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2. Analyse de l’évolution de chaque membre du groupe thérapeutique

2.1. Analyse de B, scolarisé en classe de 5 ème (présent à sept séances)

sept séances)

2.1.2. De manière quantitative

2.1.2.1. Avec l’échelle

Tableau n°7 : Résultats des échelles remplies par B au début et à la fin de l’expérimentation

Critères Note à la 1ère évaluation

(début de l'expérimentation)

Note à la 2ème évaluation (fin de l'expérimentation) Sentiment d'infériorité 8/20 18/20 Sentiment de découragement 5/8 7/8 Sentiment de honte 3/8 8/8 Sentiment d'anxiété 12/28 24/28 Sentiment de rejet 9/16 8/16

Restriction du mode de vie et

renoncement à soi-même 6/12 11/12

Image de soi générale 1/4 3/4

Note totale 44/96 79/96

Nous pouvons constater une belle évolution pour B entre la première et la deuxième passation de l’échelle. En effet, excepté pour le sentiment de rejet (où il perd uniquement un point), B a très largement progressé dans tous les autres domaines. Il semble avoir désormais une bonne image de lui-même accompagnée d’une meilleure estime de lui et d’une meilleure confiance en lui. Sa moyenne totale passe de 44/96 à 79/96.

2.1.2.2. Avec le « trouillomètre »

Pour tous les « trouillomètres » que nous avons proposés, B a estimé sa peur de parler à 0/10. Quel que soit le thème, il a donc toujours semblé être à l’aise pour parler dans le groupe.

2.1.3. De manière qualitative

2.1.3.1. Nos observations cliniques

Dès son arrivée dans le groupe, B nous a semblé être un adolescent très timide, mal à l’aise dans son corps (position avachie avec les épaules tombantes et les mains dans les poches) et peu motivé.

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2.1.3.1.1. S’affirmer par le corps

Pour les exercices où le corps occupe une place importante, B fait au départ des gestes très répétitifs et restreints dans l’espace ; ces exercices semblent le mettre mal à l’aise. Lorsqu’il faut reproduire le geste de son voisin, B le fait en en diminuant largement son ampleur. De plus, lorsqu’il doit inventer lui-même des gestes, ils sont souvent caractérisés par un balancement des bras de haut en bas et très répétitifs. Ces deux types d’exercices n’ont plus été proposés vers la fin de notre expérimentation puisque nous avons axé notre travail sur un exercice plus difficile : le mime. Pour cet exercice, au départ comme à la fin, B reste statique, sans utiliser suffisamment l’espace ; il est donc difficile pour nous de deviner le personnage qu’il mime, d’autant plus qu’il ne parvient pas à enrichir son mime pour nous donner davantage d’indices. Au niveau de l’affirmation par le corps, nous pensons donc que B a peu progressé.

2.1.3.1.2. S’affirmer par le regard

Dès la première séance, nous nous sommes rendu compte que B ne regarde que très peu ses interlocuteurs dans les yeux. Cependant, lorsque nous avons proposé des exercices dans lesquels il faut obligatoirement maintenir le regard avec son interlocuteur pendant tout l’échange, B le fait avec aisance. Ces exercices l’ont peut-être sensibilisé au fait que le regard est important lorsque nous parlons à quelqu’un puisque nous avons pu constater qu’il le fait de manière plus spontanée à la fin de notre expérimentation.

2.1.3.1.3. S’affirmer en parlant de soi

Au départ, dans les exercices où il faut parler de soi, B reste dans les mêmes thèmes (le collège et les jeux vidéo). Au fil des séances, nous avons été agréablement surprises qu’il se livre de plus en plus en nous confiant des éléments très personnels sur sa vie, même si pour cela il a dû se moquer de lui-même. B est donc parvenu à se confier et à parler de plus en plus de lui-même au sein du groupe thérapeutique.

2.1.3.1.4. S’affirmer d’une manière générale

Lors des premiers jeux de rôle, nous avons pu constater que B ne semble pas très à l’aise, ce qu’il affirme d’ailleurs lui-même. Il n’ose pas prendre la parole et, lorsqu’il faut obtenir une information, il n’insiste pas et abandonne rapidement. Il se met en retrait face à son interlocuteur. Cependant, nous avons été étonnées quant à la progression de B lors des deux derniers jeux de rôle : il a réussi à donner des arguments solides pour être recruté à un poste et a su prendre part à la conversation d’un groupe auquel il ne participait pas au départ. De plus, il a été capable de poser des questions à ceux qui devaient s’inclure dans le groupe déjà formé, afin de les aider au mieux et de les mettre à l’aise. Par ailleurs, nous avons également pu constater que B a de plus en plus confiance en lui au fur et à mesure

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des séances puisqu’il prend de plus en plus la parole et qu’il essaye très souvent de faire rire les autres membres du groupe. B s’affirme donc de plus en plus au fil des séances.

2.1.3.2. L’entretien semi-dirigé

2.1.3.2.1. Questions générales

B nous dit qu’il s’est toujours senti à l’aise dans le groupe et qu’il s’y amusait bien. Il a beaucoup aimé l’exercice du « trouillomètre » car il aimait raconter des choses mais surtout car il aimait écouter les autres. B pense que le groupe l’a fait progresser tant au niveau de la « parole » que dans sa manière d’être car il se dit être désormais moins timide.

2.1.3.2.2. Questions axées sur le bégaiement

B pense que le groupe a eu un effet positif sur son bégaiement. En effet, selon lui, il bégaie moins et nous confie qu’il accepte mieux son bégaiement.

2.1.3.2.3. Questions axées sur le corps

B explique qu’il se sentait « un peu » à l’aise dans son corps avant le groupe et pense avoir progressé, sans pour autant pouvoir nous donner plus d’explications.

2.1.3.2.4. Questions axées sur le regard

B nous affirme que dès le début, il a réussi à maintenir un contact visuel avec les autres membres du groupe, ce qui n’était pas forcément le cas en dehors de ce cadre ; cela dépendait de la sympathie de son interlocuteur. Cependant, il nous explique qu’il y par-vient aujourd’hui.

2.1.3.2.5. Questions axées sur la prise de parole

La première fois que B a dû parler dans le groupe, il se trouvait timide mais s’est rapi-dement senti plus à l’aise. En ce qui concerne la prise de parole au collège, B nous explique qu’avant le groupe il ne levait pas forcément le doigt, même s’il connaissait les réponses. Depuis qu’il a rejoint le groupe, il avoue que, malgré ses bégayages, il ose prendre la parole et est moins timide. Il nous confie d’ailleurs avec fierté que son professeur de français est très impressionné et que sa note de participation a augmenté.

2.1.3.2.6. Questions axées sur la prise de parole pour parler

de soi

B nous explique que la première fois qu’il a fallu parler de soi dans le groupe avec l’exercice du « trouillomètre », ce n’était pas le fait de parler de lui qui lui posait problème mais le fait de devoir prendre la parole d’une manière plus générale. Il affirme également qu’avant le groupe, il n’aimait pas parler de lui à des personnes qu’il connaissait mais

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s’est rendu compte que celles-ci l’écoutaient. Il leur parle donc maintenant plus faci-lement de lui.

2.1.3.2.7. Questions axées sur l’affirmation de soi

Les premiers jeux de rôle ne représentaient pas une tâche difficile d’après B ; il nous dit même qu’il appréciait ces exercices. Néanmoins, il pense tout de même avoir pro-gressé tant dans sa manière de jouer que dans le fait d’argumenter pour convaincre quelqu’un. En dehors du groupe, il ose maintenant plus facilement dire ce qu’il pense et n’a « plus peur des autres ».

2.1.3.2.8. Question générale sur l’image de soi

B pense avoir, depuis le groupe, une meilleure image de lui-même.

2.1.4. Conclusion sur B

B a bien conscience des progrès qu’il a effectués dans le domaine de l’estime de soi et de la confiance en soi (d’après les échelles et l’entretien semi-dirigé). Ses pro-pos correspondent tout à fait à nos observations cliniques. Tous les éléments recueil-lis nous amènent à la conclusion suivante : les exercices spécifiques d’estime de soi et de confiance en soi proposés dans le cadre du groupe thérapeutique semblent avoir aidé B à s’affirmer davantage.

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