5. É TUDES COMPARATIVES DES DIFFÉRENTES MICROSTRUCTURES D ’ ADAPTATION
5.6. Études comparatives des différentes architectures de gestion des cellules Tandem
5.6.3. Association Parallèle
Énergie Transmise (Wh) η Conv. (%) η Total (%) Asso. Série (Vbat=24V) 6.45 (estimée) 6.08 94.26 5.874 96.6 91 µBoost 6.55 6.4857 99 5.82 89.7 88.8 µBuck 3.769 3.642 96.6 2.137 58.7 56.7 Discrétisation (Vbat=6V) 10.32 10.127 98.12 7.955 78.55 77
Ces premiers essais sont loin d’être optimums et pourraient certes être critiquables car
d’un côté, nous avons simulé un GPV tandem avec deux types de GPV distincts sans être sûrs
que des GPV réels de type tandem ne présentent pas une meilleure optimisation en courant.
D’un autre côté, les micro-convertisseurs pourraient largement être améliorés dans une
version industrielle sans trop de problèmes. Ces essais doivent plutôt être considérés comme
une démonstration des pertes possibles liées à l’architecture tandem ou plus généralement,
pour une association série classique, lorsque l’un des panneaux se retrouve avec des
caractéristiques électriques différentes par rapport aux autres. Cette configuration peut arriver
lors d’ombrage ou lors d’une détérioration des caractéristiques d’un des panneaux ou bien
même lorsque les technologies ne sont pas appareillées. Si ce problème persiste dans le temps,
les pertes liées à ce dysfonctionnement se répercutent donc sur l’ensemble du système
provoquant des pertes comme nous avons pu le constater disproportionnées. Dans ce cas de
figure, la gestion distribuée trouve une place de choix en optimisant le transfert de puissances,
quelles que soient les conditions de fonctionnement des générateurs photovoltaïques ainsi que
leur état de vieillissement.
5.6.3. Association Parallèle.
Le type d’association que nous avons ensuite étudié et décrit dans cette partie
correspond à une architecture parallèle illustrée en Figure 5-26. Pour ce concept, deux diodes
anti-retour sont nécessaires afin d’éviter que le GPV le plus fort débite un courant dans le
GPV le plus faible et crée un point chaud. En complément de cette architecture et afin de
poursuivre l’étude de l’utilité d’une gestion distribuée, nous avons mené des tests comparatifs
dans les mêmes conditions de fonctionnement avec pour la gestion dissociée des deux
panneaux, les étages d’adaptation développés dans le paragraphe précédent.
(a) (b)
Figure 5-26. Schémas de principe des mesures comparatives (a) architecture Tandem à
électrodes intermédiaires permettant une association électrique parallèle sous connexion
directe avec une charge et (b) architecture entièrement distribuée.
Les caractéristiques électriques réelles I(V) et P(V) de l’association parallèle de ces
deux différents panneaux solaires sont consignées en Figure 5-27-a et b. Ces résultats nous
permettent de visualiser le comportement électrique de cette association. La première chose
qui nous apparaît, comme nous l’avions simulé en chapitre3, est la présence de deux pics de
puissance distincts, un à 1.6W pour une tension panneau de 7V et l’autre à 0.8W pour une
tension de 15V. Cette anomalie liée à la divergence des caractéristiques électriques des
panneaux pourrait rendre beaucoup plus complexe la recherche du point de puissance
maximum si la gestion devait se faire par un étage d’adaptation. Pour nos tests
expérimentaux, nous avons donc choisi d’éviter ces problèmes de gestion et de comparer
simplement cette architecture parallèle connectée directement à une charge dont la tension est
proche du premier pic de puissance par rapport à une architecture distribuée. Nous utilisons
donc une charge de type batterie de 6V nominal pour l’architecture parallèle.
(a) (b)
Figure 5-27. Caractéristiques (a) I(V) et (b) P(V) d’une association parallèle de deux GPV de
caractéristiques distinctes.
Pour la gestion distribuée, nous utiliserons la même configuration avec une batterie de
6Volt comme charge de sortie. Le Tableau 5-4 nous présente un récapitulatif du bilan
énergétique ainsi que les rendements associés à la chaîne de conversion photovoltaïque pour
les différentes architectures de gestion décrites dans ce paragraphe. Ces mesures ont été
réalisées sur deux jours distincts pour deux tensions de batterie différentes. Le premier jour
correspond à une connexion sur une batterie de 6V. On peut remarquer que le rendement total
de la chaîne de conversion directe par diode présente une valeur bien supérieure à la gestion
distribuée avec plus de 6% de bénéfices. Cependant, le rendement η
MPPTde cette dernière
revendique un taux moyen de 98.66% sur une journée de fonctionnement contre 90.24% pour
Output MPPT DC DC DC MPPT DC DC 28/300/100TD 14/150/300TD 14/150/300TD 28/300/100TD Boost Buck
la diode. On peut en conclure que la gestion distribuée exploite beaucoup mieux la production
de l’énergie PV totale par les deux panneaux solaires mais en revanche, le rendement de
conversion de l’architecture répartie est ici un problème. Les bénéfices engendrés par le
meilleur η
MPPTde ce design sont perdus à cause de la faiblesse du η
conv. En observant plus en
détails les rendements de conversion, on peut s’apercevoir que le η
convdu convertisseur buck
est beaucoup trop faible avec seulement 66%. Afin de pouvoir concurrencer la connexion
directe dans cet essai, il aurait fallu que le convertisseur buck présente un rendement de plus
de 84%. Malheureusement, le rendement de notre prototype abaisseur de tension n’est pas
assez performant. Ces essais comparatifs nous ont permis de montrer qu’il ne suffit pas
d’avoir des étages avec de bonnes commandes MPPT mais que la qualité des étages de
conversion était également importante pour que les bénéfices d’une architecture distribuée
soient effectifs.
L’autre essai comparatif a été réalisé la deuxième journée dans les mêmes
configurations électriques que le relevé précédent mais en ayant changé la tension nominale
de la batterie. Pour rappel, précédemment, la valeur de la tension de la batterie avait été
choisie de telle manière qu’elle coïncide avec la tension optimale au PPM de l’ensemble
photovoltaïque formé par l’association parallèle de deux modules.
Figure 5-28. Courbes de puissance en sortie de GPV pour une association tandem parallèle et
une architecture distribuée sur une journée de fonctionnement.
Pour ce nouvel essai, nous avons délibérément choisi une tension légèrement plus
importante afin de montrer l’influence de la charge sur les chaînes de conversion
photovoltaïque. Les rendements globaux des chaînes de conversion montrent que, dans cette
configuration, l’architecture distribuée s’avère être la plus performante avec un rendement de
76.5% contre 68.5 pour la connexion directe. Malgré un rendement de conversion faible, la
discrétisation de la gestion de puissance est la plus appropriée dans ce cas grâce au gain de
production généré par le rendement MPPT. En Figure 5-28 on peut observer les puissances
transmises par les GPV de chaque architecture. La gestion distribuée a donc prouvé qu’elle
pouvait être une architecture intéressante et enrichissante dès lors que les caractéristiques
électriques de la charge diffèrent des caractéristiques optimales des panneaux solaires.
Tableau 5-4. Bilans d’énergie et rendements associés d’une chaîne de conversion
photovoltaïque distribuée et d’une association parallèle tandem sous connexion directe.
Énergie Maximale (Wh) Énergie Produite (Wh) η MPPT (%) Énergie Transmise (Wh) η Conv. (%) η Total (%) 27-08-08 Asso. Parallèle (Vbat=6V) (Estimée) 12.145 10.96 90.24 10.5 95.8 86.45 µBoost 7.621 7.57 99.32 6.783 89.6 89 µBuck 4.375 4.269 97.58 2.8437 66.6 65 Discrétisation (Vbat=6V) 12 11.839 98.66 9.626 81.3 80.21 01-09-08 Ass. Parallèle (Vbat=8V) (Estimée) 10.81 7.619 70.48 7.4058 97.2 68.5 µBoost 6.771 6.627 97.88 5.855 88.35 86.4 µBuck 4.176 4.031 96.52 2.499 62 59.8 Discrétisation (Vbat=8V) 10.94 10.66 97.44 8.354 78.36 76.36
En Figure 5-29, nous avons superposé le rendement η
MPPTmoyen de l’architecture de
gestion distribuée avec celui de la connexion directe pendant les deux journées de
fonctionnement afin d’obtenir une meilleure visualisation des résultats expérimentaux en
terme de qualité d’adaptation. De ces courbes, nous pouvons conclure que le η
MPPTdu système
de gestion distribuée est toujours supérieur au η
MPPTdu système d’exploitation direct via des
diodes anti-retours.
Figure 5-29. Comparaison des rendements η
MPPTd’une connexion directe et d’une
architecture distribuée pour des panneaux tandem parallèles.
DiscrétisationAsso. Parallèle Discrétisation