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On fixe un plongement ι: Q→Ql. Avec les notation du §1, pour r∈ Q, un Ql-faisceauF sur un schémaX de type fini surηest ditr-A-entier (resp.r-A -entier inverse) si pour toutx∈ |X|, les valeurs propres deΦxsont dansι(qr)A (resp.ι(qr)A−1), oùq=�κ(x). Cette définition ne dépend pas des choix deΦx

et de ι. On dit que F est A-entier (resp.A-entier inverse) s’il est 0-A-entier (resp.0-A-entier inverse). On définit aussi laA-intégralité des complexes. Tous les résultats et les variantes restent valables pour ces notions.

Si A est de plus complètement intégralement clos [3, V, § 1, no4, déf. 5]

(en particulier siA est la fermeture intégrale d’un sous-anneau noethérien in-tégralement clos de Ql [ibid., exerc. 14]), alors d’après un lemme de Fatou [13, 8.3], F est r-A-entier si et seulement si pour tout x∈ |X| et tout entier n≥1,Tr(Φnx,Fx¯)appartient àι(qnr)A. Ce critère n’a pas d’analogue pour les faisceaux entiers inverses.

Si on prend pourAla fermeture intégrale deZdansQl, on retrouve la notion d’intégralité dans ce qui précède.

SoitT un ensemble de nombres premiers. Si on prend pourA la fermeture intégrale deZ[1/t]tT dansQl, on retrouve la notion deT-intégralité dans [22, XXI 5] et [7].

6. Appendice : Intégralité sur les champs algébriques

Soient K un corps fini de caractéristique pou un corps local de caractéris-tique résiduellep,η= SpecK,l un nombre premier �=p. PourX unη-champ algébrique [16, 4.1] de type fini, on note Modc(X,Ql) la catégorie des Ql -faisceaux constructibles sur le site lisse-étale de X [ibid., 12.1 (i)]. On dispose, par [15], d’une catégorie trianguléeDc(X,Ql)munie d’unet-structure de cœur Modc(X,Ql). On écriraModc(X)pourModc(X,Ql)etDc(X)pourDc(X,Ql).

On dispose d’un formalisme de six opérations : pourf :X → Y un morphisme

deη-champs algébriques de type fini,

DX :Dc(X)→Dc(X),

− ⊗ −:Dc(X)×Dc(X)→Dc(X), RHomX(−,−) :Dc(X)×Dc+(X)→D+c(X), Rf:Dc+(X)→D+c(Y), Rf!:Dc(X)→Dc(Y), f, Rf!:Dc(Y)→Dc(X).

Si X est un η-champ de Deligne-Mumford de type fini, Modc(X) s’identifie à la catégorie desQl-faisceaux constructibles sur le siteétale deX [16, 12.1 (ii)].

Définition 6.1. — Soit �:Z→ Qune fonction. On dit queL∈ Dc(X)est

�-entier (resp. �-entier inverse) si pour tout point i : x → X avec κ(x) une extension finie deKet touta∈Z,Ha(iL)∈Modc(x,Ql)est�(a)-entier (resp.

�(a)-entier inverse) (au sens de2.1).

Si X est un schéma de type fini sur η et L ∈ Dcb, alors cette définition coïncide avec2.2.

Soitf :X → Y un morphisme deη-champs algébriques de type fini. SiM ∈ Dc(Y)est�-entier (resp.�-entier inverse), il en est de même defM ∈Dc(X).

La réciproque est vraie lorsque f est surjectif. Cela donne le critère suivant : L∈Dcb(X)est �-entier (resp.�-entier inverse) si et seulement si pour tout (ou pour un) morphisme surjectifg:X → X avecX un schéma de type fini surη, gL est �-entier (resp.�-entier inverse) (au sens de 2.2). Pour r ∈ Q, − ⊗ − induit

Dc(X)rI-ent×Dc(X)rI-ent→Dc(X)rI-ent, Dc(X)rI-ent1×Dc(X)rI-ent1 →Dc(X)rI-ent1.

Pour F,G ∈ Modc(X) avecF lisse, si F est entier inverse (resp. entier) et G est entier (resp. entier inverse), on a

Hom(F,G)∈Modc(X)ent (resp.∈Modc(X)ent1).

On suppose dorénavant queX est non vide. Rappelons qu’une présentation P :X → X est un morphisme surjectif lisse avecX un espace algébrique. On pose cX = minPdimP ∈ N, où P parcourt les présentations P : X → X, dimP = supx∈XdimxP [16, p. 98], dX = dimX ∈ Z [ibid., (11.15)]. Par définition, dX ≥ −cX. On acX = 0si et seulement si X est unη-champs de

o

Deligne-Mumford. On pose cr = min dimP ∈N, où le minimum est pris sur tous les systèmes

X P

��X ×YY ��

��

X f

��Y Q

��Y

où P et Q sont des présentations et le carré est 2-cartésien, dr = dimf = maxξdimXξ ∈Z, où ξ parcourt les points de Y. On adr ≥ −cr. Rappelons quef est ditrelativement de Deligne-Mumford[ibid., 7.3.3] si pour tout schéma affine Y et tout morphisme Y → Y, le produit fibré Y ×YX est unη-champ de Deligne-Mumford. On a cr = 0 si et seulement si f est un morphisme relativement de Deligne-Mumford. On a cr ≤cX ≤cY+cr, dr−cY ≤dX ≤ dY+dr.

Proposition 6.2. — Le foncteurDX induit Dc(X)ent1 →Dc(X)−dX-ent, Dc(X)I-ent−1 →Dc(X)(IcX)-ent,

Dc(X)I-ent→Dc(X)(I+dX)-ent1, Dc(X)ent→Dc(X)cX-ent1.

De plus, pourF ∈Modc(X)ent1,Ha(DXF)est(a−cX+1)-entier,a≤cX−1.

Démonstration. — On prend une présentationP : X → X purement de di-mensioncX avecX un schéma de type fini surη. On adimX ≤dX+cX. Pour L ∈ Dc(X), PDXL � DXRP!L �(DXPL)(−cX)[−2cX]. Comme l’ampli-tude cohomologique deDX est bornée, il suffit donc d’appliquer2.7.

Proposition 6.3. — Le foncteurRf! induit Dc(Y)ent →Dc(X)−dr-ent,

Dc(Y)I-ent →Dc(X)(IdYcYcr)-ent, Dc(Y)I-ent1 →Dc(X)(I+dr)-ent1,

Dc(Y)ent−1 →Dc(X)(dY+cY+cr)-ent−1. Démonstration. — Formons le diagramme à carré2-cartésien

X P

��X ×YY Q

��

fY

��

X f

��Y Q

��Y

oùQ est une présentation purement de dimensioncY, P est une présentation purement de dimension cr,Y est un schéma quasi-compact,X est un schéma affine (donc séparé surY). On adimY ≤dY+cY,dim(fY◦P)≤dr+cr. Pour L∈Dc(Y),

(Q◦P)Rf!L�PRfY! QL�R(fY ◦P)!QL(−cr)[−2cr].

Il suffit alors d’appliquer 2.6.

Proposition 6.4. — Le foncteurRf induit D+c(X)ent→Dc+(Y)ent,

Si f est relativement de Deligne-Mumford,Rf induit Dc+(X)I-ent→Dc+(Y)(I−dX−cY)-ent,

Démonstration. — SoitY → Y une présentation avecY est un schéma de type fini surη. Pour (6.4.1) et (6.4.2), quitte à remplacerY parY, on peut supposer que Y est un schéma. On prend un hyperrecouvrement lisse P : X → X où les Xn sont des schémas affines (donc séparés sur Y). Pour L ∈ D+c(X), Rf−→ RfRP•∗PL. Il suffit alors d’appliquer (2.5.1) et (2.5.3).

Pour les résultats concernant Rf!, on peut supposer que Y est le spectre d’un corps. On adX =dr. Alors (6.4.3) et (6.4.4) découlent du dernier alinéa de Deligne-Mumford. On fait une récurrence sur dX. Il existe une immersion ouverte dominantej:U �→ X et un morphisme fini étale π:U → U, oùU est

o

un schéma affine [16, 6.1.1]. Soient Z le fermé complémentaire deU dans X, i:Z → X. PourL∈Dc(X), le triangle distingué

j!jL→L→iiL→ induit le triangle distingué

R(f j)!jL→Rf!L→R(f i)!iL→.

CommejLest facteur direct deππjL, il suffit d’appliquer (2.4.1) et (2.4.3) à R(f jπ)!(jπ)Let l’hypothèse de récurrence àR(f i)!jL.

Enfin, (6.4.5) et (6.4.6) résultent du dernier alinéa et de 6.2 : Rf � DYRf!DX induit

D+c(X)I-ent DX

−−→Dc(X)(I+dX)-ent1

Rf!

−−→

Rf!

−−→Dc(Y)(I+dX)-ent1

DY

−−→D+c(Y)(I−dX−cY)-ent, D+c(X)ent1

DX

−−→Dc(X)−dX-ent −−→Rf! Dc(Y)−dX-ent −−→DY D+c(Y)(dX+cY)-ent.

Corollaire 6.5. — L’assertion (2.5.2) est vraie sans hypothèse de sépara-tion.

Démonstration. — C’est un cas particulier de (6.4.5).

Remarque. — (i) Le premier alinéa de la démonstration de 6.4 montre que Rf envoieModc(X)ent−1 dansD+c(Y)�-ent−1, où

�(a) =

�a si0≤a≤dX +cX+cY, a−EÄa

dXcY cX+1

ä sia≥dX+cX+cY.

IciEest la fonction partie entière. Lorsquef n’est pas relativement de Deligne-Mumford, ceci légèrement améliore (6.4.2). On peut en déduire une légère amé-lioration de (6.4.3).

(ii) Si f est un morphisme séparé, représentable et quasi-fini [16, 3.10.1]

avec dX+cY ≥1, on a un analogue de 4.8 qui améliore (6.4.5) : Rf envoie D+c(X)I-ent dansD+c(Y)(I+1dXcY)-ent.

Proposition 6.6. — Le foncteurRHom(−,−)induit Dc(X)ent−1×Dc+(X)ent→D+c(X)ent,

Dc(X)I-ent−1×D+c(X)I-ent→D+c(X)(IdXcX)-ent, Dc(X)I-ent×D+c(X)I-ent−1→D+c(X)I-ent−1,

Dc(X)ent×Dc+(X)ent−1→D+c(X)(dX+cX)-ent−1. Démonstration. — On procède comme en4.11.

On peut aussi considérer l’intégralité sur les champs algébriques sur un trait excellent de corps résiduel fini, ce qui généralise 5.11. Les résultats sont simi-laires à ceux exposés dans ce §, avec des modifications appropriées des estima-tions de dimension.

Les variantes5.12et5.13restent toujours valables.

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