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Titres et Travau

Annexe 1) est l’aboutissement de cette phase d’étude des cours d’eau :

III. 1 – Animer et former

Hors compléter la technique et développer le savoir faire (cf. § III.2), ce rôle devrait se limiter à insuffler des principes que nous admettons tous. « Animer et former » se résume à confier à un géologue, quel qu’il soit, ces quelques éléments comme viatique. A lui de les emporter car pour faire son métier ou prolonger celui d’un collègue,

Le terrain est à la base de tout en géologie.

La géologie permet d’aller sur le terrain à « la chasse aux faits, aux observations » (Elie de Beaumont, 1843-1845, p. 28 ; cf. § I.3.1, § II.1 et note 11), Nous devons partir du terrain et y revenir : c’est notre moyen de valider ou d’infirmer chacune de nos hypothèses, c’est irremplaçable.

L’enseignement, à tout niveau, doit se plier à cette évidence : concevoir un stage de terrain comme une excursion avec des arrêts préalablement localisés par satellite à partir du livret guide d’un collègue n’a aucun sens. Nous avons toujours conçu des stages pour transmettre un acquis, avec l’autre avantage de l’adapter en temps réel au public. Effectivement cela nécessite un gros travail en amont et une actualisation continue.

La sécurité pour nous et les autres est un préalable intangible.

Les activités couvertes par la géologie de terrain ne doivent pas être présentées ou considérées comme un loisir de plein air, une récompense… c’est une activité professionnelle avec des risques accrus qu’il nous convient d’estimer pour les minimiser ou en tenir compte : la sécurité n’est pas liberticide. Les acquisitions en falaise, les survols d’affleurements en ULM nécessitent des précautions mais les informations qui s’en dégagent sont toujours d’une rare richesse. Nous devons admettre et faire admettre la sécurité comme une obligation pour la pérennité de notre activité.

La sédimentologie de faciès est un outil stratigraphique.

Combiné à l’analyse diagraphique comme proposée par Allen (1990, 1994) et Posamentier & Allen (1999) et à l’analyse sismique comme proposée par Cramez (2001, 2002…), elle permet une analyse séquentielle en totale cohérence, quel que soit l’ordre. C’est la porte d’entrée à une approche intégrée des bassins sédimentaires.

Pour garder toute sa signification stratigraphique, la sédimentologie de faciès telle que je l’ai décliné au long de ce mémoire est libre du niveau de base stratigraphique et universel,

de la répartition volumétrique des sédiments, d’une accommodation sensu lato ramenée à une bathymétrie sensu lato et de l’architecture stratigraphique comme présentée dans le vade- mecum Elf (1996, 2000). Caduc dans l’industrie (e.g. Fig. 47 à 51), cet opuscule doit être tenu comme obsolète par le monde académique : des « ténors » chantent faux (p.c.c. Homewood et al., 2000, p. 3).

Nous ne voyons que ce que nous sommes prêts à voir.

Seule une approche multidisciplinaire aide à ouvrir les yeux : l’emploi du même outil et/ou le travail sur un seul champ et/ou l’investigation d’un domaine unique ne présage en rien d’un savoir faire mais témoignent d’un réel autisme. Le métissage apparaît comme seul moyen pour continuer à progresser et les collaborations indispensables tant le temps des « parfaits homme de sciences » est révolu.

Notre humilité ne doit pas être limitée au respect du caillou. Dans le domaine des géosciences, le chercheur académique considère à tord que le monde industriel est celui des modèles et de la haute technologie. C’est vrai, c’est à cette condition que dernier reste concurrentiel mais il a davantage besoin de certitudes basiques portant sur la sédimentologie, la paléontologie, la tectonique – l’analogue terrain permettra toujours d’améliorer une image de subsurface – et plus encore de temps : les contraintes opérationnelles sont telles que la prospective d’une réflexion scientifique est fréquemment sacrifiée.

A contrario, il ne faut pas que le chercheur académique puisse croire que si un industriel s’adresse à lui, c’est parce qu’il est tout à coup l’expert tant attendu. A mon sens c’est parce que qu’il a du temps (et une spécialité) lui permettant d’apporter une plus-value à la donnée avant qu’elle ne se refroidisse complètement.

L’analyse bibliographique n’est ni un luxe ni une compilation d’articles.

C’est d’abord un très bon moyen pour se rendre compte que nous ne sommes pas seuls, que la bonne idée a peut-être été trouvée un siècle auparavant. Le retour aux fondamentaux évite ensuite les dérives et les jargons. Enfin elle nourrit l’esprit critique : il nous faut donc être vigilant à sa pérennité dans les cursus de Master comme certains l’avait été pour la philosophie en classe de terminale. La lecture raisonnée de nos devanciers, leur relecture avec l’éclairage actuel fournissent des guides de compréhension à nos propres questions et nous aident à « voir ».

La géologie n’est que géométrie et temps.

Il nous faut définir des enveloppes, les hiérarchiser et les remplir avec des processus. Cela permet d’anticiper les changements d’échelle et de proposer des guides de prospections simples et épurés. Outre d’être facilement transposables à l’industrie, les modèles géométriques ont l’avantage de survivre aux modes.

La singularité du géologue doit être de proposer des dessins animés, ou mieux des films d’animation.

La géologie serait donc une science singulière. Recruter un équipier, un doctorant, un stagiaire ne peut donc pas se faire autour d’une table. Il faut le confronter, se confronter ensemble au caillou. Si l’exercice semble désuet, il peut être remplacé en faisant venir le caillou par une présentation adéquate. Il me semble qu’entretenir, transmettre une philosophie libertaire « gublerienne » telle qu’elle l’était par B. Beaudoin, J.-P. Bertrand… favorise l’émulation, l’autonomie, la pousse de nouvelles idées…