• Aucun résultat trouvé

Chapitre 4 : Contexte social extra-scolaire de scolarisation

3. Animations collectives familiales

3.1. Structure d’accueil parents-enfants

Cet espace parents- enfants accueillent simultanément des enfants et leurs parents pour passer du temps ensemble autour des activités à caractère familiales. Cela permet à un public de tous âges de pouvoir participer à des animations ludiques adaptées et de favoriser et maintenir le lien entre les personnes. L’objectif premier de cette structure est qu’au cours du premier trimestre de fonctionnement chaque famille participante puisse nouer le contact avec une autre famille.

3.2. Accueil intergénérationnel

Le but de cette action est de favoriser les rencontres entre les générations et les rendre durables. Des rencontres sont prévues chaque mercredi après-midi pendant lesquelles les séances d’animation par une équipe d’animateurs de la maison de quartier sont réalisées. C’est un moyen de provoquer des contacts et des relations entre les participants, et donc à travers des incitations régulières, une interconnaissance des modes de vie des familles et des résidents que les liens deviennent progressivement durables, et que l’envie d’être ensemble, de se retrouver pourra être mise en œuvre.

3.3. Les séjours familiaux

Le principe de cette structure est que les familles entreprennent une démarche de participation active et effective auprès des institutions ou organismes pour créer un projet de vacances avec l’aide de la maison de quartier. C’est une façon de favoriser une autonomie des familles et des rencontres avec d’autres familles.

3.4. Les soirées familiales

Il s’agit d’organiser des temps de rencontre conviviaux et réguliers pour les familles de quartier. Donc la maison de quartier propose, chaque mois, des animations « jeux de société ». Encore une fois, ces soirées peuvent servir de prétexte pour que les participants se retrouvent en dehors de ces temps en créant des conditions favorables à ces retrouvailles. La finalité est que l’atelier puisse fonctionner sous forme d’un club avec les modalités de fonctionnement précises.

D’un point de vue socio-linguistique la vie associative en dehors de l’école est un moyen pour les élèves de, soit maintenir ou élargir leurs réseaux sociaux, soit enrichir ou appauvrir la qualité de leur compétence linguistique. La recherche que je mène ne me permet

68

pas de faire des observations extra-scolaires, mais je pense que cet aspect peut avoir une influence sur l’appropriation de la L2 de ces élèves. Il me semble que presque toutes les conditions sont réunies pour que l’intégration sociale de ces élèves et leurs familles se passe mais l’efficacité de tous ces dispositifs repose sur la volonté et l’envie de s’intégrer.

Je viens d’étudier dans les pages précédentes le contexte scolaire et extra scolaire des ENAF d’un point de vue institutionnel, social et linguistique. Cette étude me semble rendre compte de la complexité de la situation lorsque les élèves sont à l’école. Cette complexité est à interpréter dans le sens où théoriquement la langue qui doit régner à l’école est la langue officielle du pays, le français, alors qu’en passant la situation au peigne fin il est évident que cette langue officielle règne certes mais elle est éclatée. Ce n’est pas LE français auquel les élèves sont exposés mais à des variétés de français.

Pour ce qui est du contexte extra-scolaire, la complexité est sans doute encore plus grande et difficile à analyser, cela est dû au fait que dans la vie en dehors de l’école les espaces ne sont pas délimités comme à l’école. Les élèves (qui ne le sont plus d’ailleurs dès qu’ils sortent de l’école) sont contraints à des règles sociales qui sont plus imposantes, en lieu avec la famille et les proches, ces règles prennent le dessus sur les règles institutionnelles.

69

VERS LE CADRE THEORIQUE

Du contexte à la recherche elle-même : élaboration d’une position énonciative de chercheur

Les éléments rassemblés dans cette partie I ont permis de situer et montrer le contexte dans lequel vivent les enfants dits élèves nouvellement arrivés en France, ENAF, et dans lequel également a été organisée puis menée la recherche qui est présentée ici, et qu’on peut qualifier d’exploratoire : en effet, elle s’aventure dans des territoires scolaires peu explorées, en particulier pour ce qui est des interactions. Peut-on dire pour autant qu’il s’agit aussi d’une recherche-action (K. Lewin, 1945, J-P. Resweber, 1995) ? La question sera ré-évoquée plus précisément en fin de thèse, à la lumière des perspectives et propositions avancées.

Ce contexte et cette recherche ont entraîné pour moi-chercheur l’élaboration d’une position énonciative singulière, travaillée en faisant varier la distance à l’objet de recherche (distance spatiale, mais aussi psychique et intellectuelle) en coordonnant subjectivité et conquête de l’objectivité :

- Du plus proche, puisque l’objet de recherche est constitué d’interactions d’enfants, qu’il faut se donner les moyens de recueillir le plus précisément possible, puis de constituer en données analysables et d’interpréter ; puisque, également, le vécu d’un enfant sorti de sa langue première par l’école, quoique désormais révolu (car mon expérience propre a été éclairée, réfléchie, reprise, reformulée), ne m’est pas totalement étranger ;

- au plus lointain, par le biais de l’entreprise réflexive personnelle évoquée ci-dessus,

comme dans le choix et la mise en place d’un cadre théorique et méthodologique, qui ont été les moyens, inscrits dans la durée et dans l’espace, de mon travail de recherche.

Ce travail inclut l’élaboration de ma position énonciative de chercheur, c’est pourquoi j’ai choisi de placer la présente réflexion comme seuil entre la partie I, de contexte, et la partie II, qui va suivre, de cadre théorique et méthodologique.

70

DEUXIEME PARTIE

Cadre théorique

71

Documents relatifs