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Analyse critique et structure des résultats de la revue de littérature

Dans le document 1. Table des matières (Page 45-49)

7.1 Issue principale : diminution de la douleur

L’objectif principal de notre revue de littérature est de mesurer l’efficacité de l’aromathérapie pour le soulagement de la douleur lors du travail et l’accouchement.

Nous nous sommes donc basées sur l’approche quantitative (échelle analogique visuelle) et qualitative (la satisfaction des femmes par rapport à l’utilisation de l’aromathérapie et le recours aux méthodes pharmacologiques).

7.1.1 L’évaluation de la douleur à l’aide de l’échelle visuelle analogique (EVA)

La douleur a été quantifiée à des moments précis et une réduction significative a pu être observée dans les trois études ci-dessous :

• Dans l’étude de Namazi & al. (2004) la douleur a été mesurée à l’aide de l’échelle analogique de la douleur en trois critères bien précis soit : 0-3 indiquant une « légère douleur », 4-7 « douleur modérée » et 8-10 « douleur sévère ». Au terme de l’étude, les résultats montrent qu’avant l'intervention, l’intensité de la douleur était la même pour les deux groupes, mais après l'intervention, la sévérité de la douleur était réduite dans le groupe d'intervention à 3-4 centimètres (P <0,05), 7-5 cm (P <0,05), et 8-10 cm (P <0,05) par rapport au groupe contrôle.

• Dans l’étude de Kaviani & al. (2014) « The effect of lavender aromatherapy on pain perception and intrapartum outcome in primiparous women ». Avant l'intervention, l’intensité de la douleur était la même pour les deux groupes.

Après l'intervention, on constate une différence significative dans la perception douloureuse à 30 et 60 minutes après l’intervention (P <0.001) dans le groupe ayant eu recours à l’aromathérapie.

• Dans l’étude de Burns & al. (2007) « Aromatherapy in childbirth : a pilot randomised controlled trial » une diminution de la douleur a également été rapportée. Les données pour la perception de la douleur maternelle ont été autoévaluées en utilisant une échelle de Likert de 10 points (0-10 score), elles

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ont été recueillies juste avant et 30-40 minutes après avoir reçu l'aromathérapie.

Les femmes nullipares ont signalé une réduction de la perception de la douleur après l'aromathérapie passant de 7,5 (19 SD) avant par rapport à une moyenne de 7,2 (18 SD) après l'administration. Les femmes multipares n'ont enregistré aucune différence, passant de 6,9 (SD 19) avant à 6,8 (SD 19) après l'administration. De plus, sur un échantillon de 251 femmes dans le groupe de l’aromathérapie, 38 % d’entre elles utilisent les huiles essentielles pour le soulagement de la douleur.

7.1.2 L’évaluation du niveau d’anxiété des femmes au cours du travail et de l’accouchement

Le niveau d’anxiété a été analysé dans une seule étude de notre revue de littérature, (Fakari & al., 2015).

Dans le groupe d’intervention, la moyenne des scores d'anxiété avant et après l'intervention était de 56.75 (9.9) et 52.73 (11.7), respectivement, ce qui montre une diminution significative (P = 0,001) de l'état d'anxiété.

• Dans le groupe de contrôle, les scores d'anxiété avant et après l'intervention étaient de 53.45 (6.1) et 52.31 (6.2), respectivement, ce qui a également indiqué une diminution significative (P = 0,003).

• Dans l’étude de Burns & al. (2007) 30% des femmes utilisent l‘aromathérapie pour diminuer leur taux d’anxiété.

Au vu des résultats obtenus dans l’étude de Fakari & al., l’aromathérapie a eu un impact réel sur la diminution de l’anxiété au cours du travail. Toutefois, étant le seul article à aborder ce sujet il n’est pas possible de le considérer comme une vérité généralisable.

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7.1.3 La satisfaction des femmes en rapport à l’utilisation de l’aromathérapie

Un seul article a évalué la satisfaction des femmes lié à l’utilisation de l’aromathérapie au cours du travail et de l’accouchement.

• Une différence significative a été observée dans l’étude de Kaviani & al. (2014) concernant la satisfaction maternelle (p<0.001), avec 41% des femmes du groupe aromathérapie contre 19 % dans le groupe de contrôle.

7.1.4 Le recours à des méthodes pharmacologiques

Dhany & al. (2012) ont mis en évidence l’utilisation de l’aromathérapie et le recours aux moyens antalgiques.

• une comparaison globale de l'utilisation de la péridurale entre le groupe aromathérapie et les groupes de comparaison a révélé une utilisation plus faible dans le groupe ayant eu recours aux huiles essentielles (30% contre 34% dans le groupe de comparaison ; nullipares : 39% contre 48% ; multipares : 18%

contre 16%).

• L'utilisation de l’épidurale était statistiquement moins significative dans le groupe de l’aromathérapie (p = 0,004).

• L’utilisation de l'anesthésie rachidienne au cours du travail était plus faible dans le groupe de femmes utilisant l’aromathérapie (6% par rapport à 12% ; nullipares : 8% contre 15% ; multipares : 3% contre 8%). Son utilisation était statistiquement moins significative (p <0,001) dans le groupe de l’aromathérapie que dans le groupe de comparaison.

7.2 Les issues obstétricales et néonatales de l’utilisation de l’aromathérapie

7.2.1 La durée du travail

• L’article de Burns & al. (2007) a mis en évidence que la durée moyenne de la première et deuxième phase du travail était la même pour chaque groupe, 217 minutes + 112 SD dans le groupe aromathérapie par rapport à 216 minutes +

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130 SD (P=0.90) dans le groupe contrôle soit respectivement 35 minutes + 26 SD et 33 minutes + 23 SD (P= 0.51).

• Il n’y a pas de résultats significatifs concernant la durée de la première et deuxième phase du travail dans l’étude de Kaviani & al. (2014) puisqu’elle est en moyenne de 3,6 ± 1.39 heures pour le groupe de l’aromathérapie et de 3,9 ± 0,5 heures dans le groupe de contrôle.

On peut donc conclure que les résultats associés à la durée du travail ne sont pas à prendre en considération puisque les données sont non significatives, la valeur P est supérieure à 0,05.

7.2.2 Le mode d’accouchement

• Selon Burns & al. (2007), les résultats en lien au mode d’accouchement sont non significatifs puisque le nombre d’accouchements par voie basse spontanée dans le groupe de l’aromathérapie était de 224/251 et de 234/262 pour le groupe contrôle avec un RR de 0.99 (0.75–1.3) et une valeur P à 1,00.

• De même selon Namazi & al. (2014), il n’existe pas de différence significative liée au mode d’accouchement (P=0,561) entre les deux groupes.

L’utilisation de l’aromathérapie ne semble donc pas influencer le mode d’accouchement.

7.2.3 Score APGAR à la naissance

• Pour Burns & al. (2007), les scores d'APGAR n’étaient pas différents pour les deux groupes à 1, 5 et 10 minutes de vie (P=0,38). Il y avait, cependant, une réduction significative dans l'admission en néonatologie pour les nourrissons du groupe de l’aromathérapie (P=0.017).

• De même, Kaviani & al. (2014) n’ont trouvé aucun résultat significatif concernant l’APGAR à 1 minute (P=0,927) et 5 minutes de vie (P=0,749).

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Bien que l’APGAR à la naissance ait été pris en compte dans deux études différentes, les résultats ne sont pas significatifs puisque la valeur P est supérieure à 0.05.

Néanmoins, dans l’étude de Burns & al. (2007) il n’y a eu aucun transfert de bébé en néonatologie (P=0.017).

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