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Les applications potentielles des matériaux composites à structure sandwich

Chapitre 1 Revue de Littérature

1.5. Les applications potentielles des matériaux composites à structure sandwich

Les applications des matériaux composites à structure sandwich ont un vaste champ d’utilisation comme décrit précédemment. Pourtant, la détermination des applications d’un matériau composite à structure sandwich est une partie importante dans le processus de développement d’un matériau. Le projet de recherche implique la détermination des applications potentielles des matériaux composites à structure sandwich développés.

1.5.1. La recherche qualitative

L’histoire de la recherche qualitative remonte aux années 1920. Les anthropologues et les sociologues ont été les premiers à mener des recherches sur des phénomènes humains dans leur environnement naturel et d’un point de vue holistique. Depuis les années 1950, les techniques de cueillette de données qualitatives comme les entretiens et les focus groups ont été utilisées pour le marketing. C’est à partir des années 1990 que les chercheurs en santé se sont approprié ces méthodes (Aubin-Auger et al. 2008).

La recherche qualitative est largement utilisée par les scientifiques et les chercheurs qui étudient le comportement humain et les habitudes. La recherche qualitative est parfois définie en référence ou en opposition à la recherche quantitative. En réalité, il n’y a pas d’opposition mais une complémentarité entre les deux, car elles n’explorent pas les mêmes champs de connaissance. La recherche qualitative ne cherche pas à quantifier ou à mesurer, elle analyse des informations non numériques ou verbales (paroles, actions, postures, idées, croyances, etc.) pour explorer et comprendre des phénomènes humains complexes (Aubin-Auger et al. 2008). De plus, la recherche qualitative utilise différentes techniques de collecte de données comme l’observation, les enquêtes, les entrevues et les documents afin de trouver des explications et des thèmes pour exprimer une compréhension sur un sujet.

La recherche qualitative, quant à elle, comprend différents types de recherches qui peuvent être différenciées par les hypothèses théoriques de départ. Flick (2012) indique que ces positions théoriques peuvent être résumées en trois points : l'interactionnisme

42 symbolique, l'ethnométhodologie et le structuralisme. L’interactionnisme symbolique s’intéresse aux significations subjectives que les individus donnent à des objets, il est intéressé par les processus d'interaction et est basé sur le symbolisme des actions sociales. L’ethnométhodologie s’intéresse aux problèmes quotidiens et à la façon dont ils sont produits, c’est-à-dire qu’elle est intéressée par la façon dont les personnes produisent des processus d'interaction sociale. Le structuralisme est basé sur les processus inconscients, tant du point de vue psychologique que social (Hernandez 2014).

Selon Morse (1994), les méthodologies utilisées dans la recherche qualitative peuvent être classées en : phénoménologie (cette méthodologie met l’accent sur l’individu et l’expérience subjective), ethnographie, théorie ancrée (cette méthodologie essaie de découvrir des théories, des concepts, des hypothèses et des propositions à partir directement des données), ethnométhodologie, recherche-action et enfin, méthode biographique.

1.5.1.1. Caractéristiques de la recherche qualitative

La recherche qualitative présente certaines caractéristiques qui l’identifient : les chercheurs s’intéressent aux expériences et aux données dans un environnement naturel de façon à laisser place aux particularités de ces mêmes expériences (Flick 2011). Une autre caractéristique essentielle de la recherche qualitative est qu’il n’y a pas d’abord un concept clair ou une hypothèse sur le sujet d’étude. Les concepts et les hypothèses sont formulés pendant la recherche même.

Selon Denzin et Lincoln (2012), il existe cinq étapes reliées entre elles dans le processus de recherche qualitative : les mêmes enquêteurs, les paradigmes sur lesquels se base leur étude, les stratégies de recherche, les méthodes de collecte et d'analyse des données empiriques et l'interprétation. La première étape est d’être centrée sur l’enquêteur (sa culture, son sexe, sa race, sa classe, et ses expériences de vie). La façon dont le chercheur fait face à l'objet d'étude sera déterminée par le paradigme de qui le fait. Il existe quatre paradigmes fondamentaux dans la recherche qualitative : le positivisme, le constructivisme-interprétatif, le critique, et le féministe. La troisième phase fait référence à la stratégie de recherche qui commence avec le dessin de la même recherche. Le dessin

43 doit contenir un ensemble de directives qui relient les paradigmes théoriques par rapport à la stratégie de recherche et il doit aussi contenir les méthodes d'obtention du matériau empirique pour la phase d'interprétation. La prochaine étape fait référence aux méthodes de collecte de données comme les entrevues, les observations et l’analyse de documents, de matériaux visuels et de l’expérience personnelle propre. La dernière étape est l’interprétation qui, dans le cas de la recherche qualitative, est un processus constructif.

1.5.2. La théorie ancrée (Grounded theory)

Cette théorie consiste en une méthodologie qui tente de développer une théorie basée sur la collecte et l'analyse systématique des données empiriques, sans considérer au début une théorie ou une hypothèse initiale (Hernández 2014). Cette théorie a été énoncée par Glaser et Strauss (1967). Initialement cette théorie a été utilisée dans le champ de la sociologie, mais elle a peu été utilisée dans d’autres disciplines, comme les soins primaires, le marketing et l’éducation. Actuellement, elle a une diffusion mondiale. La théorie ancrée est une méthodologie systématique mais flexible, conçue pour aider à l'élaboration de modèles explicatifs et de fond, fondés sur des données empiriques pertinentes (Hutchison et al. 2010). La principale différence par rapport à d'autres méthodologies qualitatives est qu'elle montre un grand intérêt pour le développement d'une théorie basée sur les données du travail sur le terrain (entretiens). La théorie ancrée utilise l'analyse inductive des données quantitatives pour construire une théorie déterminée sur l'objet de l'étude. Hutchison et al. (2010) ont identifié un certain nombre de caractéristiques communes qui représentent les principes sous-jacents de la méthodologie: c'est un processus itératif, l’échantillonnage vise la génération théorique, la création de codes analytiques et de catégories proviennent des données elles-mêmes, elle doit faire avancer le développement théorique tout le long, elle doit faire une comparaison systématique et enfin, il doit y avoir une preuve de densité ou de profondeur théorique aux observations présentées et à la saturation théorique. Entre autres caractéristiques de la théorie ancrée, mentionnons qu’il n’existe pas de revue de littérature au préalable, les utilisateurs doivent s’astreindre à suspendre leurs acquis et leurs connaissances, les résultats sont ancrés dans les données, il n’existe pas un aller-retour constant ou un continuum entre la collecte et l’analyse des

44 données et enfin, on ne peut pas définir au préalable le nombre d’entretiens qui seront menés (Hennebo 2009).

Glaser et Strauss (1967) incorporent le critère de la saturation théorique. La saturation détermine quand arrêter d'échantillonner les différents groupes de pertinence d'une catégorie. Selon ce concept, l'échantillonnage doit s'arrêter lorsqu'il n’existe pas de nouvelles données à travers lesquelles de nouveaux problèmes peuvent être développés. Les chercheurs devraient être clairs pour expliquer comment atteindre la saturation et quels problèmes ont été rencontrés dans le recrutement des participants (O'Reilly et Parker, 2012). En saturation, la suffisance de l'échantillon n'est pas déterminée en fonction uniquement du nombre de participants mais aussi de l'adéquation des données. Mason (2010) expose différents critères pour atteindre la saturation en tant qu'hétérogénéité de la population soit: le nombre de critères de sélection, les groupes d'intérêt particuliers nécessitant une étude intensive, les échantillons multiples dans une étude, les types d'utilisation des méthodes de collecte de données, le budget et les ressources disponibles, la portée de l'étude, la nature du sujet et la qualité des données.

Le processus d'analyse de données sur lequel repose la théorie ancrée s'appelle codage théorique. L'interprétation des textes à partir des transcriptions des sources de données est importante pour ensuite identifier les données à analyser et à codifier. Le codage est une activité incontournable pour les chercheurs qui analysent des données qualitatives. Il existe deux approches de codage : a priori, dans lequel la grille de codage se défini à partir de la littérature et le codage a posteriori dans lequel la grille de codage ou d’analyses est construite à partir des données.

Il existe trois types de codage : ouvert, axial et sélectif (Strauss et Corbin 1990). Le premier permet de codifier les données en fonction des catégories émergentes, c’est à dire que le chercheur commence à former des concepts avec les données. Le résultat du codage ouvert est une liste de codes et de catégories. L’étape suivante dans le codage est le codage axial à travers lequel se filtrent les catégories émergentes du codage ouvert en utilisant une analyse de fréquence des références. La codification axiale permet la réorganisation de l’information en créant des nouvelles relations entre les concepts ou les catégories.

45 Finalement la codification sélective permet de sélectionner une catégorie centrale autour de laquelle les autres catégories sont intégrées ou regroupées.

Les critères pour déterminer une catégorie centrale sont qu’elle doit être centrale, c’est-à- dire que toutes les autres catégories doivent avoir une relation avec celle-ci, elle doit apparaitre fréquemment dans les données, elle doit être logique et cohérente, le nom ou la phrase utilisé pour décrire la catégorie centrale doit être suffisamment résumé et enfin, la théorie peut augmenter sa puissance explicative.

En résumé, dans le codage ouvert, l'analyste se préoccupe de générer les catégories et les propriétés, et cherche ensuite à déterminer la façon dont elles varient dans leur gamme dimensionnelle. Dans le codage axial, les catégories sont construites systématiquement et sont liées aux sous-catégories. Cependant, seulement lorsque les principales catégories sont finalement intégrées pour former un cadre théorique, les résultats de la recherche acquièrent la forme de théorie. Le codage sélectif est le processus d'intégration et de raffinage des catégories. Le processus d'analyse se termine lorsqu'il atteint le point de saturation mentionnée ci-dessus (Hernández 2014).

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