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En bref

Système politique  : Monarchie absolue (roi  Salmane ben Abdelaziz Al Saoud ; prince héritier Mohammed ben Salmane)

Population : 34 millions d’habitants (dont 21 millions de Saoudiens) / 8e rang des pays ANMO Âge médian : 30 ans

PIB : 792 milliards de $ / 1er rang des pays ANMO Principales sources de richesse : Pétrole PIB / habitant : 30 000 $ / 5e rang des pays ANMO

Budget de la défense : 48,5 milliards de $ (6 % du PIB) / 1er rang des pays ANMO Effectif total des forces armées : 227 000 / 5e rang des pays ANMO

Répartition des forces armées : Garde nationale (100 000 dont 27 000 de levées tribales), Terre (75 000), Air (20 000), Défense antiaérienne (16 000), Marine (13 500), Forces de missiles balistiques (2 500) Effectif des forces de sécurité intérieure : 25 000

Posture géopolitique

Structures sécuritaires de référence : Conseil de coopération du Golfe (CCG) ; accord bilatéral de défense avec les États-Unis

Partenaires privilégiés : États-Unis, Émirats arabes unis, Chine, Royaume-Uni, France, Pakistan, Bahreïn, Égypte

États dans lesquels les forces armées saoudiennes disposent de bases : Yémen États dans lesquels les forces armées saoudiennes sont en opération  : Yémen

États avec lesquels l’Arabie saoudite connaît de fortes tensions : Iran, Liban, Syrie, Irak États avec lesquels les relations paraissent en cours d’apaisement : Oman, Qatar, Turquie

• Garantir la pérennité de la monarchie absolue et la mainmise de la branche actuelle de la famille royale sur le pouvoir ; acheter, neutraliser ou éradiquer les opposants au régime tout en promouvant des actions perçues comme réformistes et modernistes pour regagner le soutien de la jeunesse et des Occidentaux, notamment celui des États-Unis.

• Tenir à distance l’Iran tout en trouvant un compromis avec Téhéran pour éviter une confrontation militaire (catastrophique pour l’Arabie saoudite), pour favoriser une sortie de crise au Yémen et pour définir des zones d’influence réciproque dans la région.

• Mettre un terme à la guerre au Yémen dans laquelle l’Arabie saoudite s’est enlisée depuis 2015 en trouvant une porte de sortie honorable pour Riyad.

• Éviter l’intrusion et l’enracinement de groupes armés djihadistes en provenance d’Irak, du Levant (Syrie, Jordanie, Égypte), du Soudan et du Yémen susceptibles de menacer les lieux saints tout comme la stabilité de la monarchie sunnite gardienne des deux Saintes Mosquées.

• S’affirmer comme le leader arabe naturel de la péninsule Arabique tout en contribuant à la sécurisation des trois points de passage obligés : détroit de Bab el-Mandeb, détroit d’Ormuz et canal de Suez ; maintenir de bonnes relations avec l’Égypte qui pourrait jouer un rôle clé pour la survie du régime saoudien si celui-ci venait à être menacé.

Objectifs stratégiques

La motivation, l’aptitude au combat et la résilience des unités de la Garde nationale peuvent être créditées d’une étoile supplémentaire.

Motivation  Aptitude au combat

Résilience Équipement

Doctrine d’emploi

Capacités des forces armées

États-Unis : Un millier de conseillers militaires et personnels techniques ; les États-Unis ont retiré en septembre 2021 les 3 batteries de missiles antimissiles THAAD et Patriot PAC-3 qui avaient été déployées sur place en 2019.

EAU : 12 chasseurs F-16 block-60 dans le cadre de l’opération Restoring Hope au Yémen.

Koweït : 4 chasseurs F-18A dans le cadre de l’opération Restoring Hope au Yémen.

Jordanie : 6 chasseurs F-16C dans le cadre de l’opération Restoring Hope au Yémen.

Bahreïn : 6 chasseurs F-16C dans le cadre de l’opération Restoring Hope au Yémen ; détachement d’artillerie et de forces spéciales.

Égypte : 6 chasseurs F-16C dans le cadre de l’opération Restoring Hope au Yémen ; détachement de forces spéciale.

Grèce : 1 batterie de missiles antimissiles Patriot-PAC2.

Royaume-Uni : Conseillers militaires.

France : Conseillers militaires.

Présences militaires étrangères sur le territoire :

À l’invitation du pouvoir en place 

Capacités de surveillance lointaine et de renseignement stratégique

• Drones MALE Wing Loong I et CH-4 Rainbow (chinois)

• 5 avions E-3A AWACS et 2 Saab Erieye de détection lointaine

• 2 avions RE-3 d’écoute électromagnétique

• Renseignements transmis par les États-Unis et les Émirats arabes unis

DOMAINE DE L’INVISIBLE

CARACTÉRISTIQUES ET CAPACITÉS DES FORCES ARMÉES

Plus gros budget militaire de la zone Afrique du Nord &

Moyen-Orient.

Aviation puissante dotée de nombreux ravitailleurs et chasseurs de 1er rang.

Capacité théorique élevée de frappes dans la profondeur (missiles balistiques, chasseurs bombardiers, drones armés).

Profondeur stratégique  ; zones à défendre en nombre limité (capitale, lieux saints, Petroline, gisements pétroliers, installations aéroportuaires).

Capacité d’action clandestine.

Forte expérience opérationnelle des forces spéciales.

ATOUTS

Fatigue de guerre engendrée par six années d’opérations peu fructueuses au Yémen, faisant perdre à l’Arabie saoudite de nombreux soutiens internationaux, dont celui des États-Unis.

Incapacité à protéger efficacement la population et les sites stratégiques visés par les frappes de drones et de missiles hostiles.

Concurrence de l’Armée régulière dotée des matériels les plus puissants (chars, blindés, artillerie) mais vieillissants, et de la Garde nationale dotée des combattants les plus loyaux et des armements les plus récents.

Entraînement insuffisant ; verticalité totale du pouvoir n’incitant pas à la prise d’initiative et au développement de capacités interarmées de planification et de conduite des opérations.

Maintien en condition opérationnelle très préoccupant ; les deux-tiers au moins des matériels, immobilisés dans de vastes dépôts, ne seraient plus opérationnels.

Recours massif à de nombreux contractuels, pilotes et techniciens étrangers à la motivation très incertaine.

VULNÉRABILITÉS

Actions potentiellement non-attribuables

• Capacité de frappes de drones Wing Loong I et CH-4 Rainbow

• Forces spéciales capables d’action clandestine, notamment dans le golfe Persique et en mer Rouge 

• Action par milices sunnites interposées au Yémen, en Irak et en Iran

DOMAINE DU VISIBLE

Forces terrestres : Armée régulière

• 14 brigades  : 5 blindées, 6  mécanisées, 1 aéromobile, 1 de la Garde, 1 de forces spéciales

• 1 régiment de la Garde royale

• 800 chars : 450 M-1A2S Abrams (1er rang), 350 M-60A3 (2e rang)

• 3 000 autres blindés (M-2 Bradley, M-113) + 1 500 Humvee

• 330 tubes d’artillerie de 155 mm (M-109, AUF-1, PLZ-45, M-114, M-198) et 200 lance-roquettes multiples (M-270, Astros-II, TOS-1) Garde nationale

• 15 brigades : 5 mécanisées, 5 d’infanterie (garde des lieux saints et des sites stratégiques), 3  d’intervention rapide, 2 de forces spéciales

• 1 800 véhicules blindés (LAV-I/II/III, LAV-25, LAV 6.0)

• 190 tubes d’artillerie de 155 mm dont 136 canons automoteurs CAESAR

• 340 avions de combat : 140 F-15ES et 70 Typhoon (1er rang), 70 F-15C/D et 60 Tornado (2e rang)

• 45 hélicoptères d’attaque AH-64 Apache (rattachés à l’Armée régulière et à la Garde nationale)

• Drones Wing Loong I et CH-4 Rainbow Forces navales :

• 6 frégates : 3 FLF La Fayette , 3 F-2000 (toutes de 2e rang)

• 4 corvettes

• 9 patrouilleurs lance-missiles

• 20 hélicoptères (5 Dauphin, 15 Panther) de lutte ASM et de surveillance maritime

Missiles antinavires :

Harpoon Block-1B/2 et Exocet MM-40 Block-2 Projection de forces : (prise de gage)

• 6 avions A-330 MRTT de transport stratégique

• 30 avions de transport C-130

• 110 hélicoptères  de transport  : 90 Black Hawk, 10  Cougar, 10 Super Puma

• 1 brigade aéromobile et 6 bataillons de commandos

Systèmes antimissiles et antiaériens : Patriot PAC-2/3

Intercepteurs : F-15C/D et Typhoon armés de missiles Air-Air AIM-9X et AMRAAM

DÉNI D’ACCÈS (A2/AD)

• 44 systèmes antimissiles THAAD (en attente de livraison)

Principales livraisons attendues de matériel militaire

Frappes dans la profondeur : (+ 200 km)

• Une soixantaine de véhicules lanceurs de missiles balistiques DF-3 (portée de 4 000 km) et DF-21 (portée de 1 700 km)

• 190 chasseurs bombardiers : 140 F-15ES et 50 Tornado IDS 

• 10 chasseurs Tornado spécialisés dans l’attaque de systèmes antiaériens

• 20 avions ravitailleurs en vol (6 A-330M RTT, 7 Boeing KE-3, 7 KC-130

• Drones Wing Loong I & CH-4 Rainbow Missiles de croisière :

• Storm Shadow (portée de 400 km)

Synthèse

Enlisée dans le conflit yéménite depuis 2015, l’Arabie saoudite a enchaîné les erreurs (blocus du Qatar, assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en Turquie, confrontation indirecte avec l’Iran, fragilisation du Liban, atteinte possible à la souveraineté de la Jordanie, soutien sans nuance à Donald Trump tout en refusant les accords d’Abraham) qui l’ont marginalisé et qui expliquent le désengagement partiel de la protection américaine à son égard. Tout semble indiquer une vision stratégique limitée à la péninsule Arabique et au golfe Persique, là où ses voisins émiriens acquis à la mondialisation et ses rivaux turcs et iraniens ont développé une vision globale s’étendant très au-delà du seul Moyen-Orient. Comme de nombreux États du Moyen-Orient, l’Arabie saoudite se retrouve en outre prisonnière de la rivalité stratégique entre les États-Unis et la Chine dont elle dépend pour des raisons différentes : protection d’un côté, développement économique de l’autre.

Gardienne des lieux saints de La Mecque et Médine, l’Arabie saoudite cherche donc à sortir de son isolement, à dissuader l’Iran de pousser trop loin son avantage positionnel mais aussi à empêcher l’enracinement de groupes armés djihadistes sur son territoire. Son Armée régulière vise donc à remplir la première mission tandis que la Garde nationale, assurance ultime de la famille royale, contrôlée par des affidés du prince héritier, remplit la seconde en se tenant prête à intervenir contre toute unité régulière ou irrégulière qui chercherait à renverser le régime.

Bien qu’équipées de manière impressionnante sur le papier, les forces saoudiennes restent structurellement faibles ; elles se sont révélées incapables d’intercepter les frappes iraniennes ayant visé leurs installations pétrolières en 2019, de même qu’elles n’ont pas pu venir à bout de la résistance houthie au Yémen. Il est très peu probable qu’elles soient en mesure de défier l’Iran en cas d’escalade des tensions.

YÉMEN

En bref

Système politique : Régime présidentiel (Abdrabbo Mansour Hadi) / Guerre civile Population : 30 millions d’habitants / 7e rang des pays ANMO

Âge médian : 20 ans

PIB : 22 milliards de $ / 19e rang des pays ANMO

Principales sources de richesse : Pétrole, gaz naturel, agriculture, pêche PIB / habitant : 775 $ / 20e rang des pays ANMO

Posture géopolitique

Structures sécuritaires de référence : Aucune Partenaires privilégiés :

Pour le gouvernement : Arabie saoudite, États arabes de la coalition Restoring Hope (Bahreïn, EAU, Koweït, Jordanie, Égypte, Soudan) et Oman (neutre)

Pour les Houthis : Iran, Hezbollah libanais, Syrie, Corée du Nord

Pour les séparatistes du Conseil de transition du sud : Émirats arabes unis, Érythrée, Somaliland, Russie États dans lesquels les forces armées yéménites disposent de bases : Aucun

États dans lesquels les forces armées yéménites sont en opération : Aucun excepté le Yémen États avec lesquels le Yémen connaît de fortes tensions : Iran, Syrie, Érythrée, Corée du Nord

• Mettre un terme à la guerre civile qui ravage le pays depuis 2014 ; trouver un compromis inclusif avec les Houthis, l’Alliance des tribus et le Conseil de transition du sud, sans doute via une nouvelle constitution fédérale et une clé de répartition des revenus liés aux hydrocarbures ; négocier une sortie de conflit honorable avec l’Iran qui soutient fermement les Houthis.

• Préserver l’unité du Yémen pour éviter que celui-ci ne soit une fois de plus divisé en deux États distincts (Nord et Sud) ; s’entendre avec Aden, les Émirats arabes unis et les acteurs régionaux qui soutiennent en sous-main la scission du Yémen.

• Chasser ou neutraliser les groupes armés djihadistes qui contrôlent une portion stratégique du Yémen.

• Faire cesser la catastrophe humanitaire qui affecte le Yémen depuis le début de la guerre civile ; relancer l’économie et attirer des investisseurs étrangers.

Objectifs stratégiques

Arabie saoudite : 5 000 militaires ; 2 brigades blindées et 1 brigade mécanisée ; forces spéciales ; détachement d’hélicoptères de combat AH-64 Apache ; batteries de missiles antimissiles Patriot PAC-2/3.

Soudan : 650 militaires ; 1 bataillon mécanisé équipé de chars T-72 et de blindés BTR-70M et Kobra-2.

Iran : Nombreux conseillers militaires, notamment dans le domaine des drones et des missiles balistiques.

Milices chiites : Plusieurs centaines de miliciens en provenance d’Afghanistan, du Pakistan, de Syrie, du Liban et d’Irak.

Émirats arabes unis : Conseillers militaires ; base et garnison émirienne dans l’île de Socotra.

Présences militaires étrangères sur le territoire :

À l’invitation du pouvoir en place 

À la demande des Houthis :

À la demande des séparatistes du Conseil de transition du sud :