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Chapitre 3. Synergie d’un consortium microbien et d’un biochar sur l’hydro-

3.3.5 Analyses statistiques

L’analyse de variance a été effectuée avec la procédure PROC mixed du logiciel SAS 9,4 (SAS Institue 2012). Le test de Tukey a été utilisé pour la comparaison des différences de moyennes, lorsque des effets significatifs des facteurs ont été détectés dans le tableau de l’ANOVA. Les résultats ont été considérés significatifs au seuil de signification P<0,1, étant donné la grande variabilité des données (des résidus miniers variables, fins et grossiers avec des plantes co-existantes dans le même mésocosme). La régression de Poisson a été utilisée pour l’analyse du nombre de nodules. La procédure PROC CORR de SAS a été aussi utilisée pour déterminer les coefficients de corrélation de Pearson entre les variables.

3.4. Résultats

Le pH des résidus à la fin de l’expérience

Pour cette variable, seuls les effets des facteurs principaux sont présentés au tableau 3.2 (Les différentes interactions entre les facteurs n’étaient pas significatives). Dans les résidus fins comme dans les roches stériles, le pH du témoin sans biochar (tableau 3.2) n’était pas différent de ceux avec du biochar ou entre les traitements amendés avec du biochar. De manière générale, le pH a varié entre 7,7 et 7.8. Le pH du consortium microbien a légèrement différé du témoin sans consortium (P=0,064). Mais, l’interaction biochar*consortium microbien n’était pas significative (P=0,32). Il n’y avait pas non plus de différence entre les résidus fins et les roches stériles au niveau du pH (P=0,18).

Croissance des plantes

Pour ces variables, seuls les effets des facteurs principaux sont présentés aux tableaux 3.3 et 3.4 (Les différentes interactions entre les facteurs n’étaient pas significatives). L’addition du biochar aux résidus miniers a eu des effets positifs ou neutres sur la croissance végétale. L’Award-Érable-700 a augmenté les biomasses aériennes de F. rubra et de T. repens respectivement de 20% et 57%, mais pas BQ-Érable-500-3 (tableau 3.3). Pour A. sativa, l’effet du biochar n’était pas significatif (tableau 3.3). L’ajout du consortium microbien aux résidus n’a pas non plus affecté significativement la biomasse aérienne des espèces (P=0,98 pour F. rubra, P=0,14 pour T. repens, P=0,19 pour A.

sativa), bien que celle-ci ait été plus élevée dans chaque cas en présence du consortium, sauf pour F. rubra dans les résidus fins. Ce dernier n’a pas non plus interagi avec le biochar tant dans les résidus fins (P=0,50 pour F. rubra, P=0,25 pour T. repens, P=0,13 pour A. sativa) que dans les roches stériles (P=0,78 pour F. rubra, P=0,67 pour T. repens, P=0,22 pour A. sativa). Les résidus miniers n’ont pas favorisé de la même manière la croissance des espèces. Les résidus fins ont favorisé davantage la croissance des graminées (A. sativa et F. rubra), alors que celle du trèfle blanc a été beaucoup plus marquée dans les roches stériles (tableau 3.3). Les croissances de F. rubra et T. repens ont été défavorisées dans le mélange à trois espèces (tableau 3.3) puisqu’elles grandissent beaucoup moins vite que l’avoine.

Des effets sensiblement similaires ont été observés pour la biomasse aérienne totale des mélanges. La biomasse aérienne totale était environ 23% plus élevée dans les roches stériles que dans les résidus fins (tableau 3.3). L’incorporation de l’Award-Érable-700 (tableau 3.3) aux résidus miniers fins a favorisé une augmentation de la biomasse aérienne de 39% et 40% de plus par rapport aux traitements amendés avec BQ-Érable- 500-3 et non amendés. Celle-ci a été influencée par l’application du consortium microbien aux résidus (P=0,059), mais sans interaction avec le biochar (P=0,44). Aucune différence de biomasse totale n’a été décelée entre les deux mélanges (P=0,13) (tableau 3.3).

De manière générale, le développement racinaire n’a été influencé que par les facteurs mélange végétal (P=0,02) et consortium microbien (P=0,079). La plus grande valeur de biomasse racinaire a été aussi obtenue en présence du consortium microbien (tableau 3.4). Le mélange 1 (F. rubra + T. repens) a donné une plus grande masse racinaire, comparativement au mélange 2 (F. rubra + T. repens + A. sativa) (tableau 3.4).

Tableau 3.2. Comparaison entre les valeurs de pH des résidus miniers à la fin de l’expérience pour les facteurs biochar, consortium microbien et mélange végétal

Traitements Résidus fins Roches stériles

pH pH

Biochar

Award-Érable-700 7,76±0,06a 7,81±0,1a BQ-Érable-500-3 7,81±0,06a 7,66±0,1a SB 7,76±0,06a 7,56±0,1a C. microbien +CM 7,74±0,05a 7,63±0,6a SCM 7,80±0,05a 7,72±0,6a M. végétal M1 7,78±0,05a 7,64±0,6a M2 7,78±0,05a 7,71±0,6a

Abréviations : SB : témoin sans biochar, CM : présence du consortium microbien, SCM : absence du consortium microbien, M1 (F.

rubra +T. repens), M2 : (F. rubra +T. repens + A. sativa). Les lettres différentes indiquent la présence de différence significative

(Test de Tukey-Kramer, seuil de signification P<0.1). Seuls les effets des facteurs principaux sont présentés, les différentes interactions entre les facteurs n’étaient pas significatives

Tableau 3.3.Biomasses aériennes de F. rubra, T. repens et A. sativa en présence des quatre facteurs sous-étude

Traitements BSA de F.rubra (g) BSA T. repens (g) BSA A. sativa (g)

Biochar

Award- Érable- 700

3,05±0,19a 28,95±3,83a 6,71±0,72a

BQ- Érable-

500-3

2,69±0,19ab 18,60±3,83b 4,92±0,72ab

SB 2,44±0,19b 12,30±3,83b 5,89±0,72b C. microbien CM 2,73±0,0a 20,97±1,37a 6,21±0,54a SCM 2,73±0,0a 18,93±1,37a 5,47±0,54a M. végétal M1 3,61±0,15a 23,09±1,37a NA

M2 1,85±0,15b 16,81±1,37b NA R. miniers RF 3,74±0,15a 15,97±4,33a 6,87±0,80a

RS 1,71±0,15b 23,93±4,33b 4,81±0,80b

Les valeurs présentées sont les moyennes des 4 répétitions ± erreur type. Les lettres différentes indiquent la présence de différence significative (Test de Tukey-Kramer, seuil de signification P<0.1). Seuls les effets des facteurs principaux sont présentés, les différentes interactions entre les facteurs n’étaient pas significatives.

Abréviations : SB : témoin sans biochar, CM : présence du consortium microbien, SCM : absence du consortium microbien, M1 (F.

rubra +T. repens), M2 : (F. rubra +T. repens + A. sativa), RF : résidus minières fins, RS : roches stériles.

Les valeurs se lisent par colonne et pour chaque facteur individuellement.

Du point de vue global (sommation des biomasses racinaire et aérienne), l’Award-Érable- 700 a favorisé la croissance totale du mélange des espèces comparativement à BQ- Érable-500 et le niveau sans biochar (tableau 3.4). Les résidus miniers n’ont pas été significatifs (P=0,10) alors que le consortium microbien a influencé la croissance (P=0,058). Aucune interaction significative entre le biochar et le consortium n’a été

décelée (P=0,16). La sommation des biomasses racinaire et aérienne a été plus élevée dans le mélange 1 que le mélange 2 (tableau 3.4).

Pour l’allocation de la biomasse (rapport entre la biomasse aérienne et la biomasse racinaire), les effets des résidus miniers et du consortium microbien n’étaient pas significatifs (respectivement P=0,15 et P=0,85). Ce ratio était significativement plus élevé en présence d’Award-Érable-700, comparativement au niveau sans biochar (P=0,02) et au BQ-Érable-500 (P=0,07) (tableau 3.4). Elle a été plus élevée dans le mélange 2 (A. sativa + F. rubra + T. repens) (tableau 3.4). L’interaction biochar*consortium n’était pas significative (P=0,72).

Teneur en N, P et K dans les parties aériennes des plantes

Dans les deux résidus miniers, l’application du consortium microbien n’a pas eu d’effets seuls ou en interaction avec le biochar sur les concentrations en N, P et K des parties aériennes des trois espèces végétales (P>0,05) (tableaux3.5 et 3.6). Il n’y avait pas non plus d’effets significatifs du biochar sur la teneur en N et P pour ces espèces. Par contre, les concentrations en K de F. rubra et de A. sativa ont augmenté en présence de l’Award- Érable-700 (tableaux 3.5et 3.6). Le consortium microbien a augmenté le ratio N/P de 2%, 4% et de 14% respectivement chez F. rubra, T. repens et A. sativa (Annexe 4 et annexe 5).

Tableau 3.4. Biomasses racinaire totale et aérienne totale, biomasse totale, et le rapport biomasse aérienne/ racinaire du mélange des espèces végétales en présence des quatre facteurs sous-étude

Traitements Biomasse sèche racinaire (BSR) (g) Biomasse sèche aérienne (BSA) (g) Biomasse totale sèche (BTS) (g)* BSA/BSR Biochar Award- Érable- 700

28,26±3,73a 37,76±4,30a 7,97±0,51a 1,37±0,11a

BQ- Érable-

500-3

26,81±3,73a 26,04±4,30b 7,12±0,51ab 1,1±0,11b

SB 22,33±3,73a 19,31±4,30b 6,37±0,51b 1,0±0,11b C. microbien CM 27,48±1,88a 29,12±1,47a 7,33±0,19a 1,16±07a SCM 24,11±1,88b 26,28±1,47b 6,97±0,19b 1,15±07a M. végétal M1 28,02±1,88a 28,83±1,47a 7,37±0,19a 1,1±0,07b M2 23,58±1,88b 26,57±1,47a 6,92±0,19b 1,2±0, 07a R. miniers RF 21,42±4,32a 24,10±4,65a 6,65±0,43b 1,25±0,10a RS 30,16±4,32a 31,31±4,65a 7,65±0,43a 1,07±0,10a

Les valeurs présentées sont les moyennes des 4 répétitions ± erreur type. Les lettres différentes indiquent la présence de différence significative (Test de Tukey-Kramer, seuil de signification P<0.1). Seuls les effets des facteurs principaux sont présentés, les différentes interactions entre les facteurs n’étaient pas significatives

Abréviations : SB : témoin sans biochar, CM : présence du consortium microbien, SCM : absence du consortium microbien, M1 (F.

rubra +T. repens), M2 : (F. rubra +T. repens + A. sativa), RF : résidus minières fins, RS : roches stériles.

*Les valeurs de BTS correspondent aux valeurs obtenues suite à une transformation racine carrée. Les valeurs se lisent par colonne et pour chaque facteur individuellement.

Tableau 3.5. Teneur en N, P et K des parties aériennes de F. rubra et de T. repens en présence des quatre facteurs sous-étude

Traitements F. rubra T. repens

N (%) P (mg/kg) K (mg/kg) N (%) P (mg/kg) K (mg/kg)

Biochar

Award- Érable- 700

0,58±0,03a 1087±98a 14907±989±a 1,89±0,06a 582±48a 16685±1014a

BQ- Érable-

500-3

0,54±0,03a 994±98a 13527±989±ab 1,89±0,06a 640±48a 16170±1014a

SB 0,55±0,03a 910±98a 11324±989±b 1,77±0,06a 645±48a 15017±1014a C. microbien CM 0,56±0,02a 983±54a 13272±364a 1,87±0,04a 611±25a 15827±507a

SCM 0,57±0,02a 1011±54a 13233±364a 1,82±0,04a 635±25a 16088±507a M. végétal M1 0,58±0,02a 963±54a 12736±364b 1,81±0,04a 588±25b 14853±507b M2 0,54±0,02a 1031±54 13769±364a 1,88±0,04a 657±25a 17062±507a R. miniers RF 0,52±0,04a 701±113b 12985±807a 1,93±0,07a 557±39b 18580±827a RS 0,60±0,04a 1294±113a 13520±807a 1,76±0,07a 688±39a 13334±827b

Les valeurs présentées sont les moyennes des 4 répétitions ± erreur type. Les lettres différentes indiquent la présence de différence significative (Test de Tukey-Kramer, seuil de signification P<0.1). Seuls les effets des facteurs principaux sont présentés, les différentes interactions entre les facteurs n’étaient pas significatives.

Abréviations : SB : témoin sans biochar, CM : présence du consortium microbien, SCM : absence du consortium microbien, M1 (F.

rubra +T. repens), M2 : (F. rubra +T. repens + A. sativa), RF : résidus minières fins, RS : roches stériles.

Tableau 3.6. Teneur en N, P et K des parties aériennes de A. sativa en présence des quatre facteurs sous-étude

Traitements N (%) P (mg/kg) K (mg/kg)

Biochar

Award- Érable- 700

0,67±0,13a 1152±171a 20656±1515a

BQ- Érable-

500-3

0,55±0,13a 1436±171a 18666±1515ab

SB 0,63±0,13a 1237±171a 16049±1515b C. microbien CM 0,61±0.1a 1180±140a 19467±1237a SCM 0,61±0,1a 1370±140a 17447±1237a R. miniers RF 0,46±0,11a 938±163b 21019±1237a RS 0,76±0,11a 1612±163a 15896±1237b

Les valeurs présentées sont les moyennes des 4 répétitions ± erreur type. Les lettres différentes indiquent la présence de différence significative (Test de Tukey-Kramer, seuil de signification P<0.1). Seuls les effets des facteurs principaux sont présentés, les différentes interactions entre les facteurs n’étaient pas significatives.

Abréviations : SB : témoin sans biochar, CM : présence du consortium microbien, SCM : absence du consortium microbien, RF : résidus minières fins, RS : roches stériles.

Les valeurs se lisent par colonne et pour chaque facteur individuellement.

Densité racinaire

Dans les résidus fins et stériles, la densité racinaire des plantes n’a été influencée par aucun des facteurs testés ni par aucune interaction (P>0,05) (tableau 3.7).

Tableau 3.7. Densité racinaire du mélange des espèces dans les deux types de résidus miniers

Traitements Résidus fins Roches stériles

Densité racinaire (Kg.m-3) Densité racinaire (Kg.m-3)

Biochar

Award-Érable-700 1,74±0,2a 3,09±0,9a

BQ-Érable-500-3 1,45±0,2a 4,27±0,9a

SB 1,38±0,2a 4,14±0,9a

C. microbien CM 1,56±0,1a 3,90±0,6a

SCM 1,49±0,1a 3,76±0,6a

M. végétal M1 1,59±0,1a 4,36±0,6a

M2 1,46±0,1a 3,30±0,6a

Les valeurs présentées sont les moyennes des 4 répétitions ± erreur type. Les lettres différentes indiquent la présence de différence significative (Test de Tukey-Kramer, seuil de signification P<0.1).

Abréviations : SB : témoin sans biochar, CM : présence du consortium microbien, SCM : absence du consortium microbien, M1 (F.

rubra +T. repens), M2 : (F. rubra +T. repens + A. sativa)

Les valeurs se lisent par colonne et pour chaque facteur individuellement

Nodulation

Le nombre de nodules n’a pas été influencé par le biochar (P=0,76). En dépit de la présence de nodules chez les plants de trèfle blanc non amendés avec le consortium microbien, le nombre de celui-ci a été plus élevé en présence du consortium microbien (P<0,01) (en moyenne 4 nodules/pieds pour les traitements avec le consortium microbien contre 2 nodules/pieds pour les traitements sans le consortium). Le nombre de nodules a été plus élevé pour le mélange avoine + fétuque + trèfle blanc que pour le mélange fétuque + trèfle blanc. Une interaction entre le biochar et le consortium microbien a été obtenue dans les résidus fins (P=0,0694). L’Award-Érable-700 présentait plus de nodules/plants (en moyenne 5 nodules/plant) que le BQ-Érable-500-3 (en moyenne 3

nodules/plant) en absence du consortium. Cette tendance était inversée en présence du consortium.

Dans les roches stériles, le nombre de nodules/plant ne variait pas entre les traitements de biochar ni entre les traitements de consortium et de mélanges d’espèces. Par contre, les plants inoculés présentaient un plus grand nombre de nodules, environ 20% de plus. D’autre part, l’interaction entre les facteurs biochar et consortium microbien n’était pas significative.

Relations entre le pH final des mésocosmes et la croissance des plantes

De manière générale, aucune corrélation n’a été décelée entre le pH des mésocosmes et la biomasse individuelle de chacune des espèces végétales (F. rubra (P=0.1, R=0,19 et R2=0,03), T. repens (P=092, R=-0,011 et R2=0,0011) (tableau 3.8), A. sativa (P=0,59, R=0,09 et R2=0,008)). Le ratio N/P des parties aériennes a été positivement corrélé avec la biomasse de F. rubra (R=0,52, R2=0,27 et P<0.0001), négativement corrélé avec la concentration en P des parties aériennes (R=-0,78, R2=0,61 et P<0.0001), et n’a pas été corrélé avec la concentration de N des parties aériennes (P=0,52, R=-0,076 et R2=0,006). Chez T. repens, ce ratio a été négativement corrélé avec la concentration en P des parties aériennes (R=-0,8, R2=0,64 et P<0.0001) et n’a été corrélé avec la biomasse aérienne (P=0,44, R=-0,09 et R2=0,008). Une corrélation positive et significative a été obtenue entre la biomasse aérienne de A. sativa et le ratio N/P (P=0.04, R=0,34 et R2=0,11), et une corrélation négative entre la concentration en P des parties aériennes de A. sativa et le ratio N/P (P=0.003, R=-0,48 et R2=0,23) (tableau 3.8).

Tableau 3.8. Coefficients de corrélation de Pearson entre le ratio N/P, pH final des mésocosmes et les biomasses et les teneurs en éléments nutritifs dans les feuilles de

F. rubra, T. repens et A. sativa

Coefficients de corrélation de Pearson, N = 72 F. rubra

N_F. rubra P_F. rubra K_F. rubra B_F. rubra

N/P -0.075 0.52 -0.77 <.0001 -0.41 0.0003 0.52 <.0001 pH -0.22 0.0597 -0.15 0.18 0.25 0.02 0.19 0.10

Coefficients de corrélation de Pearson, N = 72

T. repens

N_T. repens P_T. repens K_T. repens B_T. repens

N/P 0.31 0.006 -0.80 <.0001 0.33 0.0044 -0.09 0.44 pH 0.01 0.88 -0.15 0.19 0.18 0.1103 -0.011 0.9230

Coefficients de corrélation de Pearson, N = 36 A. sativa

N_A. sativa P_A. sativa K_A. sativa B_A. sativa

N/P 0.31037 0.0654 -0.48113 0.0030 0.48249 0.0029 0.33934 0.0429 pH -0.14496 0.3989 -0.23454 0.1686 0.17704 0.3016 0.09175 0.5946

Pour chaque variable, la première valeur est le coefficient de corrélation de Pearson (R) et la deuxième valeur est le seuil de signification. **P<0.01, *P<0.05, P>0,05 : non significatifs

3.5. Discussion

Effet du biochar sur la croissance des plantes

Dans cette expérience, l’addition du biochar aux résidus miniers a un eu un effet sur les masses aériennes, tel que documenté dans la littérature (Fellet et al., 2014 ; Rees et al., 2015). Comparativement au témoin sans biochar, l’Award-Érable-700 a entraîné une augmentation de la croissance de chacune des espèces prises individuellement (20% pour F. rubra, 67% pour T. repens et 12% pour A. sativa), ainsi que leurs biomasses aériennes et racinaires cumulées. Cela a confirmé notre première hypothèse selon laquelle le biochar augmenterait la croissance végétale, et que cet effet varierait avec le type de biochar.

Souvent, il est suggéré que l’amélioration de la croissance végétale suite à l’amendement de biochar soit attribuée à une variation du pH, affectant la disponibilité des nutriments (Lehmann et al., 2011), à une amélioration de la disponibilité en P (Hammer et al., 2015), à une augmentation de la teneur en eau ou du drainage en cas du mauvais drainage en partie lié à la faible densité du biochar.

Aucune variation de pH n’a été décelée entre les traitements. Les concentrations en N et P des plantes n’ont pas non plus augmenté avec l’ajout de biochar. La bonne performance de l’Award-Érable-700 sur la croissance de F. rubra et A. sativa pourrait être due d’une part à une CEC plus élevée et d’autre part à une concentration plus élevée en cations K, Mg et Na. La teneur en K des résidus miniers n’a pas été déterminée à la fin de l’expérience, mais, une augmentation de la concentration en K des parties aériennes de ces plantes a été obtenue en présence de ce biochar, comparativement au témoin. De plus, les biomasses aériennes de F. rubra et T. repens ont été positivement corrélées avec la teneur en K des parties aériennes pour les roches stériles et les résidus fins, malgré le fait qu’un engrais chimique (15N-30P-15K) à raison de 10mL/m2 a été appliqué à tous les traitements, sans compter la quantité de K présente dans le Beno-vert (72 mg/kg) et le Beno-tack aussi présents dans tous les traitements.

La quantité de K apportée aux résidus miniers via le biochar était de 8,09 et 6,27 mg/kg respectivement pour l’Award-Érable-700 et le BQ-Érable-500-3. L’Award-Érable-700,

compte tenu de sa grande capacité d’échange cationique, retiendrait une grande quantité de K disponible pour les plantes. D’autres études ont déjà démontré l’implication du biochar dans la disponibilité en K dans les sols (Oram et al., 2014 ; Puga et al., 2015 ; Rondon et al., 2015). Considérant que les résidus ont très peu de capacité de rétention, le biochar assurerait la rétention du K au moyen de ses groupements chargés négativement en limitant sa lixiviation et en améliorant sa fixation sur les particules colloïdales des résidus miniers fins (Ippolito et al., 2012), contribuant du coup à améliorer la croissance végétale.

À l’opposé, les teneurs en N et P des parties aériennes n’ont été affectées par aucun des biochars. Il est possible que ce soit parce que la fertilisation en ait amené suffisamment aux plantes et donc, que ce n’était pas un facteur limitant à la croissance végétale. Ces résultats diffèrent de ceux de Mia et al. (2014) et de Hammer et al. (2015). À un taux de 1% (10 t/ha), la fixation biologique de l’azote de Trifolium pratens a été augmentée (Mia et al., 2014), et celle de Phaseolus vulgaris pour 6 types de biochar appliqués à un taux de 1,5% (15 t/ha) (Güereña et al., 2015), résultant à une augmentation significative des concentrations en N et P des parties aériennes. Dans le cas de P, cela pourrait être attribué à son indisponibilité en raison de l’augmentation du pH associé au grand pourcentage de biochar appliqué. Le pH optimal des sols pour la disponibilité du P se situe entre 6,2 et 7 (Parent et al., 2002). Or, le pH final enregistré pour chacun des traitements à base de biochars dans les mésocosmes excédait 7 (tableau 3.2). Un pH élevé défavoriserait aussi la fixation biologique de l’azote. Le pH optimal pour la croissance des rhizobiums se situe entre 6 et 7 (Hungria et Vargas, 2000).

Effet du consortium microbien sur la croissance des plantes

L’effet du consortium microbien n’a pas influencé la croissance de chacune des espèces prises individuellement, ainsi que les teneurs en N, P et K de leurs parties aériennes. Des effets ont été toutefois observés sur leurs biomasses aériennes et racinaires cumulées. Des études antérieures ont rapporté des effets de l’association de ces micro-organismes sur la croissance végétale (Ogar et al., 2015)variant avec les types d’isolats, les espèces végétales et l’environnement dans lesquels ils évoluent (Ohsowski et al., 2012).

Les micro-organismes, malgré la courte période de croissance végétale et la fertilisation, ont réussi à augmenter la biomasse totale du mésocosme. Les AMF facilitent l’absorption des ressources (notamment P, N et l’eau) et affectent les interactions des plantes avec d’autres micro-organismes (Artursson et al., 2006). Néanmoins, comparativement à l’ensemble du mésocosme, le consortium microbien n’a pas eu le même effet sur la biomasse individuelle de chacune des espèces. Cette variation résulterait de la compétition entre les espèces. Par contre, on s’attendait à un effet plus important. D’abord, il est probable que l’effet de l’AMF ait un peu inhibé, en partie lié à l’application de l’engrais chimique et du Beno-vert contenant du phosphore. Les plantes profitent habituellement davantage de la présence des AMF là où P est limitant. L’efficacité de ceux-ci tend à se réduire en présence d’un niveau élevé de P soluble (Clark et Zeto, 2000 ; Shen et al., 2011).

Les contenus en N total et P total mesurés dans chacune des espèces étaient non différents du témoin non inoculé. Pourtant, il est rapporté que les AMF pourraient assurer une augmentation de l’accumulation de N et P chez les graminées et les légumineuses (Guo et al., 2013). Chez les légumineuses, l’AMF favorise cette accumulation d’azote en facilitant la formation des nodules et l’activité de la nitrogénase, l’enzyme responsable de la fixation biologique de l’azote (Chen et al, 1999).Chez T. repens, les plants traités avec le consortium microbien présentaient un pourcentage nodulaire de 50% de plus par rapport au témoin. Or tout comme pour les graminées, les concentrations en N et P étaient non significatives. Il semble que ces nutriments (N et P) n’aient pas été un facteur limitant de la croissance végétale. Aucune corrélation positive n’a été décelée entre la biomasse de chacune des espèces et ceux-ci.

Par ailleurs, le ratio N/P, lequel détermine l’équilibre de l’absorption de P et N, était largement supérieur à 20, soit 31,54 pour les plants de T. repens traités avec le consortium, et ceux de A. sativa et F. rubra étaient respectivement de 6,26 et 6,39. Cela traduirait une meilleure absorption de N chez T. repens et de P chez les graminées (Güsewell, 2004). L’apport en nutriments était assuré par la fertilisation et par les nutriments présents dans le produit d’hydro-ensemencement. Considérant les exigences de chacune des espèces, il existerait une compétition différentielle pour N et P (Güsewell,

2004). T. repens aurait profité de la disponibilité en P, alors que les graminées de celle de l’azote.

Effet de l’interaction du biochar et du consortium microbien

L’interaction biochar*consortium microbien était à la fois non significative sur la biomasse individuelle de chacune des espèces, leurs concentrations en N, P et K de leurs parties aériennes, leurs ratios N/P, ainsi que leurs biomasses aérienne et racinaire cumulées. Des études tenant compte des effets interactifs du biochar et des AMF ou du biochar et des PGPR ont rapporté des effets significatifs ou neutres dépendamment de la concentration de biochar appliqué. Sur des mésocosmes en serre, Hammer et al. (2015) ont obtenu des interactions significatives entre l’application de 5% de biochar et d’un AMF sur la biomasse aérienne de Lactiva sativa sur des sols salins. Dans une autre étude en serre réalisée sur des plantules de Azadirachta indica, Budi et Setyaningsih (2013) ont rapporté avoir trouvé de fortes interactions significatives de biomasses et de des concentrations en N, P et K entre le traitement d’inoculation avec un AMF (Glomus etunicatum) et d’amendement en biochar, lorsque celui-ci a été appliqué à un taux de 5 et 10% dans des sols. Ahmad et al. (2015) ont aussi obtenu des interactions significatives entre le biochar et trois souches de PGPR sur la croissance et la physiologie de Zea mays cultivé dans un sol limono-argileux. Certains ont soutenu que l’addition du biochar aux sols favorise la multiplication et les activités microbiennes (Thies et al., 2015) par une

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