• Aucun résultat trouvé

La Semhach emploie une quinzaine de personnes et a un chiffre d’affaires d’environ 15 millions d’Euros, provenant d’un tiers de la vente d’électricité et de deux tiers de la vente de chaleur (M.

Andres, communication personnelle). Elle développe et entretien le réseau et verse une redevance au syndicat intercommunal pour la géothermie. Ce dernier s’autofinance grâce à la redevance et finance le développement du réseau en contractant les emprunts nécessaires pour les investissements.

Investissements et subventions

Les anciens investissements depuis le début du réseau en 1984 jusqu’en 2013 représentent environ 50 à 60 millions d’euros, entièrement remboursés avant 2013 (M. Andres, communication personnelle).

Le fonds de garantie géothermie pour les aquifères profonds (fonds SAF-Environnement ; voir sous http://www.developpement-durable.gouv.fr/Le-fonds-de-garantie-geothermie.html) n’a pas été utilisé dans cette première étape.

Les nouveaux investissements pour le développement du réseau entre 2013 et 2033 devraient se monter à environ 44 millions d’Euros, répartis comme suit (Sermet, 2013) :

Figure 18: investissements prévus par la Semhach ces 20 prochaines années en milliers d’Euros (inspiré de Sermet, 2013)

Environ la moitié des investissements correspondent au développement du réseau10 tandis que le nouveau forage de Villejuif représente 22% des investissements (env. 10 millions d’euros). Les nouvelles installations de production de chaleur (centrale géothermique, PAC, gaz) et le renouvellement prévu des cogénérations correspondent à près de 12 millions d’Euros.

10 Avec un coût unitaire de l’ordre de 1'000 Euros/m

A noter que ces investissements ne tiennent pas compte des gros entretiens et renouvellements prévus dans le cadre de la gestion du réseau actuel11, estimés à environ 23 millions d’Euros sur les 20 prochaines années (Sermet, 2013).

Grâce au fonds chaleur français, un taux de subventionnement d’environ 40% est prévu (soit 15 millions), réparti entre 7 millions pour la géothermie et 8 millions pour les extensions de réseaux (Sermet, 2013). Le solde de 29 millions d’Euros devrait être à moitié autofinancé et à moitié emprunté par le syndicat intercommunal.

On voit ici l’importance du fonds chaleur français qui permet de financer les investissements dans le renouvelable et/ou dans les réseaux avec une majorité d’EnR&R et ainsi permet à des projets capitalistiques d’être réalisés.

Relevons que la Semhach prend en charge les frais de branchement des nouveaux clients en comptant un amortissement sur 15 ans. Les frais d’investissements pour une sous-station sont en moyenne de 50 à 60 kEuros par SST ou 100 Euros/kW (Sermet, 2013).

Par rapport à ce qui est donné dans la Figure 18, le rechemisage qui a été fait à Chevilly-Larue et à L’Haÿ-les-Roses a coûté plus cher que prévu (environ 1.7 millions Euros par doublet – M. Andres, communication personnelle) mais reste nettement moins cher qu’un nouveau forage, dont le coût est estimé à environ 10 millions d’Euros.

Tarification

En France, une méthodologie standard a été mise en place pour la tarification des réseaux thermiques et sépare de manière explicite les charges variables R1 des charges fixes R2 (CEREMA, 2012) :

« Part variable R1 : Ce terme couvre l’achat de combustible. Il résulte du produit de la consommation de l’abonné par le prix de la chaleur (€/MWh). Il est fonction de la consommation mais dépend également du prix des combustibles utilisés et du rendement du réseau. Dans le cas d’un réseau avec un mix diversifié, pour calculer ce terme, on multiplie la consommation par la moyenne des coûts de chaque combustible, pondérée par leur part dans le mix énergétique.

Part fixe (ou abonnement) R2 : La nature capitalistique d’un réseau de chaleur a pour effet une part plus forte de l’abonnement, par rapport aux autres solutions de chauffage. Il peut parfois atteindre 70% du prix de la chaleur. En général, R2 est la somme des termes suivants multiplié par la puissance souscrite ou la surface du logement:

R21 : charges d’électricité pour assurer la production et la distribution de la chaleur

R22 : charges de conduite et petit entretien des installations

R23 : charges de gros entretien et de renouvellement des installations

R24 : charges de financement (remboursement de l’emprunt) de la création et l’installation initiale du réseau de chaleur »

Dans le cas de la Semhach, la tarification proposée dans les contrats a été simplifiée en trois composantes distinctes (plutôt que cinq) :

11 Charges R23 tel que défini dans la tarification française – voir partie Tarification ci-après.

 R1 : coût variable de la chaleur annuelle en Euros/MWh, dépendant du taux de couverture des différentes énergies (géothermie, cogénération et gaz) et de leurs coûts unitaires.

 R2 : coût fixe en Euros/kW des charges de personnel, de la gestion, de l’entretien et de la conduite des installations du réseau ainsi que de la consommation d’eau de ville, (correspond aux termes R21 et R22 ci-dessus).

 R3 : coût fixe en Euros/kW liés aux investissements dans le réseau et les nouvelles SST ainsi que les renouvellements d’installations prévus (correspond aux termes R23 et R24 ci-dessus).

Les trois termes contiennent une formule de révision tarifaire selon différents indices (électricité, gaz, production métallurgique, coût du travail, etc…). En général, les parts R1, R2 et R3 sont à peu près équivalentes pour les nouveaux abonnés et la somme atteint environ 6 cts Euros/kWh toutes taxes comprises (TTC). Les anciens abonnés (avant 2008) bénéficient d’un tarif plus avantageux d’environ 4.5 cts Euros/kWh TTC. En effet, après 15 ans de contrat, le terme R3 diminue de près de 60% pour l’abonné car les investissements pour le raccordement et les SST sont amortis (Sermet, 2013).

Le prix moyen aux abonnés est en-dessous de 5 cts Euros/kWh TTC (≈4.5 cts Euros/kWh HT) et se situe dans la fourchette basse des réseaux alimentés principalement par de la géothermie (tout à droite sur la Figure 19, graphique en hors taxes - HT) :

Figure 19: prix de vente moyen de la chaleur sur les réseaux français selon l’énergie majoritaire distribuée sur le réseau – enquête 2014 (Euros/MWh HT – AMORCE, 2016)

Le terme R1 est très bas (moins de 2 cts Euros/kWh) en raison des coûts unitaires très bas des installations de productions : moins de 1 cts Euros/kWh pour les centrales géothermiques

(correspondant aux achats de l’électricité de pompage), environ 6 cts Euros/kWh pour les chaufferies gaz et des coûts nuls pour la chaleur issue de la cogénération12.

Le terme R2 est relativement standard étant donné la grande taille du réseau qui permet d’avoir des charges de personnel et de gestion optimisées.

A relever que les éventuels bénéfices de la Semhach sont reversés sous forme d’une redevance au syndicat intercommunal de la géothermie.

Grâce aux prix pratiqués par la Semhach, le succès du réseau est important auprès des clients. La Semhach impose un temps de retour sur investissement maximum de 15 ans pour raccorder les nouveaux clients et se contente de signer des contrats de 5 ans renouvelables (M. Andres, communication personnelle).

Dans les contrats, il n’existe pas de prime spécifique selon la température de retour sur le réseau malgré le système multitubes qui permettrait d’optimiser la valorisation de la géothermie. Cependant, la régulation des SST est suivie de près par le gestionnaire du réseau et permet déjà d’optimiser les niveaux de température.

12 En effet, le tarif de rachat EDF est très favorable (environ 12-13 cts Euros/kWh électrique) et la chaleur valorisée par les CCF devient donc un « déchet » avec des coûts unitaires nuls voir négatifs. Le contrat avec EDF court jusqu’en 2022.

Documents relatifs