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1.3. P ÔLE INFORMATIONNEL ( CE QUI CIRCULE , CE QUI PERSISTE )

1.3.2. D ANS MA PROFESSION

1.3.2.1.

L’

INFORMATION DOIT ÊTRE DISPONIBLE

,

ACCESSIBLE

.

I

L FAUT ALLER CHERCHER L

INFORMATION DONT ON A BESOIN

La circulation de l’information au sein de la profession ne semble pas poser problème aux infirmières travaillant en groupe (2) sauf dans le cas du travail de week-end.

Les MG (1) ont pointé le déficit de communication provenant des hôpitaux. Pour certains (solos 3), la circulation de l’information est tantôt bonne, tantôt mauvaise, selon les régions et les époques ; les situations complexes portent sur les gardes et les absences pour vacances.

Pour les CoAF, trop d’information noie l’information.

• Par exemple à l’hôpital, ils ne vont jamais donner un coup de fil pour essayer de comprendre. MG1-69

• au niveau des gardes, qu’il y ait un suivi justement, qu’il y ait un rapport, une communication avec le médecin traitant MG3-23

• Il y a tellement de lecture qu’il faut une demi-heure pour lire tout ce qui est écrit dans le cahier, ou alors on loupe des trucs CoAF-144

1.3.2.2.

L

ES VECTEURS DE L

INFORMATION SONT MULTIPLES

.

L

A COORDINATION FAIT APPEL À DES OUTILS SPÉCIFIQUES

Les voisins ont été cités comme relais de l’information par les infirmières travaillant en groupe (2). Les infirmières travaillant en groupe (2) utilisent des supports traditionnels (dossiers, feuilles manuscrites, téléphone) ou les nouvelles technologies de l’information (ordinateurs PDA), dans certaines associations.

Des MG (solos 3,4) ont cité de nombreux vecteurs d’information entre eux, traduisant le fait que l’imagination est au pouvoir : appels téléphoniques plus ou moins systématisés, petits carnets, e- mails, SMS, papiers collés sur le frigo, ordinateur, PDA, carnet de l’ONE. La carte Vitale française, conservée par le patient a été citée en exemple. L’informatisation se heurte au problème de la gestion de l’information lors des visites à domicile. Les nouvelles technologies de la communication ne semblent toutefois pas encore donner satisfaction en raison des difficultés techniques et de leur acceptation différente selon les personnes, et l’impression reste que les moyens traditionnels ont encore de beaux jours devant eux.

Même regard chez les CoAF.

• On a des dossiers, on en a pour les infections, pour les sondages vésicaux… I2-129

• Avec notre ordinateur portable, on sait s’envoyer des messages l’une l’autre I2-139

• Chez nous c’est essentiellement par téléphone et en réunion d’équipe. Ou alors les aides- familiales passent au bureau de manière informelle et on échange pas mal comme ça. Au niveau informatique, on a un nouveau programme qui a commencé il y a quelques mois … mais on n’a pas le temps de s’y mettre, donc ça retarde CoAF-61

1.3.2.3.

L

A COLLABORATION ASSURE LA CONTINUITÉ DANS LE TEMPS

Pour les infirmières travaillant en groupe (2), il n’est pas envisageable de travailler ensemble sans communiquer précisément sur le contenu des soins.

Pour certains MG (solos 3,4), la continuité temporelle n’est envisagée que dans certains cas : pathologies importantes, hospitalisation à domicile, personnes âgées à domicile, souhait de partager la charge d’un soin. Les barrières relationnelles sont encore présentes.

• La continuité, dans ce qu’on dit, c’est de pouvoir continuer ce que les autres ont commencé I2-135

• Ca m’est déjà arrivé avec un confrère avec qui on s’entend bien, il dit, celui-là, il ne va pas bien, de se mettre au courant l’un l’autre et de se voir en disant, « voilà, si je ne sais pas y aller, ce sera toi » MG3-233

1.3.2.4.

L’

INFORMATION DOIT ÊTRE DE QUALITÉ

,

ÊTRE FIABLE

Les infirmières travaillant en groupe (1) ont souligné l’importance d’une information précise dans les cas de remplacement par des infirmières « volantes » sur la tournée.

Pour certains MG (solos 3,4), les supports de l’information partagée doivent être fiables ; les nouvelles technologies n’offrent pas à cet égard toutes les qualités nécessaires. Ils doivent parfois se débrouiller avec des informations minimales.

• D’où le dossier infirmier complet et détaillé parce que ça dépend, …nous chez nous, en tous cas, quand on n’est pas titulaire et qu’on est volante, on peut aller sur tous les secteurs. Donc voilà, on peut aller sur les secteurs de Waremme alors qu’on ne connaît rien du tout. Avoir un dossier infirmier complet et détaillé, ça aide beaucoup parce qu’alors les gens, quand on demande ceci, cela, s’énervent souvent parce que déjà, ils n’aiment pas le changement. I1-76

• Moi, j’ai eu un problème notamment en garde avec une consœur comme ça où, en fait, on s’est mal compris dans nos SMS MG3-166

• C’est parfois le problème avec l’informatique : on vous tape un dossier avec toute la liste des visites du médecin qui l’a vu, qui a pris sa tension, etc. et quand on est 25, les éléments importants là-dessus, on les zappe MG3-218

• Surtout, on regarde les médicaments et on comprend tout. On regarde le tas de médicaments qui est là, et on sait ce qu’il a, globalement MG4-203-205

1.3.2.5.

L

A QUALITÉ DÉPEND DE LA CONSERVATION DES INFORMATIONS CONCERNANT LE PATIENT

Pour les infirmières travaillant en groupe (1,2), si l’information circule bien, il faut aussi qu’elle soit utilisée à bon escient.

Des MG (1) ont souligné l’importance pour le patient de ne pas devoir, à chaque contact avec un médecin différent, recommencer à raconter son histoire. D’autres MG (solos 3) pensent que le dossier médical devrait suivre le patient en cas de changement de thérapeute.

• C’est pas parce que c’est rempli que c’est lu non plus I2-337

• La majorité des gens, ce qui les horripile, c’est d’arriver chez un médecin et de devoir recommencer à zéro tout le truc. MG1-108

• Je trouve que c’est vraiment important aussi, une bonne entente au sein d’une même région pour, justement, discuter de quelque chose, « tel patient venait chez moi, maintenant il va chez toi. Pas de problème, voila le dossier » MG3-22

Comparaison des représentations des différents groupes professionnels

Les MG parlent beaucoup du transfert d’information avec leurs confrères dans deux situations : après les gardes et à propos du patient qui sort de l’hôpital. Les kinés transmettent peu d’informations à leurs confrères.

Les aides-familiales s’organisent entre elles et se transmettent des informations essentiellement pour assurer la continuité dans le temps (indisponibilité, congés). Les infirmières insistent sur l’importance des informations pour éviter les erreurs.

Réflexion

Le transfert d’informations intra-disciplinaire reste crucial pour assurer des soins continus de qualité. Il n’est pas assuré de manière uniforme par toutes les professions, notamment parce qu’il existe une disparité de fonctionnement, d’équipement ou de lieu(x) de travail, certaines disciplines prestant à la fois en cabinet et aux domiciles. Ce constat de disparité n’est pas sans importance quand il s’agit d’envisager le transfert d’informations à un niveau interdisciplinaire ou entre deux niveaux de soins.