Analyses bactériologiques

Trois types de germes ont été identifiés.

 Coliformes fécaux

Figure 16 : Taux de coliformes fécaux obtenus dans 100 ml d’échantillon d’eau Il ressort de l’analyse de ce graphe qu’il y a une présence excessive de coliformes fécaux dans tous les échantillons analysés. Elles contiennent donc des germes d’origine fécale.

AVOCE Hermine B. L. Page 32

 Coliformes totaux

Figure 17 : Taux en coliformes totaux

La figure 16 montre le nombre de colonies de coliformes totaux sur chaque échantillon. Toutes les colonies comptées sur chaque échantillon dépassent largement le nombre fixé par la norme qui est de 10/100ml. Ces eaux sont donc contaminées par des matières fécales.

Photo 2 : Boîtes de Pétri contenant des souches de coliformes totaux

0 500 1000 1500 2000 2500

AHOLOUHOUE HLANKPA AGA GLA 1 GLA2

Taux decoliformes totaux

Points de prélèvement

CT Norme

AVOCE Hermine B. L. Page 33

 Streptocoques fécaux

Figure 18 : Taux en streptocoques fécaux des eaux échantillonnées

Cette figure montre que toutes les eaux échantillonnées présentent des valeurs élevées en streptocoques fécaux qui varient d’une localité à une autre. Ces valeurs ne respectent pas les normes de l’OMS soit 0/100 ml. Ces échantillons sont donc contaminés par des streptocoques fécaux.

Photo 3 : Boites de Pétri contenant des souches des streptocoques fécaux

0 500 1000 1500 2000

Taux de strèptocoque

Points de prélèvement

STREPTOCOQUES Norme

AVOCE Hermine B. L. Page 34 n’en dispose pas. On constate aussi que la plupart des habitants de ces villages ne disposent pas de latrines et que c’est dans ces eaux qu’ils font tous leurs besoins quotidiens. De nombreuses nuisances à la santé et des problèmes d’assainissement dans les agglomérations sont aussi constatés. Face à ces comportements, la population est confrontée à de nombreuses maladies.

Les résultats des analyses physico-chimiques montrent que les valeurs du pH obtenues sont conformes à la norme. Les concentrations en Ca²⁺, en Mg²⁺, NO2

sont acceptables et ne présentent aucune incidence sur la qualité de l’eau consommée dans les villages. Leurs valeurs sont largement inférieures aux résultats trouvés par DOVONOU en 2012 à Cotonou.

Tous ces paramètres sont conformes aux normes pour une eau de consommation.

Les résultats des essais physico-chimiques ont révélé également l’existence d’une couleur élevée (57 à 123UC) des eaux dans toutes les localités. Ces valeurs sont largement supérieures à celles obtenues par KOTCHADAN dans la Commune de DASSA-ZOUME (2011) qui sont de 31,4 à 46, 3 UC. Cette grande variation de la couleur n’est rien d’autre que la présence des matières organiques colorées (substances humiques, fer…). Ce taux élevé peut être lié à la nature géologique des sols traversés par l’eau lors de son infiltration. Bien qu’une eau colorée ne comporte aucun danger pour la santé ; la présence de couleur met mal à l’aise les consommateurs même si l’eau est de bonne qualité. (DOSSA, 2013).

Les éléments azotés comme les nitrites et nitrates ne présentent pas de défaut de conformité par contre les eaux échantillons présentent des taux d’ammonium (NH4+

) qui dépassent les valeurs maximales admissibles de 0,5mg/l. La présence d’un polluant azoté (NH4+) dans une eau est un signe de pollution qui peut être d’origine humaine. Ce polluant se retrouve dans les eaux de quatre (04) localités de la commune d’Adjohoun. Ces résultats sont similaires à ceux trouvés par MOUZOUVI en 2012 dans la lagune de Porto-Novo.

Les concentrations en fer total sont au-delà de la norme. Le fer est certes indispensable pour le corps humain mais de très fortes concentrations affectent les propriétés

AVOCE Hermine B. L. Page 35 organoleptiques de l’eau. Sa présence peut indiquer que l’eau est de mauvaise qualité et peut être révélateur de l’existence d’autres problèmes susceptibles d’effets nocifs pour la santé même si le fer ne pose pas de risques sérieux pour la santé.

Les résultats des analyses bactériologiques montrent que des valeurs ne respectent pas les normes de qualité recommandées par l’OMS pour une eau potable. En ce qui concerne les coliformes, les figures 15 et 16 montent que : 100 % des eaux analysées sont contaminées par les coliformes fécaux (120 à 1880 colonies) et des coliformes totaux (950 à 2120 colonies).

Ces résultats sont supérieurs à ceux obtenus par l’Institut National de la statistique au Cameroun en 2013 où la concentration moyenne en coliformes fécaux est de 27390 cfu/100 ml. La présence des coliformes fécaux indique une pollution strictement d’origine fécale et aussi la présence probable de germes pathogènes qui peuvent être responsables des maladies telles que les angines, les otites, les gastroentérites infantiles, les méningites et d’autres affections. La présence de coliformes totaux induit une pollution d’origine fécale. Ces résultats sont aussi inférieurs à ceux obtenus par AZONGNITODE (2012) dans le fleuve Ouémé qui est impropre à la consommation.

Quant aux streptocoques fécaux, la figure 17 montre que toutes les eaux analysées sont contaminées par des streptocoques fécaux avec des valeurs allant de 70 à 2000 colonies pour 50 ml d’eau de surface. Leur présence montre que la pollution fécale est ancienne. La population d’Adjohoun est donc exposée à plusieurs affections d’origine hydrique.

Les fortes concentrations de coliformes totaux, fécaux et de streptocoques fécaux peuvent être attribuées aux divers déchets que reçoivent les cours d’eau. Ces résultats sont en adéquation avec ceux de Dovonou (2012) qui a montré que la pollution du lac Nokoué est due au dépôt de branchages dans le lac, aux dépotoirs sauvages d’ordure implantés le long de la berge et à la défécation qui se fait directement dans les eaux.

AVOCE Hermine B. L. Page 36 CONCLUSION ET SUGGESTIONS

Ce stage de fin de formation nous a permis de comprendre les principes de certaines méthodes d’analyse, de manipuler et d’évaluer la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux de consommation dans la commune d’Adjohoun.

En effet les résultats des travaux ont montré que les eaux de surface de la commune d’Adjohoun, présentent des caractéristiques physico-chimiques et bactériologiques qui ne sont pas conformes aux normes de potabilité de l’eau de consommation en République du Bénin.

On retient en générale sept (07) éléments physico-chimiques et bactériologiques essentiels le pH, le fer total, l’ammonium, la couleur, les coliformes totaux et fécaux, les streptocoques, qui constituent les contaminants des eaux destinées à la consommation dans la commune d’Adjohoun. La présence élevée de ces polluants dans les eaux constitue sans doute une menace pour les habitants qui utilisent l’eau de surface pour leurs besoins. Les objectifs spécifiques ont été atteints et les hypothèses ont été vérifiées.

La maîtrise de la qualité de l’eau étant un impératif de développement durable, nous suggérons:

- la sensibilisation des populations sur la qualité de l’eau qu’elle consomme et sur les méthodes de traitement à adopter pour éviter les maladies d’origine hydrique ;

- l’éducation et la sensibilisation des populations sur l’importance de la gestion correcte des déchets solides et sur les risques de contamination des eaux de surface ;

- le recensement et la vulgarisation des méthodes de traitement les plus fiables et accessibles aux populations de nos Communes ;

- la réalisation des adductions d’eau potable et des bornes fontaines dans les villages qui n’ont pas encore été dotés dans la Commune ;

- d’encourager la promotion et la vulgarisation des latrines écologiques, ce qui permettrait de minimiser la pollution des cours d’eau par les matières fécales ;

- d’adopter des mesures d’hygiène de l’eau dans les maisons.

AVOCE Hermine B. L. Page 37 REFFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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2- APHA, AWWA et WEF, 2005.Standard methods for the examination of water and wastewater.21st editions. American Public Health Association and water Environment Federation, Washington, DC.

3- Arreté 2007-18 MMEE/DC/SGM/CTJ/CTREau/DG-EAU/SA du 19 février 2007 portant Attribution, Organisation et Fonctionnement de la DG-Eau.

4- ASECNA. 2014. Données météorologiques et climatologiques d’Adjohoun

5- ASSITEB. 1997. Problématique de l’eau et de l’assainissement en milieu scolaire en République du Bénin : Cas de la ville de DJOUGOU. Mémoire de fin de stage, 50p.

6- AZONGNITODE A., 2012. Etude de la qualité de l’eau du fleuve Ouémé destinée à la consommation et à l’irrigation. Rapport de licence, EPAC/ UAC 57p.

7- BLALOGOE P.C., 2002. L’eau et la santé publique en milieu de climat de transition : Etude de cas de la Commune de Glazoué. Mémoire de maitrise, 99p.

8- BOGNON Y.G.M. & MOUZOUNVI Z.H.C., 2012. Approvisionnement en eau potable dans la Commune d’Akpro-Missérété : Cas des Postes d’Eau Autonome Privés, 41p.

9- CHOUTI T., 2005. Evaluation de la qualité des eaux de puits couverts munis de pompe dans la Commune de PORTO-NOVO, 71p.

10- Décret n°2001-094 du 20 février 2001 fixant les normes de la qualité de l’eau potable en république du Bénin.

11- DOSSA P., 2013. Etude de la qualité de l’eau consommée à Ganvié, Abomey-Gblon et Abomey-Ounmey, 49p.

12- DOVONOU F., 2012. Pollution physico-chimique et bactériologique du lac Nokoué : causes et conséquences. Doctorat en hydrologie et gestion intégrée des ressources en eau UAC.

13- FANDOHAN I., 2009. Caractérisation physique et chimique des eaux souterraines de la Commune d’Abomey. Rapport de Licence Professionnelle, EPAC/UAC 49p.

14- INSAE, 2013. Recensement Générale de la Population et de l’Habitation.

15- KOMBASSERE A., 2007. Accès à l’eau potable et les risques diarrhéiques dans la zone irrégulière d’OUAGADOUGOU, maitrise en géographie, 73p.

AVOCE Hermine B. L. Page 38 16- KOTCHADAN M., 2011. Paramètre physico-chimiques et bactériologiques des eaux souterraines et des eaux de surface dans la commune de DASSA-ZOUME : Cas des villages Ayniwidji, Bétékoukou et Zankoumandon, 46p.

17- KPLE E., 2008. Contribution à l’étude de la pollution organique et azotée des eaux du lac TOHO dans le département du MONO. Mémoire pour l’obtention du diplôme de Licence Professionnelle (LP). EPAC/U.A.C. Cotonou 62p + annexes.

18- Monographie de la Commune d’Adjohoun, AFRIQUE CONSEIL, 2006.62p.

19- MOUZOUVI A., 2012.Evaluation de la pollution chimique des eaux de surface au Bénin : Cas de la lagune de Porto-Novo. Rapport de licence, EPAC/UAC 43p.

20- MSP, 2011. Annuaire des statistiques sanitaires, Cotonou, 147p

21- OMS, 2004. Directives de qualité pour l’eau de boisson. OMS, Genève, 110p.

22- Plan de Développement Communal d’Adjohoun, 2011. 58p

23- QUENUM L.C.T.V.N., 2013. Etude comparative de la qualité bactériologique des eaux des adductions d’eau villageoises et celles des puits dans la d’Abomey-Calavi en République du Bénin : Cas des villages de Yekon aga et Zoungo, 43p.

24- RODIER J., 1978. L’analyse de l’eau, eaux naturelles, eaux résiduaires, eau de mer.

BORDAS. Paris. France. 1383p

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AVOCE Hermine B. L. Page 39

AVOCE Hermine B. L. Page x Annexe 1 : Organigramme de la DG-EAU

Cellule Audit

Directeur Général Adjoint de l’Eau (DGA-Eau)

11 services eau dans les départements

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