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CHAPITRE 5 RÉSULTATS ET ANALYSES COMPLÉMENTAIRES

5.1 Analyse de la variable hydrologique « PVAM »

5.1.2 Analyse en fonction des volumes d’apports annuels

Le Tableau 7 présente une analyse en fonction des volumes d’apports annuels sur les résultats de gestion des règles optimisées en mode historique avec la variable hydrologique PVAM. Le Tableau 8 présente les valeurs p obtenues lorsque les distributions des trois variables observées (production, niveau du réservoir Nechako et déversement non productifs) dans cette dernière simulation sont comparées à celles des simulations historique/ÉENM et prévisionnelle/Combo. En rouge et caractères gras, les valeurs p < 0.05 indiquent que la distribution des résultats des simulations avec la variable PVAM est significativement différente de celle des simulations historique/ÉENM et prévisionnel/Combo.

Lorsque les résultats du mode historique/PVAM (Tableau 7) et du mode historique/ÉENM (Tableau 4) sont comparés, on constate que les productions sont similaires, peu importe l’envergure des volumes d’apports annuels (valeurs p > 0.05 dans tous les cas), sauf lors d’années d’apports élevés, où la variable PVAM permet une augmentation faible, mais statistiquement significative (valeur p = 0.00941 < 0.05). Cette augmentation de la production survient malgré que le niveau du réservoir soit significativement plus bas lors de ces années avec la variable PVAM qu’avec la variable ÉENM (valeur p = 4.27 X 10-8). L’utilisation d’une prévision du volume d’apport annuel médian comme variable hydrologique permet donc d’utiliser plus fréquemment l’ensemble des groupes turboalternateurs lors des années d’apports élevés.

Tableau 7 - Résultats de gestion des règles optimisées en mode historique avec la variable PVAM en fonction des années Apports annuels Production moyenne Niveau moyen du réservoir Événem. critiques Dévers. n. prod. Volume inonda. (pi) (jours) (hm3) (hm3) Extrêmes 0,967 2795,1 0 5 537 0.90 Élevés 0,973 2795,9 0 13 112 0.32 Modérés 0,952 2795,1 33 4 395 0.35 Faibles 0,848 2793,4 0 115 0.00

Tableau 8 - Valeurs-p de la distribution des résultats avec la variable hydrologique PVAM et deux simulations de référence différentes

(Simulation Apports annuels

de référence) Extrêmes Élevés Modérés Faibles

Production (Histo./ÉENM) 8,30E-01 9,41E-03 1,26E-01 5,66E-02 Niveau du réservoir (Histo./ÉENM) 8,35E-01 4,27E-08 3,14E-01 2,37E-04

Déversem.non prod. (Histo./ÉENM) 5,68E-01 7,36E-01 7,24E-01 3,17E-01 Production (Prév./Combo) 5,79E-01 1,39E-01 6,66E-01 5,06E-03

Niveau du réservoir (Prév./Combo) 7,68E-01 2,24E-10 5,78E-09 1,94E-03

Déversem. non prod. (Prév./Combo) 5,00E-02 8,56E-02 1,78E-04 1,43E-02

Tout comme avec les autres simulations en mode historique ou en mode prévisionnel, les productions moyennes sont plus grandes lors des années d’apports élevés que lors des années extrêmes. Ceci est principalement dû au fait que les années extrêmes n’incluent que deux années (1976 et 2007) alors que les années élevées en incluent 10. Or, lors de la gestion de l’année 2007, le niveau du réservoir en début d’année était bas dans toutes les simulations à cause de la gestion de l’année précédente. Plus de détails sont présentés à ce propos à la section 5.2.2. Malgré tout, les productions augmentent ensuite à partir de novembre. Cependant, l’impact de ces faibles productions sur le bilan de production moyenne lors des années extrêmes s’en fait ressentir. Quelques situations similaires surviennent lors des années d’apports élevés, mais un

plus grand nombre d’années avec un début à pleine production vient diminuer l’effet sur la production moyenne des années d’apports élevés.

Pour leur part, les déversements non productifs sont parfois légèrement supérieurs et parfois légèrement inférieurs à ceux occasionnés par la variable ÉENM, mais les différences ne sont pas significatives (valeur p > 0.05).

Finalement, la variable PVAM n’occasionne pas un dépassement du niveau critique dans le réservoir Nechako lors des mêmes épisodes. En effet, la variable PVAM dépasse le niveau critique lors des années d’apports modérés (33 jours, répartis sur 4 années différentes), ce qui permet de limiter les déversements lors de ces périodes (4 395 hm3 < 4 562 hm3 avec la variable ÉENM, voir Tableau 4). Au contraire, la variable ÉENM occasionne des événements critiques lors des années d’apports extrêmes (12 jours) et élevés (36 jours), mais ceux-ci n’occasionnent pas toujours une diminution des déversements non productifs (Tableau 4). De plus, la variable PVAM occasionne des inondations plus substantielles lors des années d’apports extrêmes et modérés.

Spécifiquement pour les années d’apports modérés, les résultats du Tableau 7 illustrent un grand nombre d’événements critiques avec la variable PVAM en mode historique alors que les volumes des déversements non productifs sont plus faibles que lors des années d’apports élevées. Ce résultat est comparable au comportement avec le mode prévisionnel/Combo. Avec le mode historique/PVAM, les événements critiques surviennent lors de seulement deux années d’apports modérés (1969 et 1997) alors qu’ils surviennent lors de 3 années en mode prévisionnel/Combo (1961, 1969 et 1997). Dans les deux cas, cependant, les événements critiques sont plus nombreux principalement lors de la gestion à la mi-juin de l’année 1969. La Figure 25 illustre les prévisions d’ensemble en date du 10 juin 1969. À ce moment, lorsque le niveau du réservoir est près de la limite critique, la majorité des prévisions indiquent une diminution nette des apports en fin juin. Or, les apports « véritables » simulés pour cette année sont ceux du scénario avec les apports les plus élevés pour cette période. Les deux simulations qui considèrent les prévisions d’ensembles (historique/PVAM et prévisionnel/Combo) sous- estiment donc nettement les apports à venir, ce qui occasionne une gestion du réservoir qui

dépasse le seuil critique. Ce comportement est aussi constaté lors des années 1961 et 1997, mais est de moindre envergure.

En rétrospective, lors des années d’apports extrêmes et modérés, la variable PVAM n’occasionne pas de différence de gestion significative par rapport à la variable ÉENM, mais cause des inondations plus importantes. Cependant, malgré une gestion du réservoir à un niveau plus bas que la variable ÉENM, les prévisions sur le volume médian permettent d’améliorer les productions tout en réduisant les déversements non productifs lors des années d’apports élevés.

Figure 25 - Prévisions d'ensemble pour la période du 10 juin 1969

La comparaison entre les résultats de gestion de la variable PVAM en mode historique et de la variable combinée en mode prévisionnel offre cependant un portrait différent. Les années d’apports faibles représentent les années les plus performantes du mode prévisionnel/Combo et les résultats en mode historique/PVAM sont significativement inférieurs. En effet, une gestion significativement plus basse du réservoir en mode historique/PVAM (valeur p = 0.00194 < 0.05) occasionne des productions significativement plus faibles (valeur p = 0.00506) et des déversements non productifs malgré tout significativement plus grands (valeur p = 0.0143). De

plus, le mode historique/PVAM ne permet pas d’augmentation de production significative lors des années d’apports modérés, élevés ou extrêmes (valeur p > 0.05) en comparaison au mode prévisionnel/Combo. Cependant, une diminution significative des déversements non productifs lors des années d’apports extrêmes permet de réduire les inondations sur ces années.