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2. Méthodologie, analyse des données et résultats

2.2. Hypothèses, analyse des données et résultats

2.2.2. Analyses des données et résultats

2.2.2.4. Analyses quantitatives et qualitatives du réinvestissement du lexique

Le réinvestissement du lexique tient une part importante dans l’analyse du recueil de données étant donné que la séquence a été pensée et mise en place dans le but d’avoir un temps

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d’appropriation de celui-ci afin d’observer si, tout au long des séances, les cartes « mémoire des mots » ont aidé à mémoriser le lexique.

Pourcentage de réinvestissement des mots « mis en mémoire » par rapport à l’ensemble des mots prononcés dans la séance.

Le pourcentage de réinvestissement du lexique correspond au nombre de fois où les vingt-quatre mots « mis en mémoire » ont été prononcés par les élèves dans la séance dont il est question et sur l’ensemble des mots prononcés par les élèves. La tendance observée grâce à l’histogramme ci-dessus montre une augmentation de ce pourcentage tout au long des séances et permettrait donc de valider l’hypothèse indiquant que la mise en mémoire des mots favoriserait le réinvestissement du lexique lors des reformulations tout au long de la séquence. Il est intéressant de pouvoir se rendre compte qu’un dispositif qui permet l’appropriation du lexique avant la lecture d’un épisode de l’histoire semble efficace pour favoriser le réinvestissement de celui-ci lors de situations variées. R. Goigoux et S. Cèbe (2017) expliquent dans le guide pédagogique de Narramus (p. 16-17) que ce sont les compétences lexicales et syntaxiques qui sont visées par cet exercice afin que l’enfant ne décroche pas ou décroche moins vite parce qu’il aura acquis le sens d’un grand nombre de mots ou expressions et pourra ainsi suivre plus facilement.

En observant de plus près le lexique réinvesti par les élèves (cf. annexe 7), il est à souligner que seulement une expression a été sélectionnée pour vingt-trois mots dans la mise en mémoire des mots. Ceci a pu aider les élèves dans leur appropriation car les mots semblent plus simples à comprendre et à retenir car pouvant faire référence à des connaissances antérieures et donc moins abstraits que des expressions. L’analyse de ce tableau permet de mettre en évidence que seulement quelques mots dépassent les vingt réinvestissements lors des

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reformulations : Papa ours, Petit ourson, Boucle d’or et lit. Il est à noter que « Maman ours » a été prononcé dix-neuf fois et « se promener » dix-huit fois : nous pouvons donc en déduire que les élèves ont plus de facilités à réemployer les noms des personnages qui les ont forcément marqués étant donné qu’ils font les actions et que l’histoire se construit autour d’eux. Concernant « se promener » et « lit », leur redondance dans notre langage quotidien peut aussi être l’une des raisons pour laquelle ces deux mots ont été souvent utilisés par les élèves. Nous pouvons également remarquer que la seule expression apprise grâce aux mots mis en mémoire, « à perdre haleine », n’a jamais été réemployée par les élèves. Cela peut s’expliquer par le fait qu’elle est associée à l’énoncé source « Et Boucle d’or se balança à perdre haleine et avec tant d’énergie que le petit fauteuil s’effondra » qui a été peu reformulé et que, lors de leurs reformulations, les élèves ont peu pensé à parler du fait que c’était parce que Boucle d’or se balançait trop énergiquement que le fauteuil se cassait. Ainsi, il n’est pas possible de garantir que ce soit la mise en mémoire des mots qui favorise le réinvestissement du lexique car nous n’avons pas de point de comparaison où la même séquence aurait été effectuée sans la mise en mémoire mais elle semble tout de même contribuer fortement au fait que les élèves y soient familiarisés.

De plus, dans le but de vérifier une nouvelle fois l’hypothèse visant à savoir si les reformulations différées avec support seraient les reformulations où le lexique est le plus réinvesti, l’analyse des chiffres présentés en annexe 7 pourra nous éclairer. En effet, le calcul de la moyenne du pourcentage de mots réinvestis par séance avec reformulation différée avec support est de 11,55% contre en moyenne 8,88% mots réinvestis dans toutes les autres séances. Ces chiffres viennent une nouvelle fois confirmer l’hypothèse de départ mais permettent également de mettre en lumière le nombre important de réemploi des mots en mémoire en séance : cette séance a permis de réinvestir plus de 28% de mots en mémoire sur l’ensemble des mots prononcés par les élèves dans la séance, le pourcentage le plus élevé de la séquence.

En somme, l’ensemble de ces analyses ont permis de valider plusieurs hypothèses : les reformulations différées sont plus riches que les reformulations immédiates, les reformulations avec support sont plus riches que les reformulations sans support et enfin, les reformulations différées avec support sont plus riches que les autres types de reformulation. Cependant, nous l’avons déjà mis en lumière, cette conclusion est à nuancer, notamment au niveau de la syntaxe des phrases car les phrases complexes, donc mieux construites, sont plus nombreuses lorsqu’il

est question de reformulations sans support. De plus, nous avons pu valider l’hypothèse affirmant que le type de phrase le plus reformulé est la phrase simple, sûrement induit par le fait que le texte en contient déjà un grand nombre. Enfin, nous avons également pu valider l’hypothèse mettant en avant le fait que le réinvestissement du lexique était de plus en plus présent dans les reformulations des élèves tout au long de la séquence, et donc que la mise en mémoire des mots avait une incidence directe sur le réinvestissement du lexique.