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Nous avons montré dans la partie précédente, par une approche purement descriptive (Tableau 11), que la relation entre l’intensité du recours au Smic dans une entreprise et son

niveau de rentabilité n’est pas monotone (les entreprises n’employant aucun salarié au Smic ont une rentabilité plus élevée que celles rémunérant entre 0 et 30 % de leurs salariés au Smic mais plus faible que celles rémunérant 100 % de leurs salariés au Smic), mais qu’elle semble croissante dès lors que l’entreprise compte au moins un salarié au Smic. Cette relation n’est cependant pas observée pour les entreprises comptant au moins 10 salariés, sauf pour l’indicateur de rentabilité financière nette.

Dans cette partie, nous poursuivons cette approche descriptive du lien entre exposition au Smic et rentabilité par une analyse graphique. Les figures 2 à 5 présentent, pour les quatre

indicateurs de rentabilité, l’histogramme de la distribution de cet indicateur sur notre champ d’étude, par tranches de 5 %, et une courbe de la part moyenne de salariés rémunérés au Smic pour chaque tranche. Le lien de corrélation entre recours au Smic et niveau de rentabilité d’une entreprise s’interprète par l’allure de cette courbe : une courbe croissante indiquerait ainsi un lien positif tandis qu’une courbe plate indiquerait l’absence de lien. Le niveau de l’histogramme indique quant à lui le nombre d’entreprises se situant dans la tranche de rentabilité considérée et permet d’indiquer la représentativité des résultats (en particulier, certains points aux extrémités gauche ou droite de la courbe sont calculés sur des effectifs de moins d’une centaine d’entreprises, et les différences de niveau peuvent ne pas être statistiquement significatives).

Cette analyse graphique conduit à des résultats sensiblement différents selon l’indicateur de rentabilité retenu. Pour le taux de marge, on trouve effectivement sur l’ensemble des entreprises un lien positif entre le niveau de rentabilité et la proportion moyenne de salariés au Smic (Figure 2) : la proportion moyenne de salariés au Smic passe de 20 % environ pour les

entreprises ayant un taux de marge entre 0 et 5 % à plus de 30 % pour les entreprises ayant un taux de marge compris entre 50 et 55 %. Ce résultat semble en revanche reposer essentiellement sur les entreprises de moins de 10 salariés, puisque pour les entreprises de 10 salariés ou plus, la courbe semble au mieux constante, voire décroissante. Pour les rentabilités économiques brutes et nettes (Figure 3 et Figure 4), aucune relation monotone ne semble se

dégager : la courbe de la proportion moyenne de salariés rémunérés au Smic apparaît relativement plate, aussi bien pour les entreprises de moins de 10 salariés que pour celles de plus de 10 salariés. Enfin, pour la rentabilité financière nette (Figure 5), on retrouve, comme

pour le taux de marge, une relation croissante entre niveau de rentabilité et proportion moyenne de salariés rémunérés sur la base du Smic. Mais contrairement au taux de marge, cette relation est valable pour l’ensemble des entreprises, et pas uniquement pour celles comptant moins de 10 salariés.

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Figure 2 - Distribution du taux de marge et part moyenne de salariés rémunérés au Smic en 2011

(a) Ensemble des entreprises

(b) Entreprises de moins de 10 salariés

(c) Entreprises de 10 salariés ou plus

Source : fichiers fusionnés Acemo-Fare-Lifi 2011 ; retraitements des auteurs.

Champ : France métropolitaine, entreprises du secteur concurrentiel employant au moins un salarié, hors secteurs financier et agricole, hors sièges sociaux, micro-entreprises et auto-entrepreneurs. Champ restreint pour chaque indicateur aux entreprises dont la rentabilité est comprise entre -1 et 1.

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Figure 3 - Distribution de la rentabilité économique brute et part moyenne de salariés rémunérés au Smic en 2011

(a) Ensemble des entreprises

(b) Entreprises de moins de 10 salariés

(c) Entreprise de 10 salariés ou plus

Source : fichiers fusionnés Acemo-Fare-Lifi 2011 ; retraitements des auteurs.

Champ : France métropolitaine, entreprises du secteur concurrentiel employant au moins un salarié, hors secteurs financier et agricole, hors sièges sociaux, micro-entreprises et auto-entrepreneurs. Champ restreint pour chaque indicateur aux entreprises dont la rentabilité est comprise entre -1 et 1.

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Figure 4 - Distribution de la rentabilité économique nette et part moyenne de salariés rémunérés au Smic en 2011

(a) Ensemble des entreprises

(b) Entreprises de moins de 10 salariés

(c) Entreprises de 10 salariés ou plus

Source : fichiers fusionnés Acemo-Fare-Lifi 2011 ; retraitements des auteurs.

Champ : France métropolitaine, entreprises du secteur concurrentiel employant au moins un salarié, hors secteurs financier et agricole, hors sièges sociaux, micro-entreprises et auto-entrepreneurs. Champ restreint pour chaque indicateur aux entreprises dont la rentabilité est comprise entre -1 et 1.

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Figure 5 - Distribution de la rentabilité financière nette et part moyenne de salariés rémunérés au Smic en 2011

(a) Ensemble des entreprises

(b) Entreprises de moins de 10 salariés

(c) Entreprises de 10 salariés ou plus

Source : fichiers fusionnés Acemo-Fare-Lifi 2011 ; retraitements des auteurs.

Champ : France métropolitaine, entreprises du secteur privé employant au moins un salarié, hors secteurs financier et agricole, hors sièges sociaux, micro-entreprises et auto-entrepreneurs. Champ restreint pour chaque indicateur aux entreprises dont la rentabilité est comprise entre -1 et 1.

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5.2 Analyse économétrique du lien entre recours au Smic et rentabilité des

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