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PARTIE 2. ANALYSE SECTORIELLE

3. L E SECTEUR DE LA MUSIQUE

3.1. Aspect technique

Dans son article « Musique et Internet » Gilles Rettel66 introduit le sujet par

la notion de phonogramme : la musique est faite pour être jouée, c’est d’abord une création vivante. A partir de là c’est l’interprétation qui est la création et ce qui la véhicule est un support, que ce soit un disque, une cassette ou un fichier informati- que. «Le phonogramme n’est donc pas un support (…) mais l’interprétation fixée

sur un support ». La chaîne de fabrication se réduit à l’enregistrement, au mixage

et au montage.

Au bout de cette chaîne nous avons le phonogramme à graver sur plusieurs supports possibles ; CD, DVD, cassettes, disques dans certains cas. Mais aussi fi- chiers informatiques. Le phonogramme est la représentation fidèle de la perfor- mance artistique.

Le son est directement enregistré sur un magnétophone numérique par un ingénieur du son, chaque instrument étant enregistré sur une bande différente à

partir de microphones numériques. Il est ensuite mixé sur une table de console : c’est sur la console souvent assistée d’un ordinateur que les sons sont filtrés, corrigés, mélangés pour reproduire la réalité de la performance.

La seconde étape consiste à monter le phonogramme, c’est à dire supprimer les morceaux mal joués, choisir les meilleurs passages, les coller ensemble. En cas de musique analogique, le monteur travaille avec de la colle et des ciseaux. Sur l’ordinateur le montage se fait à partir d’une copie mère et de la technique du co- pier-coller, qui permet de travailler sur des copies de l’original sans détruire celui- ci.

Le monteur travaille avec un ingénieur du son et un directeur artistique. C’est quand le montage est achevé que l’on obtient le phonogramme. On peut alors le « mastériser », le préparer pour la gravure, le formater pour le laser.

Au niveau de la fabrication pour Internet ou pour toute édition électronique, l’étape fabrication s’arrête à ce phonogramme encodé sur fichier informatique.

Les métiers de la fabrication peuvent être réduits à ceux cités plus haut (preneur de son, mixeur, monteur). S’y ajoute au niveau de l’édition, le producteur qui a l’initiative de la réalisation de l’enregistrement, avec engagement des inter- prètes, contrats avec eux, engagement des techniciens du son. Il est le propriétaire du master.

Une autre fonction est celle de l’éditeur graphique qui est l’intermédiaire entre le créateur et le producteur, il fait graver le disque, conçoit la pochette, pro- gramme la commercialisation et la promotion de l’œuvre.

Il travaille avec des spécialistes ; maquettiste, photograveur, imprimeur. L’ordinateur peut servir de magnétophone avec une carte d’enregistrement numé- rique, de console de mixage grâce à des logiciels, et d’outil d’édition et de promo- tion des phonogrammes enregistrés sur fichiers.

Une seule personne peut, techniquement, regrouper toutes les phases de fa- brication, l’ordinateur pouvant à la fois se substituer au magnétophone et à la console de mixage. « L’ordinateur peut également se transformer en enregistreur numé- rique équipé d’une carte d’acquisition sonore ou multipiste. Il peut emmagasiner sur ses disques durs (…) le flux d’informations qui résultent de la numérisation des données de la prise de son. »67

Ce qui permet à un artiste de fabriquer lui-même son phonogramme à partir de l’enregistrement de son œuvre et de le traiter en fichier afin de l’écouter sur l’ordinateur ou même de l’enregistrer sur des supports informatiques, comme le baladeur MP3.

Il a toute une batterie de logiciels pour illustrer, présenter son œuvre. La fa- brication d’un site facilitée par des fournisseurs sur Internet et l’utilisation de scanners par exemple pour l’introduction d’images.

Les logiciels peuvent aussi fournir du matériel à travailler (musiques pré- enregistrée et achetée sur des sites musicaux (ex Vitaminic).

Sur Internet le phonogramme va devoir passer par une technologie particu- lière, celle des télécommunications ; plus spécifiquement le phonogramme doit être traité afin d’être transmis par les réseaux d’Internet. La musique doit être trai- tée par des logiciels appelés encodeurs qui la transforment en fichiers assez com- pressés pour passer dans les réseaux téléphoniques et ensuite être décryptée par d’autres logiciels, les players, qui permettent de l’écouter.

Les logiciels encodeurs sont Real Audio et WMA (Windows Media Audio). Ceux qui « décodent » sont les logiciels MP3, MP3 pro et ORBIS. Ces logiciels, à l’instar de Acrobat Reader, sont téléchargeables gratuitement sur simple accepta- tion de la licence. Les phonogrammes ainsi traités peuvent circuler et être stockés sur les disques durs.

Les logiciels MP3 ont donné naissance à un nouvel outil d’écoute du pho- nogramme, le baladeur MP3. Il apparaît que l’édition musicale trouve ses outils de fabrication en ligne, faisant déjà partie de l’outil qui sert à l’écouter.

Par ailleurs l’écoute peut se faire soit sur l’ordinateur, soit sur le baladeur MP3, par streaming ou sampling, le streaming étant une écoute à la demande, sou- vent des extraits pour décider ou pas de l’achat, le sampling étant plutôt une musi- que écoutée comme à la radio, mais qui peut-être choisie (le genre de musique que l’on aime). Nous verrons plus en détail le genre d’offre des sites musicaux.

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