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Les sites de réseautage social, ou les communautés en lignes (communities)

les mieux connus sont Facebook, Netlog, MySpace, StudiVZ ou encore Xing.

27 Voir, p. ex., les études fondamentales sur l’utilisation des médias par les 12 – 19 ans menées et régulièrement mises à jour par le Medienpädagogischen Forschungsverbunds Südwest (2009) sur : http://www.mpfs.de/fileadmin/JIM- pdf09/JIM-Studie2009.pdf

Ces sites offrent à leurs membres la possibilité de créer un profil personnel, de communiquer et de nouer de nouveaux contacts. Un profil privé est une sorte de page Internet personnelle disposant de fonctions communicatives et créatrices. Voici l’exemple d’un profil type :

Sur Facebook et d’autres sites communautaires, les personnes se présentent donc avec une ou plusieurs photos (ou vidéos) et des informations les concernant. Toute personne, conjointement avec d’autres utilisateurs, peut en outre créer des groupes ainsi que des listes d’amis, et envoyer ou recevoir des messages. En fonction du site, les utilisateurs peuvent lancer des recherches de personnes plus ou moins affinées. Facebook compte aujourd’hui plus de 200 millions de profils actifs à travers le monde. Outre les réseaux sociaux, il existe aussi des communautés

mArtin boess

Euro’phare… car nous ne savons pas ce qu’ils font…

définies par thèmes, telles que Xing, une communauté spécialisée dans les contacts professionnels. Peu à peu, les enfants et les adolescents se sont approprié les sites sociaux qui répondent plus spécifiquement à leurs besoins. Certes, un grand nombre d’entre eux surfent aussi sur Facebook, mais Netlog, MySpace ou Badoo, entre autres, les intéressent davantage pour les raisons suivantes  : la fonction de recherche est plus précise et plus simple à utiliser, les fichiers audio ou vidéo peuvent être échangés et les sites offrent des systèmes d’évaluation ou des gadgets spécifiques, comme des fanclubs, des jeux ou des petits programmes amusants.

Pour les jeunes, le processus de maturation comporte un certain nombre d’étapes à franchir : affermir leur identité, trouver une place dans la société en s’intégrant dans différents groupes, tester leur popularité et évaluer leur niveau de considération auprès des autres. Les réseaux sociaux offrent justement toutes ces possibilités en répondant concrètement à des besoins spécifiques. En affichant librement leurs photos, films, musiques et marques préférées, et en rejoignant une communauté de fans ou un groupe de persécution, les jeunes montrent aux autres qui ils sont ou qui ils aimeraient être. Avoir beaucoup de contacts sur sa liste d’amis signifie que l’on est apprécié. De ce fait, se vanter d’avoir une liste de plusieurs centaines d’amis n’est pas un fait rare et ce, notamment parmi les jeunes internautes. On trouve facilement de nouveaux amis grâce aux fonctions de recherche tenant compte des critères les plus variés. Âge, adresse, formation, lycée, couleur des yeux, situation amoureuse, poids, taille, situation familiale ou goûts musicaux; les choix de critères ne semblent pas connaître de limites. Très souvent, ce sont aussi les jeunes qui se connaissent bien qui communiquent par ce moyen: ils commentent les profils des uns et des autres ou échangent rapidement des informations courantes. Toutefois, et à quelques petites exceptions près, les activités de prédilection des jeunes sont identiques dans le monde virtuel et dans le monde réel: ils soignent leur apparence physique, se présentent aux autres, flirtent, papotent, s’insurgent, cherchent à plaire, se croient être le centre du monde, veulent faire des découvertes, cassent du sucre sur le dos des autres ou cherchent des personnes qui leur ressemblent. Et, bien entendu, ils continuent à vouloir pousser les limites toujours plus loin. Contrairement aux tchats, les réseaux sociaux ne permettent pas aux utilisateurs de rester anonymes. Bien au contraire : le but du jeu est de montrer qui l’on est. Il est tout aussi indispensable que l’on puisse être retrouvé par les autres

que de se présenter avec une personnalité parfaitement identifiable. En matière de travail de prévention, tout cela se traduit par la nécessité d’adapter les messages de prévention aux nouveaux risques et dangers.

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ISQUES ET DANGERS DES RÉSEAUx

SOCIAUx

Quand les tchats sont devenus à la mode, les organisations de protection de l’enfant et de l’adolescent ont principalement mis en garde contre les abus sexuels. Les messages de prévention ont alors été orientés vers les moyens de protection, par exemple en restant anonymes et en réservant les informations personnelles aux seules personnes proches. Ils ont eu pour but de faire comprendre aux enfants et aux adolescents que les partenaires de tchat peuvent volontairement cacher leur véritable identité et qu’il faut généralement être méfiant et ne fournir de détails sous aucun prétexte, que ce soit l’âge, la photo, le numéro du téléphone portable ou l’adresse. Les réseaux sociaux, en revanche, doivent leur existence à la diffusion de telles données rendant ainsi l’adaptation des messages de prévention indispensable. Par conséquent, ces nouveaux messages doivent revêtir un caractère plus abstrait et être portés à un niveau supérieur : de la protection contre les dangers vers une gestion active des risques. Les spécificités de l’univers virtuel impliquent que les utilisatrices et les utilisateurs apprennent et reconsidèrent les bases mêmes de certains mécanismes. Le monde virtuel se caractérise par les gigantesques réseaux, la diffusion incontrôlable des données et l’apparente sphère privée sur l’écran. La gestion des relations et des informations doit être ajustée aux spécificités des nouveaux médias. L’ensemble des messages de prévention comporte quatre messages centraux :

1- L’Internet n’oublie jamais rien !

Les enfants et les adolescents doivent prendre conscience que les informations – principalement les fichiers images – qu’ils mettent en ligne ne pourront plus être effacées de la toile. Bien des années plus tard, elles seront

mArtin boess

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toujours accessibles et ce, même quand les jeunes seront devenus adultes et, peut- être, ne voudront plus les défendre.

2- Les informations circulent et peuvent être transformées

en un rien de temps !

En règle générale, il est facile de copier, de déformer et de diffuser à grande échelle des données et des images qui ont été mises en ligne. L’auteur des informations perd ainsi le contrôle des données qui lui appartiennent et se retrouve sans pouvoir intervenir ni sur leur diffusion ni sur leur utilisation.

3- L’expérience virtuelle est aussi une réalité !

La frontière entre le monde virtuel et le monde réel est très claire dans certains domaines et plus obscure dans d’autres. Aujourd’hui, l’univers virtuel comporte aussi des informations et des photos de personnes bien vivantes et qui peuvent être consultées par un large public, bien réel lui-aussi. Les informations virtuelles peuvent donc entraîner des conséquences réelles, par exemple dans le cadre de nouvelles connaissances faites sur le Web et que l’on souhaite rencontrer dans la vraie vie. Cependant, les mesures de prévention habituelles, dont fait partie la méfiance saine, mais pas excessive envers des inconnus, ne doivent pas être négligées dans le monde virtuel tout en considérant le fait que les technologies mobiles font s’entremêler de plus en plus les deux univers : des webcams filment des scènes qui se passent dans des espaces privés et des téléphones portables avec accès Internet sont utilisés sous les bureaux de l’école.

4- Sur Internet, on n’est jamais « rien qu’entre soi » !

L’utilisation de l’Internet dans une chambre offre une certaine forme d’intimité privée qui peut s’avérer particulièrement traître. Les conversations dans les espaces publics des tchats peuvent être suivies par d’autres personnes; les profils insuffisamment sécurisés postés sur les plateformes sociales peuvent être consultés, voire copiés pour être transformés et rediffusés ensuite. Dans les réseaux sociaux, les amis des amis des amis ne sont pas toujours des gens en qui on peut

avoir confiance. Pourtant, c’est souvent ainsi qu’ils sont traités en ce qui concerne la divulgation d’informations.

Tous ces messages fondamentaux sont adaptés aux domaines problématiques connus. Dans le cadre des réseaux sociaux, les abus et les harcèlements sexuels feront toujours partie des sujets traités. A cela s’ajouteront en outre les thèmes relatifs à la cyber-intimidation (cybermobbing ou cyberbullying) et à l’addiction. Avec l’arrivée des nouveaux services, toutes ces problématiques ont pris de l’ampleur.

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