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CHAPITRE 2 MÉTHODOLOGIE

2.6 Analyse de données

Afin de réaliser une analyse des données obtenues, les entretiens enregistrés ont tous été transcrits pour générer des verbatims. Par la suite, nous avons réalisé une analyse des données qualitatives.

2.6.1 Analyse thématique

Pour ce faire, nous avons opté pour l’analyse thématique de données. En effet, comme Braun, & Clarke (2006) l’expriment, l’analyse thématique est différente des autres types de méthodes d’analyse puisqu’elle tente de décrire des modèles, des "patterns" en se référant à la donnée qualitative recueillie. Cela étant dit, l’analyse cherche à mettre en lumière un phénomène plausible basé sur de la donnée à des fins utiles (Braun & Clarke, 2006). Ainsi dans notre recherche, nous tentions de mettre en lumière les enjeux potentiels de responsabilité face à la donnée numérique au cours de l’implémentation du BIM, et d’en améliorer notre compréhension. De plus, en utilisant ce type d’analyse, nous cherchions aussi à dégager les idées sous-jacentes du discours des répondants, au besoin, pour clarifier et mieux comprendre le phénomène à l’étude. Pour ce faire, nous avons opté pour une démarche déductive en partant des types d’enjeux de responsabilité décrits par la littérature pour les appliquer aux observations, dans ce cas, aux paroles des répondants.

2.6.2 Codage déductif /inductif

La déduction désigne « la démarche par laquelle l’esprit part d’une idée dont il cherchera ensuite à vérifier la véracité » (Fortin, 1992). En adoptant cette démarche, le but était de catégoriser les différents types d’enjeux de responsabilité en se référant à la revue de littérature réalisée précédemment. Ainsi, une catégorisation de ces enjeux a été réalisée pour permettre de coder la donnée selon la catégorie appropriée. Fortin (1992) explique qu’il « est parfois difficile de placer toutes les données dans des catégories exclusives » (Fortin, 1992). « Idéalement, aucune donnée ne peut appartenir à deux catégories différentes […] chaque catégorie doit regrouper toutes les données observables […] et les catégories doivent être intelligibles à plusieurs chercheurs. En utilisant le processus de codage déductif, cela nous a permis de reconnaître les séquences qui semblaient importantes dans le discours des participants, de les coder et de les interpréter dans un second temps » (Boyatzis, 1998). La recherche déductive a alors été choisie pour vérifier si les faits décrits dans la littérature pouvaient être observés dans le contexte de la recherche (Fortin, 1992). Néanmoins, suivant la lecture et l’analyse des verbatims, plusieurs citations intéressantes ne s’appliquant pas aux catégories relatives à la littérature semblaient en lien avec le phénomène à l’étude. Nous avons

donc décidé de réaliser une analyse inductive supplémentaire dans le but de faire émerger des catégories favorisant la production de nouvelles connaissances. Le processus d’analyse inductive est un « processus de réduction des données en décrivant un ensemble de procédures visant à donner un sens à un corpus de données brutes, mais complexes » (Blais & Martineau, 2006). Afin d’être en mesure de donner un sens à l’information recueillie, nous avons tenté de comprendre et d’interpréter le sens des avis et des explications du participant (Blais & Martineau, 2006). Par la suite, nous avons été en mesure de regrouper les citations par catégories. À la suite du codage, il a été possible d’identifier différents aspects non prémédités et intéressants dans le cadre de notre recherche susceptible de servir de piste pour d’autres recherches subséquentes. Tout comme l’explique Boyatzis (1998), le codage nous a permis de capturer la richesse de la donnée qualitative par rapport au phénomène.

Suivant l’analyse de la première et la deuxième phase d’entrevues (1-2), nous avons relevé un inconfort susceptible d’avoir un lien avec la notion d’appréhender l’entièreté du modèle 3D. En s’informant davantage sur le phénomène, il s’est avéré qu’une infime partie de la littérature abordait cet aspect, mais dans aucun cas la notion de responsabilité ne s’y rattachait. Cela dit, pour explorer cette idée, nous avons mené une troisième phase d’entrevues (3). L’objectif était d’approfondir la notion de capacité d’appréhender l’entièreté du contenu. Après cette collecte de données, nous avons favorisé l’analyse de données qualitative décrite ci-haut : le codage inductif. L’analyse a été réalisée en prenant soin, tout comme dans l’analyse antérieure, de lire à plusieurs reprises les données brutes récoltées et de les interpréter. Par la suite, nous avons été en mesure d’associer plus de sept étiquettes pour identifier les catégories (Thomas, 2006).

2.6.3 Rigueur de l’analyse

Afin d’assurer la rigueur scientifique de l’analyse qualitative choisie, nous avons opté pour le codage parallèle. En effet, dans un premier temps, nous avons procédé à une analyse des données et avons développé un ensemble de catégories que Blais & Martineau (2006) nomment les résultats préliminaires. Par la suite, un second chercheur (l’un des co-directeurs de recherche) a été appelé à valider l’interprétation et le sens attribué aux données brutes. Par la suite, une comparaison des interprétations initiales et des interprétations secondaires a eu lieu. Ainsi, ces deux ensembles d’interprétations et de catégorisations ont pu être combinés et

réorganisés pour chacune des phases d’entrevues. De plus, dans le but de favoriser une transparence complète des interprétations réalisées par l’équipe de chercheur, l’analyse des résultats sera accompagnée de citations pour chacun des constats. Cette méthode permettra au lecteur d’avoir une meilleure compréhension des raisons derrière les interprétations proposées et de conserver un point de vue critique sur les éléments abordés.