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Pour l ’ analyse des entretiens, nous avons adopté la méthode d ’ analyse de contenu. D ’ après L ’ Écuyer (1987, p. 50), l ’ analyse de contenu est « une méthode de classification ou de codification dans diverses catégories des éléments du document analysé pour en faire ressortir les différentes caractéristiques en vue d ’ en mieux comprendre le sens exact et pré- cis ». Les données recueillies ont été analysées selon les modèles proposés par L ’ Écuyer (1987) et par Mayer et Ouellette (1991), soit la préparation du matériel, la préanalyse, le processus de catégorisation et de classification, ainsi que l ’ analyse et l ’ interprétation des résultats.

3.5.1 La préparation du matériel

Une première étape vise à préparer les données recueillies pour l ’ analyse. Dans notre étude, la préparation du matériel a consisté à transcrire de façon intégrale le contenu de chaque entrevue.

3.5.2 La préanalyse

L ’ étape de la préanalyse a été réalisée dans deux sous-étapes: la lecture préliminaire des transcriptions des entrevues et le choix et la définition des unités de classification. La lecture préliminaire nous a d ’ abord fourni une vue de l ’ ensemble du matériel à analyser. Cette étape nous a permis de « dégager le sens général du récit et de cerner les idées ma- jeures propres à orienter le travail d ’ analyse » (Nadeau, cité dans Mayer, 2000, p. 164). La phase de la définition des unités de classification consistait à délimiter des «catégories pro- visoires» qui ont servi à codifier les propos des femmes interviewées. Plus précisément, il s ’ agissait de « découper le matériel en énoncés plus restreints possédant un sens complet en eux-mêmes » (L ’ Écuyer, 1987, p. 55). Cette première étape nous a permis d ’ identifier les thèmes récurrents.

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3.5.3 Le processus de catégorisation et de classification

Après une lecture plus approfondie de la transcription des entrevues, nous avons regroupé les différents thèmes afin de délimiter les «catégories» qui nous ont servi plus tard à codifier les propos des femmes interviewées. Selon l ’ Écuyer (1987), une catégorie est constituée d ’ une unité ou d ’ un thème comportant un sens commun plus large et carac- térisant d ’ une même manière la variété des énoncées. Plus précisément, dans cette phase, selon le principe indiqué plus haut, nous avons découpé le contenu en segments plus courts porteurs de sens (L ’ Écuyer, 1987).

Nous avons procédé selon le modèle mixte décrit par L ’ Écuyer pour construire les catégories d ’ analyse. Une partie des catégories a été déterminée à l ’ avance à partir des ques- tions de recherche, du journal de bord et du schéma d ’ entrevue. Nous avons procédé en posant des questions, ligne par ligne de la transcription afin de dégager le plus fidèlement les propos des femmes interviewées.

Par la suite, les catégories ont été comparées ou regroupées dans des sous-catégories. Ainsi, d ’ autres catégories issues des propos des femmes interviewées se sont ajoutées aux catégories préexistantes. D ’ autres encore, qui semblaient moins pertinentes à notre objet de recherche ont été rejetées. Ce modèle permet de garder, de modifier ou de rejeter les caté- gories provisoires ou de remplacer les catégories préexistantes par de nouvelles catégories qui ont surgi du discours des femmes.

Ensuite, ces sous-catégories ont été organisées selon leur importance et selon un ordre temporel tel que la violence pré-migratoire et post-migratoire, les difficultés de l ’ im- migration, la violence au sein du couple, le processus de recherche d ’ aide et les améliora- tions suggérées par les femmes quant aux services d ’ aide. Pour chaque catégorie nous avons pris soin de respecter les qualités d ’ exhaustivité, de cohérence, de pertinence et d ’ homogé- néité (L ’ Écuyer, 1987, p. 60). À cette étape, l ’ analyse établit des liens entre chacune des

catégories et notre cadre théorique. Cette démarche nous a permis de construire une grille de codification destinée à l ’ interprétation ultérieure de données.

Une fois la grille de codification construite (voir Annexe C), l ’ étape suivante a consisté à coder les énoncés. Pour réaliser cette opération, nous avons procédé au décou- page et au codage dans les marges des documents manuellement sans l ’ aide d ’ un logiciel. L ’ opération suivante visait à placer, extrait par extrait, chacune des transcriptions dans un fichier Word identifié par catégorie donnée. Ce type de codification nous a permis de bien connaître le contenu de chaque entretien. De plus, cette étape a facilité l ’ analyse verticale de chaque entrevue. Enfin, nous signalons que certains extraits pourraient être associés à plus d ’ un code, par exemple « les barrières linguistiques », un code qui touche plus d ’ un contexte, soit la violence conjugale et l ’ immigration.

3.5.4 Interprétation des résultats

L ’ analyse des données a été effectuée en trois phases. Lors de la première phase, nous avons eu recours au journal de bord pour mieux situer le sens de chaque entrevue dans son contexte. Pour la deuxième phase, nous avons procédé à l ’ analyse verticale du contenu des entrevues. Dans la dernière phase nous avons effectué une analyse horizontale.

L ’ analyse verticale consiste à analyser les entrevues de façon indépendante les unes des autres afin de dégager l ’ ensemble des thèmes abordées par chaque femme interviewée. Nous avons ainsi mis en évidence les diverses caractéristiques que chacune des catégories renfermait. Cette méthode nous a aidée à comprendre les contradictions et les subtilités repérées dans le discours des femmes. En outre, l ’ analyse nous a permis de mieux cerner le profil de chacune des participantes.

Par ailleurs, l ’ analyse horizontale consiste en une opération transversale qui a pour but d ’ identifier les catégories abordées par l ’ ensemble des femmes interrogées. Cette forme

54 d ’ analyse est utilisée afin de dégager la position générale des personnes interrogées sur une question particulière (Grawitz, 1993).