PrEP) dans une structure parisienne appelée le Checkpoint-Paris, reliée au CeGGID des hôpitaux Saint-Louis-Lariboisière et Fernand Widal (Le kiosque s. d.).

B.1.2.c! ASUD

Les groupes d’auto-support comme ASUD sont formés par des « personnes volontaires issues de la même catégorie sociale, des « pairs » » qui suivent une démarche d’entraide et d’auto-

Image 6 : Affiche de campagne sur les risques liés au chemsex réalisée par

l’ENIPSE en France, 2017. Source : ENIPSE

!

! :E!

organisation afin de « satisfaire des besoins communs, surmonter un handicap, résoudre un problème social auquel le groupe est confronté dans son ensemble » (Toufik 1997).

ASUD a été créé en 1992 à l’initiative d’usagers et ex-usagers de drogues. Ce groupe opère dans le champ de la RdR avec pour objectif de « changer l’image des usagers de drogues dans la société et à leurs propres yeux. Changer la loi qui pénalise l’usage simple et privé des adultes. Transformer les « toxicos » en citoyens comme les autres, bénéficiaires de droits et de devoirs » (ASUD s. d.).

La diffusion d’un journal aux thématiques variées en lien avec la drogue, depuis 1993, constitue une ressource pour les consommateurs. Depuis 2016, plusieurs numéros sont consacrés au slam. Le numéro 59 propose plusieurs pages écrites par un médecin psychiatre sur le « slam et chemsex » ainsi qu’un dossier sur l’analyse de produits. Celui de mai 2018 (n°61) consacre un article sur la pratique du slam « Le slam, une érotique de l’injection ».

Suite à l’émergence des NPS, ASUD a créé une plateforme d’informations sur les NPS disponible en ligne. Deux rubriques « Slam et chemsex » et « NPS et RDR » sont accessibles sur cette plateforme.

A l’égal des associations spécialisées dans la santé sexuelle, le groupe d’Auto-support tourné vers l’usage de drogues représente une source d’informations de RdR (injections, produits consommés) pour les slamers selon une démarche d’échange de pairs à pairs.

Outre ces associations qui ont su développer des offres spécifiques, bien que limitées à certaines régions, d’autres associations existent et peuvent constituer des ressources pour le public slamer. Citons par exemple, Fédération LGBT ; l’association Médecine gayfriendly5: ; l’association Psygay5E ou encore Actions Traitements86.

B.1.2.d! Médecins du Monde (MDM)

Crée en 1980, MDM est un mouvement international indépendant qui développe une multitude de projets en France et à l’étranger auprès de populations variées. La RdR fait partie intégrante de ses cinq axes d’intervention. MDM a mis en place plusieurs dispositifs en lien avec les drogues, notamment les PES fin des années 80, le programme d’éducation aux risques liés à l’injection (ERLI) en 2009 (Debrus 2013) et le programme XBT (XénoBioTropes) d’analyse

!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! 38http://www.medecin-gay-friendly.fr 39http://www.psygay.com

!

! E6!

de drogues dans les années 2000 (Médecins du Monde 2012) ; (cf. paragraphes C.2.2.b et C.2.2.c).

B.1.3! Internet ou « l’Outreach 2.0 »

Internet est un outil essentiel de RdR dans le slam. En effet, la liberté et l’anonymat qu’offre le web facilite les échanges entre pratiquants. Il constitue un espace d’échange entre « pairs ». Les slamers, par crainte d’être jugés pour des pratiques dont ils ont parfois honte et habitués des réseaux sociaux, semblent préférer les plateformes anonymes pour dialoguer. Il existe des forums, tels que PsychoActif, dédiés aux discussions et échanges d’expériences (« Trip report ») autour de thématiques diverses (Image 7).

Image 7 : Exemple de sujets de discussions autour du slam sur un forum Source : Psychoactif

Selon le même principe, le groupe Facebook « Infos Chemsex (by AIDES) » permet à la fois l’échange entre pratiquants sur des problématiques rencontrées auxquelles des intervenants associatifs formés peuvent aussi répondre, et la diffusion d’informations et de conseils de RdR liés aux pratiques chemsex/slam.

La nécessité de développer des actions de RdR « d’aller vers » virtuel sur les sites et application de rencontre gays apparait comme évidente puisque ceux-ci constituent « le premier lieu de

!

! E"!

rencontre des HSH ». Sidaction a construit un guide pratique à destination d’acteurs désirant développer « l’outreach » sur internet afin de cibler un maximum d’individus. Les intervenants, après un diagnostic de la population visée et des offres existantes (forums, applications), peuvent développer une démarche d’actions « globales » sur des thèmes variés qui vont au-delà de la santé, en utilisant un langage adapté, basée sur le principe de non-jugement (Fournier 2016).

L’approche communautaire est essentielle dans un contexte où la peur du jugement et de la discrimination vis-à-vis des pratiques est très présente. Ainsi, elle vise à rétablir un lien entre pairs et acteurs communautaires afin d’éviter l’isolement social (F. Bladou 2017).

B.2! Les acteurs médico-sociaux : vers un décloisonnement des