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PARTIE THEORIQUE

VI - TRAITEMENT ANTIFONGIQUE [40,54]:

B- DIFFERENTES CLASSES DES ANTIFONGIQUES:

2- Les antifongiques synthétiques:

Ce sont principalement : - Les azolés - La flucytosine - Les échinocandines - Les pyridones - L’amorolfine.

a- Les dérivés azolés [1,11] :

Cette famille de molécules antifongiques regroupe :

-Les imidazolés (Ketoconazole, Miconazole, Bifonazole, Oxiconazole,

Fenticonazole, Omoconazole, Isoconazole, Econazole, Sertaconazole, Tioconazole), les plus anciennes d’entre elles, sont mises sur le marché dès 1969

-Les triazolés (Posaconazole, Voriconazole, Itraconazole, Fluconazole) :

molécules plus récentes apparues à partir de 1987.

Toute prescription conjointe d’un azolé avec d’autres médicaments ; doit être précédée d’une vérification des interactions potentielles (ciclosporine, tacrolimus, corticoides, macrolides).

-Mécanisme d’action : Ils agissent par inhibition du cytochrome P450 empêchant la transformation du Lanostérol et Ergostérol. Ils altèrent ainsi la structure et la perméabilité de la membrane des champignons.

-Spectre d’activité :

Tableau 14 : Spectre d’activité des antifongiques azolés [11]

AZOLES GERMES SENSIBLES

Azolés à usage local Candida sp, dermatophytes, Malassezia sp, Bactéries Gram + Kétoconazole Levures (Candida, Cryptococcus, Malassezia),

Epidermophyton, moisissures, cocci Gram +, certains

protozoaires (Leishmania)

Fluconazole Candida albicans, Cryptococcus neoformans,

Dermatophytes, champignons dimorphiques

Itraconazole Dermatophytes, levures (Cryptococcus neoformans, Candida

sp., Malassezia sp), champignons dimorphiques, Aspergillus Fusarium, Acremonium, Mucorales, Dematiées

Voriconazole Candida, Aspergillus, Scedosporium, Fusarium

Posaconazole Aspergillus, Coccidioides immitis, Fonsecae pedrosoi, Fusarium

b-La flucytosine :

ANCOTIL* cp à 500mg et inj [54,58]:

C’est un fongistatique de la famille des pyrimidines, utilisé dès 1963. - Mécanisme d’action : Absorbé par le champignon grâce à une cytosine perméase spécifique, il est transformé en 5-fluoro uracile, faux substrat dans la synthèse des acides nucléiques fongiques.

- Spectre d’activité : Il est restreint et porte essentiellement sur les levures (Candida, Cryptococcus), secondairement sur les Aspergillus, et les agents de chromomycoses.

Cette molécule présente l’inconvénient du susciter un grand nombre de résistances, primaires ou acquises (par déficit de pénétration ou déficit du métabolisme), par conséquent elle ne peut être utilisée qu’en association a l’Amphotéricine B ou aux azolés pour le traitement des candidoses profondes ou des cryptococcoses.

- Interactions médicamenteuses : L’association est synergique avec l’Amphotéricine B (elle permet la diminution des doses de cette dernière de moitié, prévenant ainsi le risque d’insuffisance rénale et diminuant l’apparition de résistances à la flucytosine), additive avec le kétoconazole.

c-Les Echinocandines [1, 54,59] :

Les échinocandines (caspofungine, micafungine, anidulafungine) offrent l’avantage d’un spectre étendu et d’une bonne tolérance mais ne peuvent être administrées que par voie intraveineuse.

Ce sont des dérivés synthétiques de lipopeptides, utilisés par voie intraveineuse, ils sont secrétés naturellement par Aspergillus rugulovalvus. Ils ont une forte activité fongicide et ne présentent pas de réactivité croisée avec d’autres antifongiques.

-Mécanisme d’action : Leur cible principale est la synthèse de la paroi fongique par inhibition non compétitive de la bêta (1-3) glucane synthétase, une enzyme qui catalyse la polymérisation de l’uridine diphosphate-glucose en bêta (1-3) glucane, un des composants structuraux responsables du maintien de l’intégrité et de la rigidité de la paroi fongique entrainant ainsi une fragilisation de la paroi et une fuite des composants intracellulaires, aboutissant à la lyse de la cellule fongique.

-Spectre d’action : Ils sont fongicides sur les levures et les Candida sauf sur Cryptococcus sp, Trichosporon sp, Rhodotorula sp et fongistatiques sur les moisissures sauf les Mucorales et Fusarium sp.

d-La terbinafine

LAMISIL* (comprimé et crème) [18,57] :

C’est un antifongique anti-inflammatoire fongicide de la famille des allylamines.

- Mécanisme d’action : Il exerce une activité d’inhibition de la squalène époxydase. Ceci provoque l’accumulation de squalène dans la cellule fongique, à l’origine de perturbations des fonctions membranaires et de la synthèse cellulaire, ainsi qu’une déficience en ergostérol, qui est un composant essentiel de sa membrane.

- Spectre d’activité : La terbinafine est l’antifongique le plus efficace contre les Dermatophytes. Le spectre comprend également les Candida de manière moins marquée, et certains champignons filamenteux ou dimorphiques.

Sa diffusion rapide dans l’épiderme et les fortes concentrations retrouvées

dans les cheveux, les ongles et la peau riche en sébum ; en font un traitement de choix des dermatophyties.

e-Les pyridones : [17]

Cette famille compte deux molécules, exclusivement destinées à un usage local : Le Ciclopirox et La Ciclopiroxolamine MYCOSTER* solution filmogène, crème.

- Mécanisme d’action : Ce type de molécule inhibe le métabolisme énergétique des cellules fongiques, en empêchant la captation et l’incorporation des divers substrats nécessaires à la vie de la cellule, en chélatant le fer, coenzyme de nombreuses réactions métaboliques (action fongistatique), et en bloquant la synthèse de l’ATP mitochondrial (action fongicide).

- Spectre d’activité : Il est large, incluant les Dermatophytes, les Candida et les Malassezia. De plus les pyridones possèdent une activité antibactérienne sur certaines bactéries Gram positif et Gram négatif rencontrées en dermatologie.

f-L’amorolfine

LOCERYL* (solution filmogène) [11,19]

C’est un dérivé de la morpholine, inactivé par voie systémique, et exclusivement vouée au traitement des onychomycoses.

- Mécanisme d’action : Son action est double et porte sur l’inhibition de la synthèse de l’ergostérol. Elle inhibe d’une part deux enzymes intervenant dans la synthèse de l’ergostérol (une réductase et une isomérase), d’autre part elle provoque des dépôts de chitine dans la paroi, ce qui entraine la mort du champignon.

- Spectre d’activité : Il recouvre une large partie des champignons responsables de mycoses superficielles. Aspergillus, Fusarium et Mucorales sont peu sensibles. Par contre les Candida, Dermatophytes, moisissures (Scopulariopsis), dematiés (Alternaria, Cladosporium, Scytalidium) sont parfaitement sensibles à son action.

3-Autres antifongiques à usage local [11,17]:

-Tolnaftate : (Dérivé soufré) SPORILINE *(lotion a 1%)

Cette molécule a une action antifongique sur Malassezia furfur et sur les dermatophytes.

-Sulfure de sélénium : SELSUN * (suspension)

C’est un dérivé soufré qui aurait un effet cytostatique au niveau de l’épiderme, entrainant une diminution de l’adhérence cornéocytaire, d’où une élimination des champignons de la couche cornée de l’épiderme.

Il est indiqué principalement dans le Pityriasis versicolor, la dermite séborrhéique et les états pelliculaires du cuir chevelu.

-Solution de Milian (triphényméthanes) :

Elle possède des propriétés antiseptiques et asséchantes, ainsi qu’un effet antifongique sur Candida albicans.

-Iode : BETADINE* solution, gel, ovules, solution gynécologique

Cet antiseptique oxydant halogéné à large spectre possède une activité fongicide sur Candida albicans et sur les dermatophytes; il est également bactéricide sur la grande majorité des bactéries.

-Le Bicarbonate de Sodium a été proposé dans la prévention ou le

traitement adjuvant des mycoses buccales. Une inhibition complète de toute croissance a été observée pour 79% des échantillons de champignons traités [57]

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