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Analyse du document « Les filtres à zéolithe en Assainissement Collectif : Etat des lieux et analyse du

fonctionnement »

J’ai étudié le document Cemagref relatif aux filtres zéolithes, il s’agit d’un document qui constitue un travail statistique important réalisant une analyse détaillée des données fournies par les départements, et les Satese en particulier. On peut cependant émettre quelques critiques :

‐ Le rapport ne fait pas référence dans l’état de l’art aux autres documents, parfois récents qui ont été réalisés sur la technologie des filtres à zéolithe, notamment l’étude de l’Agence de l’Eau Adour-Garonne, voire même l’étude faite avec Eparco, si cette société l’autorise. C’est regrettable car les auteurs peuvent donner l’impression qu’ils considèrent que seule leur étude devrait être prise en considération. Je crois que pour des rapports sur des technologies de ce type, qui restent encore récentes et peu répandues, il faut rassembler autant que possible toutes les informations disponibles. Ceci est d’autant plus utile qu’il s’agit de données françaises, car parfois il est difficile de faire des comparaisons avec des données étrangères car les types d’eaux usées (quantité et qualité) et les pratiques d’assainissement peuvent être très différentes, ce n’est pas le cas ici.

‐ De manière similaire il est dommage que dans la présentation de l’art, la comparaison ne soit pas plus poussée avec les technologies du même type : filtres à sable, infiltration-percolation, à l’exclusion des filtres plantés, par exemple, qui sont mieux connus, mieux décrits et avec lesquels il n’y a pas de risque de confusion. Par contre pour les autres technologies il est

souhaitable, selon moi, de bien définir les différentes variantes et leurs spécificités propres. Ainsi dans le document il est difficile, à mon avis, de voir ce qui distingue, en dehors du matériau lui même, le filtre à sable du filtre à zéolithe. Or on sait que dans ce dernier cas par exemple c’est la totalité du volume qui est utilisée, alors que les filtres à sable (lents) ne sont réellement actifs que dans leur partie supérieure. Le bilan est fait sur les filtres zéolithes, mais il semble que d’autres installations : d’infiltration percolation, mais aussi de filtres à sable peuvent également poser des problèmes. Il serait donc important de préciser en quoi le diagnostic, mais plus encore les conclusions sont spécifiques aux filtres zéolithes ? Peut-on par exemple comparer les taux de dysfonctionnement des filtres à zéolithes

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: archive

ouverte

d'Irstea

‐ Enfin et c’est certainement le reproche principal qui peut être fait : on se demande pourquoi, arrivés par un traitement statistique sur des données non directement collectées par les auteurs eux-mêmes, ils n’envisagent pas de confirmer leurs conclusions en appliquant pour quelques installations la méthodologie que le Cemagref a lui-même élaborée pour le diagnostic des installations. Je fais mention au document « Les systèmes d’épuration par infiltration-percolation : présentation et diagnostic des

dysfonctionnements » document Viteo-Cemagref. Il serait intéressant, avant de pouvoir valider les conclusions, de retourner sur le terrain pour quelques installations qui auraient été identifiées comme en dysfonctionnement mais non manifestement surchargées. En testant la méthodologie qui a été proposée, on pourra vérifier s’il elle est applicable et si elle confirme le diagnostic établi sur base de l’étude statistique, ou s’il faut nuancer ce dernier.

‐ Sans mettre en cause les tableaux de données et les graphiques du rapport on peut remarquer que certains éclaircissements seraient nécessaires, mais il est difficile de pousser l’analyse plus avant sans disposer des données brutes. Voici cependant quelques exemples :

o P13 dernier paragraphe : médianes à 150 et 78 EH

o P 31 pourquoi les filtres plantés de roseaux traitent –ils des effluents moins concentrés ? Est-ce parce que les eaux sont plus diluées ?, pourquoi ? Si c’est le cas, c’est normal alors d’avoir un besoin plus grand en surface.

o Comment se fait-il que des stations qui disposent de limiteurs de débit puissent être surchargées hydrauliquement par rapport à la charge nominale ? à quelles valeurs de débits sont fixés les limiteurs ? fonctionnent-ils correctement ?

o P 42 peut –on vérifier ? car la variance des systèmes en

dysfonctionnement (pour la DCO) semble nettement plus grande sur le graphique.

o P 44 figure 36. Ce graphique mérite un examen approfondi. Sachant que la conclusion finale du rapport sera que les stations en

dysfonctionnement sont plus chargées hydrauliquement que les stations en bon fonctionnement. Or on voit sur le graphique que certaines stations en dysfonctionnement sont tout à fait dans la même gamme de charge hydraulique que les stations en bon

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« bonnes» stations. Il est donc difficile d’imaginer que la charge hydraulique puisse être la seule explication….

o P 46 figure 37, On ne sait pas si les 5 step au-delà de la charge organique sont commune ou différentes avec celles de la p 44 où on a supprimé les 9 stations qui dépassent la charge nominale

hydraulique… ?

‐ Enfin le rapport, en analysant les résultats communiqués par les exploitants, fait une « photographie » a un instant donné de l’état de la situation telle que perçue à travers l’analyse statistique des données transmises. Cependant il y a aussi un facteur « évolution dans le temps » qu’il serait intéressant de connaître. En effet pour les installations qui sont nettement en surcharge (hydraulique ou organique, ou les deux) il y a peu de chose à dire, sinon qu’il faudra les réhabiliter. Par contre il serait intéressant pour les stations non surchargées de façon manifeste et permanente, de voir si on constate une évolution dans le dysfonctionnement, de vérifier si on observe des symptômes précurseurs, ou de voir si les éventuelles interventions se sont avérées fructueuses. En d’autres termes est-ce que le dysfonctionnement, lorsqu’il apparaît, devient récurrent ou peut-on y remédier de manière durable ?

J-L VASEL Professeur CemOA : archive ouverte d'Irstea / Cemagref

ANNEXE 9

Les systèmes d’épuration par infiltration-percolation : Présentation et