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Analyse détaillée de la zone prioritaire du Delta du Fleuve Sénégal

Formulation de la SCA « Agriculture et Agro-industrie »_Rapport final

Analyse détaillée de la zone prioritaire du Delta du Fleuve Sénégal

Les derniers aménagements hydrauliques prioritaires prévus dans la zone du Delta, actuellement en cours d’étude dans le cadre de la préparation du Programme de Développement des Marchés Agricoles du Sénégal (PDMAS), se concentrent sur la valorisation des terres de Diéri de la Communauté Rurale de Ross-Béthio. Le débit du canal du Lamsar doit être augmenté pour permettre l’irrigation de 2 500 ha supplémentaires. Cette eau doit être rendue disponible en amont de l’ouvrage de Ndiol.

Cette zone se trouve à une distance de la côte de plus de 20 km et ne bénéficie donc plus de manière caractéristique du climat typique de la zone côtière. Les cultures les plus adaptées seront les cultures habituelles de la région alimentant le marché local et l’industrie de la tomate. La fenêtre pour les cultures d’exportation comme le haricot vert ou la tomate cerise est donc assez étroite et ne couvre que quelques semaines, avec des récoltes potentielles de la meilleure qualité seulement de mi-janvier à mi-février.

Il est donc normal que l’intérêt des grandes entreprises orientées exclusivement vers l’exportation soit plus que modéré. Ces sociétés doivent couvrir une période plus longue de production exportable pour justifier les investissements à réaliser.

Par contre, à proximité de l’Agropole de Fass, le climat est nettement favorable aux cultures d’exportation mais il n’y a actuellement pas assez d’eau là-bas. Des aménagements hydrauliques améliorant l’alimentation en eau du Ngalam permettront pourtant facilement de valoriser cette zone et d’intéresser les agro-industriels de l’exportation (voir encadré ci-après).

A l’analyse, la solution présentant le plus d’avantages pour cet objectif est la création d’un canal le long de la route reliant Ndiawdoune à Diama (voir carte). Même si un raccordement direct au Djeuss, avec un canal plus court et utilisant un parcours naturel plus long parait à priori plus économique, le canal le long de la route de Diama a pour lui les arguments comparatifs suivants :

ƒ ce canal longera une route bitumée de 18 km, toute neuve,

ƒ ce canal longera une ligne électrique existante, sous-utilisée car alimentant exclusivement les équipements du barrage. Le raccordement des stations de pompage peut être réalisé immédiatement à partir de cette ligne.

ƒ l’eau potable est en cours d’installation le long de toute cette route,

ƒ il y a à l’Est de cet axe, une zone de plus de 5 000 ha de terre localisée entre 9 et 14 km de la côte, bénéficiant idéalement de l’influence maritime. Cette zone est actuellement classée ZAPE, donc à priorité d’élevage, mais une insertion raisonnée d’exploitations agricoles y est possible progressivement, les populations et la Communauté Rurale de Ross-Béthio ayant récemment accepté des implantations.

A l’opposé, le long du Djeuss, il n’y a ni route, ni ligne électrique. Les rives sont salées, marécageuses, envahies de Typhas et en majorité inexploitables.

Formulation de la SCA « Agriculture et Agro-industrie »_Rapport final

RAO, FASS et MPAL – Zone AGROPOLE

Localisation et description

- La zone au nord de RAO, FASS et MPAL, est une zone où il ne manque que l’eau.

- Située à ± 15 km de la côte, elle a l’énorme avantage de bénéficier encore du climat sub-canarien typique des NYAYES et du GANDIOLAIS.

- Au nord de RAO et FASS, à moins de 4 km de la rivière NGALAM, plus de 2 000 ha sont directement utilisables mais actuellement, la quantité et la qualité de l’eau sont faibles.

- Tout est déjà en place pour valoriser cette zone : route nationale bitumée en parfait état, électricité, eau potable, téléphonies, un gigantesque centre de conditionnement tout neuf, un abattoir rutilant, une population agricole nombreuse, et, si on s’autorise une vision un peu plus lointaine, une voie de chemin de fer qui la traverse et qui fonctionnait encore il y a juste 10 ans et qui, une fois réhabilitée, pourrait convoyer les produits de tout le nord directement à la gare et au Port de DAKAR.

Conditions de valorisation du potentiel agricole

- L’alimentation en eau du NGALAM, limitée à l’eau qui passe sous le pont de NDIAWDOUNE, est actuellement beaucoup trop faible et doit être réaménagée. L’eau pourrait ainsi être rendue disponible en grande quantité toute l’année moyennant une série d’aménagements hydrauliques supplémentaires très réalistes.

- Il faudra créer un raccordement supplémentaire du DJEUSS au Fleuve à partir de DIAMA et améliorer certains ouvrages existants : le Pont de NDIAWDOUNE et la Digue de MENGUENE BOYE.

- L’eau qui proviendra directement du Fleuve, à proximité immédiate de DIAMA, ne perturbera absolument pas les aménagements en amont et permettra enfin d’utiliser la quantité insensée d’eau claire et douce qui se perd chaque jour en mer.

- L’essentiel des voies de passage existe naturellement. Il ne faudra réaliser que quelques aménagements bien pensés et bien suivis pour atteindre les objectifs.

- Tous les aménagements devront autoriser la création de crues et décrues artificielles des marigots avec une période d’assèchement total, sous peine de voir les Typhas envahir les marigots.

Autres conséquences des aménagements envisagés

Dans cette zone, l’apport de l’eau du Fleuve, sinon perdue dans la mer, aura un quadruple impact positif : valorisation d’un potentiel agricole énorme de près de 10 000 ha, revitalisation d’un site écologique et ornithologique mondialement reconnu et destiné sinon à être perdu, apport permanent d’eau courante de 1ère qualité dans la réserve d’eau potable de SAINT LOUIS et recharge permanente de la nappe superficielle du GANDIOLAIS.

- Un impact écologique très favorable : ces aménagements permettront aussi de recréer artificiellement le cycle de crues et de décrues de la zone des 3 marigots. Ceux-ci sont actuellement asséchés en majorité, même en pleine saison des pluies depuis l’ouverture de la brèche dans la Langue de BARBARIE : parce que le niveau de la crue n’inonde plus la ville de SAINT LOUIS, il ne suffit plus non plus à remplir les marigots. La photo satellite ci-après, qui montre une des dernières crues avant le percement de la brèche, avec tous les marigots du DELTA submergés d’un bon mètre d’eau douce est une image du passé. Aujourd’hui, seul le lit profond de la rivière est encore en eau une partie de l’année et celle-ci se salinise par manque de renouvellement. Ces sites qui avaient été classés « Patrimoine de l’Humanité – Zones humides, Convention RAMSAR … » s’apparentent aujourd’hui à des tanns incultes, salés, poussiéreux et totalement secs. Ils pourraient retrouver facilement la richesse et la biodiversité d’il y a seulement quelques années.

- L’eau du fleuve transitera par la réserve de la ville de SAINT LOUIS. Ceci permettra de renouveler en permanence l’eau de la réserve, ce qui n’est plus possible depuis la percée de la brèche. En effet, le barrage de BANGO ne peut plus être ouvert car il laisserait entrer l’eau salée.

- L’apport d’eau douce dans cette partie du DELTA, aura encore pour effet de contrer l’avancée de l’eau de mer qui, depuis la création de la brèche, peut progresser de la mer vers la terre. Le phénomène est tel que les puits des maraîchers du GANDIOLAIS se salinisent progressivement. Si rien n’est fait, cela finira par provoquer l’abandon de cette région maraîchère par excellence qui jouit par sa situation géographique particulièrement bénéfique du meilleur climat du pays pour cette activité.

KRANKAYE

ZONE PDMAS 2500 ha

CANAL SOCAS

ALIMENTATION DU NGALAM : 2 SOLUTIONS

ZONE DE RAO – FASS – MPAL 2000 à 3000 ha

PONT DE NDIAWDOUNE AMENAGEMENT DU NGALAM

PISTES DE PRODUCTION AGROPOLE

9 km

20 km

des aménagements hydrauliques prioritaires

CANAL DE KRANKAYE ZONE PDMAS 2500 ha

CANAL SOCAS ALIMENTATION DU NGALAM : 2 SOLUTIONS

ZONE DE RAO – FASS – MPAL 2000 à 3000 ha

PONT DE NDIAWDOUNE AMENAGEMENT DU NGALAM PISTES DE PRODUCTION

AGROPOLE

Formulation de la SCA « Agriculture et Agro-industrie »_ANNEXES_Rapport final

ANNEXE 4

Les infrastructures spécialisées (PLAZA,