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Analyse des objectifs des politiques éducatives

L’analyse des objectifs des politiques éducatives a été faite en rapport avec un certain nombre de documents dont : les objectifs de l’EPT, les OMD, le cadre d’action de Dakar. Elle révèle les principaux constats suivants :

(I) Le caractère holistique des objectifsavec la prise en compte de tous les sous-secteurs du préscolaire au supérieur comme l’illustre l’exemple du Bénin ci-dessous :

• favoriser l’épanouissement et la préscolarisation des enfants ;

• assurer la scolarisation universelle et améliorer la qualité de l’enseignement primaire ;

• améliorer la gestion et le pilotage du système ;

• promouvoir l’accès et assurer un enseignement secondaire général équitable et de qualité ;

• restructurer et adapter l’enseignement technique et la formation professionnelle aux réalités économiques et sociales du pays ;

• répondre aux besoins en cadres supérieurs compétents et compétitifs pour le développement économique, social du pays et promouvoir la recherche scientifique appliquée ;

• réduire l’analphabétisme en vue de favoriser la lutte contre la pauvreté, à travers la promotion et la valorisation des langues nationales ».

(II) Trois dimensions prises en compte partout(accès, qualité et gestion) mais avec des appellations différentes ou une dispersion dans la formulation ou des différences dans l’entrée de la formulation des objectifs (cas du Liban avec une entrée par axe stratégique comme

« enseignement basé sur l’égalité des chances, enseignement de qualité qui contribue à la formation d’une société du savoir, enseignement qui contribue à l’intégration sociale », etc.).

(III) Un souci de correction des disparitésavec l’ambition d’une éducation inclusive :

• réduire les disparités entre les régions et entre les villes et les campagnes (Mali) ;

• enseignement basé sur l’égalité des chances (Liban) ;

• assurer un accès à une éducation équitable (Cambodge)6;

• renforcer les capacités d’accueil du préscolaire, du primaire et du secondaire et améliorer les conditions d’accès et de maintien dans le système éducatif des plus vulnérables, notamment la jeune fille (Côte d’Ivoire) ;

• promouvoir l’équité entre genre, milieu géographique et catégories sociales (Guinée Bissau) ;

• mettre l’accent sur l’inclusion en apportant des mesures correctives contribuant à promouvoir l’égalité des genres au niveau des acquisitions scolaires (Maurice).

(IV) Une articulation avec le développement économique ou au développement durable

Les différents documents font référence à la contribution de l’éducation au développement économique et social dans les cas suivants :

• développer une éducation répondant aux besoins socio-économiques du Cambodge ;

Les objectifs spécifiques du Plan de Mauricevisent à :

- assurer que tous les enfants âgés de 3 à 5 ans ont accès à l’éducation pré primaire ;

- assurer un accès équitable à une éducation de qualité, afin que tous les apprenants atteignent des niveaux acceptables en lecture, en calcul, en informatique et des compétences de vie courante pour un apprentissage perpétuel et une éducation à la citoyenneté ;

- assurer que tous les élèves aient l’opportunité de poursuivre des études secondaires pour l’employabilité et aussi ayant des compétences pour faire des études supérieures et une formation adéquate.

6Assurer un accès à une éducation équitable : approcher des écoles au domicile de la population, diminuer le nombre des écoles primaires incomplètes, augmenter la subvention pour le fonctionnement des écoles, bien répartir les enseignants, installer des internats pour les enseignants et les élèves surtout les filles dans les zones vulnérables. La dotation de l’éducation se fera de manière significative et quantitative également à l’attention des élèves de maternelle ainsi que des enfants handicapés et minoritaires.

• répondre aux besoins en cadres supérieurs compétents et compétitifs pour le développement économique, social du pays et promouvoir la recherche scientifique appliquée (Bénin) ;

• promouvoir la recherche scientifique pour répondre, en quantité et en qualité, aux demandes de l’économie et aux besoins de la société (Guinée Bissau).

(V) Des problèmes d’envergure et de formulation des objectifs

Si le Sénégal a opté pour trois objectifs stratégiques intégrateurs en accès, qualité et gestion, par contre, on compte sept (7) objectifs pour le Bénin qui prennent en compte à la fois les trois domaines intégrateurs et le souci de rendre visibles les sous-secteurs ou objets d’intervention généralement laissés en rade (alphabétisation, formation professionnelle et technique et recherche scientifique). Ce souci est aussi présent dans la politique de Maurice.

D’autre part, des soucis spécifiques apparaissent dans la formulation des objectifs comme cela est le cas avec le Liban (Favoriser chez l’apprenant le sens de son identité nationale et de ses responsabilités civiques + Technologies de l’information et de la communication).

Quelques fois, les objectifs opérationnels sont formulés à la place des objectifs stratégiques comme s’il s’agissait d’un plan d’action. C’est le cas par exemple dans le document du Mali où il est question de

« former et recruter de 2000 à 2010 environ 25000 enseignants nouveaux et fournir à chaque élève un manuel par discipline principale ».

(VI) Une présence remarquable de l’alphabétisation et des langues nationales

On note un bon traitement de ces questions dans beaucoup de documents comme l’illustrent les extraits suivants :

• introduire progressivement les langues maternelles dans le système formel concomitamment avec le français (Mali) ;

• porter le taux d’alphabétisation des adultes de 28% en 2000 à 55%

en 2010 dont 45% pour les femmes (Mali) ;

• réduire l’alphabétisme en vue de favoriser la lutte contre la pauvreté, à travers la promotion et la valorisation des langues nationales (Bénin).

Le document du Burkina Faso fait cas de cette question dans quatre (4) de ses objectifs :

a)accès à l’éducation de base formelle ;

b)amélioration de la qualité de l’éducation de base formelle ; c)éducation non formelle ;

d)pilotage du secteur de l’éducation de base formelle et non formelle.