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Selon le résumé élaboré par Pierre Fernandez sur le processus de la conception architecturale et de la modélisation initiée par H.A.Simon et synthétisé par Michel Conan, on distingue les approches scientifiques qui cherchent à modéliser le processus, les approches

artistiques qui mettent en avant la notion de référence dans des procédures utilisées dans la

conception. La dernière, l’approche législative, la loi MOP, proposée pour réguler les marchés publics de la construction.

1.7.1. LES APPROCHES SCIENTIFIQUES

Le rapprochement du processus de conception à un processus de résolution de problème a été l’élément de groupement des premières approches de modélisation qui ont

évolué par la prise en compte d’étapes intégrant des activités, comme l’intuition ou la conception d’une image. Parmi ces approches nous pouvons citer en exemple :

1.7.1.1. LA PROGRAMMATION ARCHITECTURALE

C’est un travail de programmation associant le concepteur au maitre d’ouvrage. Elle compose de, La programmation, l’élaboration sommaire. Les phases de programmation sont celles qui clarifient l’énoncé du problème. Les d’élaboration sont celles qui décrivent les solutions. L’inconvénient de cette approche est la séparation forte entre les étapes de programmation et d’élaboration qui ne favorise pas le retour en arrière dans la conception.

1.7.1.2. L’ARCHITECTURE CONCEPTUELLE

Elle est basée sur la théorie de l’invention de Henri Poincaré et résumée par J.C.Jones dans sa présentation de la « boite noire », accorde une place à l’intuition préparée par un travail conscient de résolution de problème. Elle propose les étapes suivantes : identification du problème, formulation du problème, formulation des hypothèses, exploration consciente de l’ensemble des informations accumulées, incubation, application de filtre lié à l’esprit, invention et illumination qui réalisent une synthèse inconsciente des deux phases précédentes et enfin la vérification consciente des résultats de l’invention. D’après Conan, cette approche ne permet pas de comprendre tout le travail de mise au point existant dans un projet architectural après la première esquisse : les hésitations, les idées nouvelles, les nouveaux problèmes, le résultat des négociations, des compromis…..etc.

1.7.1.3. LA CONCEPTION PAR APPRENTISSAGE

Elle fait intervenir la culture de l’architecte, sa connaissance du monde ses expériences et la construction d’une image qui joue le rôle de la réponse acceptable (satisficing). Le processus passe par les étapes suivantes : identification du problème,

conception d’une image, présentation de l’image, mise à l’épreuve de l’image, conception. La

présence de l’image dans le processus d’apprentissage est importante, car c’est bien une des représentations essentielles que manipule l’architecte dans une pensée qui lui est assez spécifique : la pensée visuelle. L’image joue le rôle de l’hypothèse que l’architecte souhaite confronter aux contraintes du projet.

Deux types d’informations sont alors présents dans ce processus, celles qui stimulent la génération de l’image et celles qui permettent la mise à l’épreuve et l’étude critique de la proposition. Le processus d’apprentissage est alors à deux niveaux : au niveau de la

conception, par la répétition du cycle liée à la production et à la mise à l’épreuve de la proposition imagée et au niveau de l’accumulation des expériences vécues par l’architecte.

1.7.1.4. L’UTILISATION DES RÉFÉRENCES

La partie créative inscrite dans le processus de conception repose sur une activité artistique constituée de procédures référentielles (Fernandez 2002). Ces procédures utilisent des « références », éléments de connaissance de l’architecte, comme facteurs de différenciation esthétique qui intégreront le concept ou parti du projet.

Une référence architecturale (artistique ou technique) est le résultat d’une interprétation, réalisée par l’architecte, du monde qui l’entoure, L’évocation d’une référence est alors un transfert de connaissance qui peut être activé par cinq formes de procédures (Scaletsky 2003) présentes dans un processus de conception : heuristique, analogique, métaphorique, à base de type architectural, à base de cas. Assister le processus de conception, c’est alors proposer des outils qui favorisent à la fois l’accumulation de références et l’activation de ces procédures référentielles.

1.7.1.5. L’APPROCHE LÉGISLATIVE

Toute opération de construction comporte trois phases, la conception, une phase de réalisation (chantier) et une phase intermédiaire de consultation des entreprises. Le cadre législatif, au travers de la loi MOP, propose de réguler ce processus de conception/ construction en étapes distinctes rythmant l’évolution du projet (Malcurat 2001). La loi MOP définit précisément une dizaine de missions de maitrise d’œuvre en fonction du type d’opérations (constructions neuves réutilisation /réhabilitation …) :

Etude d’esquisse (EDE) : proposition d’une ou plusieurs solutions traduisant les éléments majeurs du programme : indication des délais de réalisation : vérification de la faisabilité de l’opération.

Avant-projet sommaire (APS) : composition générale en plan et en volume : appréciation des volumes intérieurs et de l’aspect extérieur de l’ouvrage : proposition de dispositions technique ; précision du calendrier de réalisation.

Avant-projet définitif (APD) : détermination des surfaces détaillées de tous les éléments de programme, plans coupes et façades ; principe constructif, matériaux et installations techniques ; estimation définitive du cout prévisionnel des travaux en lots séparés.

Etude de projet (EDP) : spécifications des formes des différents éléments de la construction, la nature des matériaux et leur mise en œuvre : coordination des informations nécessaires à l’organisation spatiale des ouvrages ; établissement du cout prévisionnel et du délai global des travaux.

Assistance apportée au maitre d’ouvrage pour la passation du ou des contrats de travaux (ACT) : préparation de la sélection des candidats et consultation des entreprises, analyse des offres et préparation des mises au point nécessaires à la passation des contrats de travaux.

Études d’exécution (EEO) : établissement de tous les plans d’exécution ; spécifications à l’usage du chantier, réalisation des plans de synthèse, élaboration d’un devis quantitatif et d’un calendrier par lot ou corps d’état.

Examen de la conformité au projet des études d’exécution (ECE) : vérification du respect des dispositions dressées par le maitre d’œuvre dans les documents établis par l’entrepreneur.

Direction de l’exécution du ou des contrats de travaux (DCT) : vérification de la conformité des divers documents d’exécution, l’établissement des ordres de service, procès- verbaux et constats contradictoires nécessaires à l’exécution.

Ordonnancement, coordination et pilotage du chantier (OPC) : analyse des taches élémentaires portant sur les études d’exécution, la détermination de leur enchainement par des documents graphiques, l’harmonisation des actions des différents intervenants dans le temps et dans l’espace.

Assistance apportée au maitre de l’ouvrage lors des opérations de réception ainsi que pendant la période de garantie de parfait achèvement (ARA) : organisation des opérations préalable à la réception ; examen des désordres signalés par la maitre d’ouvrage ; constitution du dossier des ouvrages exécutés nécessaire à l’exploitation de l’ouvrage.

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