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4 DISCUSSION

4.1 Analyse des principaux résultats

4.1.3 Analyse des résultats de l’étude Düzgün et al, 2014

Nous nous intéressons particulièrement aux évaluations des amplitudes à la 5e semaine.

Ainsi nous rappelons qu’à la 5ième semaine, le groupe ACCEL avait commencé un travail de

ROM actif et des exercices de résistance légers avec un élastique contrairement au groupe SLOW qui lui ne l’avait pas débuté.

Nous nous intéressons aussi aux évaluations des amplitudes à la 24e semaine, pour avoir un

suivi dans le temps de l’effet l’initiation précoce de l’aROM et pour regarder les différences inter-groupes qui persistent à la fin des deux protocoles de rééducation.

Dans cette étude les écarts types sont très réduits autour des moyennes, cela signifie que tous les sujets ont eu à peu près un effet de traitement comparable. Les groupes ACCEL et SLOW étaient homogènes dans l’évaluation des amplitudes articulaires en post opératoire.

Au niveau de l’évaluation des amplitudes active de mouvement, nous avons vu dans les résultats que la différence de moyenne intergroupe à la 5e semaine, était de 30,7° pour

l’élévation active. Cette valeur nous indique que sur cet échantillon, le programme de rééducation précoce avec une initiation dès la 3e semaine de l’aROM entraine une augmentation

en moyenne de 30,7° d’élévation active par rapport à une rééducation standard. L’intervalle de confiance permet d’estimer l’effet d’une intervention sur un échantillon plus réel de la population. Dans cette étude l’intervalle de confiance nous indique que dans la réalité, cette augmentation d’amplitude pourrait aller de 24,62° à 36,78°.

En résumé, l’interprétation de ce résultat montre qu’il existe un effet cliniquement significatif, de taille importante et connue avec précision.

Ce traitement en pratique est pertinent car, quelle que soit la valeur réelle de l’effet, celle-ci reste intéressante avec au minimum une augmentation d’amplitude en élévation active de 24,62° à la 5e semaine.

Au niveau de l’évaluation à la 5e semaine de la rotation interne active, la différence intergroupe

était de -2cm IC95 [-3,96 ; -0,04]. Cela nous indique que sur cet échantillon, le groupe ACCEL a une diminution de 2cm en rotation interne par rapport au groupe SLOW à la 5e semaine.

En résumé, l’interprétation de ce résultat montre qu’il existe un effet cliniquement significatif dans cette étude, cependant l’effet reste faible et l’intervalle de confiance est assez large et avec une borne qui tend à se rapprocher de la valeur zéro. En effet dans le pire des cas, la taille de l’effet est quasiment nulle pour la rotation interne à la 5e semaine. Cela rend l’interprétation de

l’efficacité difficile à estimer réellement, néanmoins il y aura toujours une réduction en faveur du groupe accéléré en pratique.

Au niveau des évaluations des amplitudes passives à la 5e semaine, les différences

intergroupes étaient en faveur du groupe ACCEL. On observe parmi toutes les évaluations des amplitudes en passif, une plus grande taille d’effet pour la flexion à 18,4° et pour l’abduction à 14,2° à la 5e semaine. L’intervalle de confiance nous indique que dans la réalité, l’augmentation

d’amplitude de flexion pourrait aller de 15,01° à 21,79° ; que l’augmentation d’amplitude en abduction pourrait aller de 10,07° à 18,33°. Au niveau de l’évaluation de la rotation interne, l’interprétation des résultats montre qu’il existe un effet beaucoup plus significatif à la 8e et 12e

semaine par rapport à la 5e semaine, avec des tailles d’effet plus important et connu avec

précision.

L’étude est suffisamment précise pour observer que l’effet du traitement pour la flexion, l’abduction à la 5e semaine, et pour la rotation interne à la 8e et 12e semaine est relativement

important.

En résumé, l’initiation précoce de l’aROM est pertinente en pratique pour une meilleure amplitude en flexion et en abduction à la 5e semaine et une meilleure rotation interne à la 8e et

12e semaine.

À la fin des deux protocoles de rééducation à la 24e semaine, les tailles d’effet en

élévation active 6,2° et en rotation interne active -4,2 cm, étaient faibles. Elles ont diminué par rapport à la 5e semaine, mais elles étaient toujours en faveur du groupe ACCEL. Les intervalles

de confiance de manière étaient assez larges avec des bornes loin du zéro. Les tailles d’effet des amplitudes de mouvement actif étaient encore plus faibles que les amplitudes de mouvement passif à la 24e semaine ; mais toujours en faveur du groupe ACCEL. Une des bornes

des intervalles de confiance tendait à se rapprocher du zéro.

En résumé, la différence d’amplitude intergroupe est très faible à la 24e semaine ; l’effet du

traitement n’est pas pertinent sur un suivi de 24 semaines en pratique.

Cependant, dans cette étude les patients n’ont pas subi d’assignation secrète et de randomisation aléatoire, les résultats trouvés ci-dessus peuvent être biaisés. De plus, il n’y a pas eu d’évaluation des mesures des amplitudes en préopératoire, on ne peut donc pas estimer l’homogénéité initiale des patients en termes d’amplitudes de mouvements.

Pour finir, seul le groupe ACCEL à subit une rééducation pré opératoire, ce qui pourrait expliquer les différences intergroupes des amplitudes de mouvements en faveur du groupe ACCEL.

Pour conclure dans cette étude, l’initiation précoce de l’aROM améliore toutes les amplitudes de mouvement articulaire à la 5e semaine.

En pratique l’amélioration pourrait être pertinente notamment pour l’élévation active, la flexion et l’abduction passive à 5 semaines et pour la rotation interne à la 8e et 12e semaine, mais cette

pertinence n’est pas validée ; car nous ne savons pas si les différences de résultats intergroupes en faveur du groupe ACCEL sont dues à cause de l’efficacité du traitement, de l’effet de la rééducation préopératoire, de la mauvaise répartition des groupes, d’une hétérogénéité des groupes en pré opératoire ou bien de l’association de plusieurs de ces critères.

Néanmoins sur du long terme l’initiation précoce ne permet pas d’avoir une meilleure amplitude articulaire qu’une rééducation standard car il n’y a pas d’amélioration significative pour le groupe ACCEL.

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